Le retour

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C'est le petit nez de Daeguni au pas de la porte qui le sortait de ses pensées noires. Il coupait l'eau et se séchait devant la glace. Ses yeux étaient si vide de vie. Il allait vers les toilettes et plongeaient deux doigts dans le fond de sa gorge avant de vomir ce qu'il y avait dans son estomac. C'est à dire rien à part du sperme. Il n'avait rien avaler depuis le soir avant le départ de Wonshik. D'ailleurs il n'avait aucune nouvelle de ce dernier.

Il se brossait les dents et allait s'allonger dans le lit, nu, Daeguni dans ses bras, ce dernier en boule près du visage triste de son jeune maître.

Ce fut comme cela tous les jours de la semaine. Le matin il recevait un message lui disant l'heure et la tenue, voire même les accéssoires qu'il devait emmener. Il y allait, y restait quelques heures selon l'envie de M. Kang puis rentrait, se douchait et se faisait vomir. Il ne mangeait plus depuis une semaine, juste une pomme deux fois par jour. Il ressemblait à un zombie, on pouvait compter ses os par endroit et il n'avait aucune nouvelle de Wonshik.

C'est ce qui était le plus douloureux pour lui, n'avoir aucune de ses nouvelles. Il ne savait pas ce qu'il avait fait de mal et quelque part il redoutait son retour. Est-ce qu'il allait le mettre dehors ? Peut-être s'était-il rendu compte qu'il n'était qu'un fardeau et qu'il perdait son temps à vouloir sauver une prostitué. Aujourd'hui il s'y rendait pour la dernière fois. Il se préparait et partait après avoir caressé Daeguni.

Il rentrait plus tôt que d'habitude, M. Kang prenant son avion pour la Chine. Il était heureux d'être débarrassé de lui mais il n'avait pas le cœur à la fête. Il rentrait à l'appartement et comme à son habitude allait se doucher, se faire vomir et s'habillait avec un jean déchiré, un sweat large le recouvrant presque entièrement et un masque sombre. Il donnait à manger au petit chat et allait à la chambre, sortant son sac de sous le lit et y entassant ses maigres possessions. Les larmes étaient au bord de ses yeux. Quand il avait fini, il allait à la cuisine prendre une pomme et sortait de l'appartement, allant sur le toit du bâtiment, pour avoir une vue sur toute la ville.

Il y restait plusieurs heures, ne rentrant qu'à la nuit tombée. Alors qu'il composait le code de la porte et rentrait dans la pièce il reconnaissait la valise de Wonshik ainsi que ses chaussures de le hall. Son cœur s'accélérait alors qu'il avançait à pas lent jusqu'au salon où il trouvait le médecin piqué debout, les yeux sur son sac. « Won-Wonshik ?! » Disait le jeune homme en remontant légèrement son masque sur son visage. « Qu'est-ce que c'est ? » Répondait le médecin assez froidement. Le jeune homme se sentait mourir. « Mes...Mes affaires. » « Pourquoi elles sont là ? » « Je... » « Taekwoon ?! »

Le dit Taekwoon baissait les yeux. Son nom dit comme ça... Il voulait qu'il parte. « Tu...Tu ne m'as pas donner de nouvelles pendant une semaine alors j'ai pensé... » « Tu as pensé ? » Taekwoon levait les yeux, surpris par sa réponse. « Désolé » « Taekwoon, pourquoi tes affaires sont empaquetés ? Et pourquoi tu n'étais pas dans l'appartement comme tu me l'as promis ? » « J'étais sur le toit désolé, j'avais besoin d'air. » « Tes valises ? »

Le médecin était froid. Vraiment très froid. Taekwoon n'était pas habitué à cela et il luttait contre l'envie de s'écrouler. « Je suis désolé, vraiment désolé. » Et il craquait. Il s'effondrait au sol, en pleur, cachant son visage dans ses mains alors que Daeguni venait sur ses genoux pour frotter son nez mouillé contre les joues de son maître.

« Leo ?! » Le médecin venait s'agenouiller près du jeune homme et voulait le toucher mais ce dernier s'écartait. « Leo ? » « Dis-moi de partir, ne remues pas le couteau dans la plaie s'il te plaît. » « Mais qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi tu veux que je te mettes à la porte ? » « Je croyais.... » « Hey Leo, je suis là maintenant, je suis désolé de ne pas t'avoir contacté, je me suis fait volé mon téléphone et contrairement à toi je n'ai aucune mémoire un vrai poisson rouge et je ne pouvais pas te contacter, j'ai pas voulu appeler un de mes amis pour venir, j'avais peur qu'il te fasse peur et que tu... et que tu te fasses du mal, je suis désolé chaton, j'aurais du te contacter quitte à utiliser des signaux de fumée. » Taekwoon rigolait doucement. « Je préfère ce son. » « J'ai cru que tu ne voulais plus de moi... que tu t'étais rendu compte que ta vie était mieux sans moi... Que je n'étais qu'un fard- » « Si tu oses prononcer ce mot, je vais vraiment me mettre en colère cette fois-ci. Montre-moi ton visage, tu peux pas savoir à quel point il m'a manqué. » « Non, je ne veux pas » « Pourquoi ? » « Je ne suis pas maquillé, je ressemble à rien. » « Ohh ma pauvre princesse~ » « Maiiiis~ » Rouspétait le jeune homme en se glissant dans les bras du médecin, cachant son visage dans le cou de ce dernier. Le médecin resserrait les siens autour du corps maigre. Maigre ? Il verrait ça plus tard.

« J'ai faim. Allons manger dans un petit resto. » « D'accord. » Ils se levèrent et partaient en direction du resto qui se trouvait dans le coin de l'immeuble.

Wonshik dévorait alors que Taekwoon mangeait tout doucement sa salade, parlant très peu, il écoutait Wonshik parler de son séjour. Alors que Wonshik entamait son dessert, Taekwoon n'en avait pas pris et jouait avec les manches de son pull. Le médecin s'inquiétait. Il savait qu'il n'aurait pas du le laisser seul. Il aurait du refuser. Il finissait de manger, allait payer et ils rentrèrent à l'appartement.

Alors qu'il se douchait, Taekwoon s'était déjà coucher. Wonshik se séchait les cheveux et se brossait les dents. Il finissait son tube de dentifrice et le jetait dans la corbeille sauf qu'il se loupait. Alors il se baissait pour ramasser sa bêtise et remarquait un papier avec un tableau qui n'avait rien à faire dans cette poubelle. Il le prenait et le dépliait. « Qu'est-ce que... ? »

Il revenait dans la chambre, avec seulement une serviette autour des hanches et trouvait le jeune homme jouant avec le chat qui essayait d'attraper la manche du sweat. Leo souriait, inconscient du regard du médecin sur lui. Il décidait de ne pas en parler pour le moment, pliant la feuille pour la poser sur la table de nuit, il s'asseyait à côté du jeune qui rougissait directement en voyant la tenue du médecin. « Depuis quand ? »

* * *

Comme certains le savent peut-être je publie cette histoire en français et en anglais, et alors que j'étais entrain de le traduire, mon ipod m'a mis cette chanson et je suis retombé amoureuse de celle-ci

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Petit cadeau pour le CB d'aujourd'hui parce que je suis de bonne humeur

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