Rien à perdre

Prologue

Personne ne sait comment ni pourquoi deux personnes viennent à se lier, à se passionner l'une pour l'autre, à se désirer si ardemment que plus rien d'autre ne compte. Bien sûr, la science a réussi à expliquer comment naissaient les sentiments amoureux, l'afflux d'une hormone appelée ocytocine nous poussant à nous sentir heureux et en sécurité auprès de l'être aimé.

Mais comment expliquer qu'une simple hormone puisse, à elle seule, provoquer un tel bouleversement dans la tête de quelqu'un ? Comment expliquer cette attirance si puissante qui nous pousse à l'extrême limite ? Comment expliquer ce déferlement de passion qui vient tout engloutir sur son passage ?          

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Elle, tentait désespérément de rester dans la lumière, persuadée que le mal avait déjà gagné ce monde bien avant "ce jour" mais qu'il y restait tout de même une part de bon. Elle savait que renoncer à ces restes d'humanité signerait sa fin. Ce monde était peut être en proie au chaos mais elle n'y laisserait pas son âme. Nourrissant en elle un feu sacré et une détermination sans faille, elle brûlait d'une féroce envie de vivre. Elle avait dû s'y adapter, trouvant en elle les ressources pour affronter l'indicible.

Elle était forte, ne se laissait pas faire et refusait de laisser les autres dicter ses choix, enfin c'était ce qu'elle s'efforçait de montrer. En vérité elle arrivait à masquer habilement ses faiblesses; sa peur d'être soumise à quelqu'un, d'être privée de sa liberté, de n'être qu'un jouet entre les mains d'habiles manipulateurs. Au fond, elle n'était qu'une petite fille terrifiée, se dégoûtant elle même d'être si faible, jalousant les plus forts.

Luttant chaque jour pour sa propre survie, elle s'efforçait, malgré tout, de secourir ceux qui pouvaient encore l'être. Au risque qu'un jour, elle vienne en aide à la mauvaise personne ...

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Lui avait depuis longtemps repoussé la lumière, préférant s'abreuver de la noirceur de ce monde, faisant fi des conventions, de l'empathie et de la compassion. Toutes ces inepties l'ennuyaient. S'accrochant férocement à l'illusion d'être parfait pour ce monde, lui qui avait toujours été pris pour un monstre, aujourd'hui on avait besoin de lui. Celui qu'on montrait discrètement du doigt, alors, était devenu leur protecteur, et il en tirait une immense satisfaction.

L'ancien monde l'avait détruit, petit garçon ayant grandi dans l'ombre de parents alcooliques et violents, adolescent désœuvré ayant trouvé du réconfort dans la violence et le sang, l'obligeant à enfouir au plus profond de lui ses derniers restes d'humanité. Ce nouveau monde allait révéler le jeune homme qu'il était devenu. Il allait enfin pouvoir montrer sa valeur à son père et celui-ci serait fier de lui, de son œuvre. Il allait pouvoir démontrer à son frère qu'il avait eu tord, qu'il s'était lourdement trompé à son sujet. Quand aux autres, il aurait de quoi les rallier à sa cause, de gré ou de force.

Oui, pour lui tout ceci était décidément vraiment amusant, comme un jeu dont il connaissait les règles sur le bout des doigts. Mais à vouloir jouer trop près du feu, on finit par s'y brûler …

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On dit que l'amour ne dure pas éternellement, qu'au fil du temps les sentiments s'estompent ne laissant derrière eux que des souvenirs fugaces.

Si c'est la vérité, alors peut-on définir précisément combien de temps l'amour reste avant de s'envoler ?

Peut-il s'installer durablement dans le coeur d'une personne et s'y sentir assez bien pour y rester ?

Ou ne laisse t-il que regrets et  sentiments amers d'abandon derrière lui ?