Rien à perdre

Chapitre 18 - Partie 2

Tandis qu'Ariane se laissait aller au désespoir, la voix calme et posée d'Andrew résonna dans le village désertique :

— Écoute mec, t'es pas obligé de faire ça. Relâche Ariane, laisse-nous partir, et t'auras pas d'ennuis. Tu crois quand même pas qu'on est tous venus ici sans personne pour nous couvrir ? Vous êtes pas assez nombreux, vous avez aucune chance de vous en sortir vivant, tu comprends ?

Le jeune homme possédait ce don precieux de toujours connaître les bons mots à utiliser. D'une phrase, Andrew réussissait généralement à désamorcer les pires situations. Son sens aiguë de l'observation lui permettait de cerner aisément les gens. Troy ne l'avouerai sans doute jamais, mais il appréciait cela. Andrew avait gagné sa confiance et son respect. Seulement aujourd'hui, ce don s'avera inutile.

Henry resserra sa prise sur Ariane et éclata d'un rire effrayant :

— Et toi, tu crois qu'on est tous ici ? Vos potes sont pas là, ils sont bien gardés par d'autres de mes hommes loin d'ici ! Quant à la fille, on a quelques comptes à régler elle et moi. Je tiens à ce qu'elle voie ses amis mourir sous ses yeux.

— Espèce d'enfoiré ! hurla Vincent, ses yeux verts brillant de haine.

Henry leva les yeux avec suffisance vers l'adolescent :

— Ah, mais c'est le gamin de l'autre jour ! T'aurais jamais dû venir. Tu vas crever à cause de cette fille et de ses amis, sans oublier Jake et Troy. On va tous vous buter, ici et au ranch !

Fatigué de cette conversation ne menant à rien, Cooper coupa Henry avec un aplomb surprenant :

— Tu peux toujours essayer, connard. Toi et tes potes ne passerez pas les portes du ranch. Ils vous attendent là-bas et ils sont bien plus nombreux et armés que nous ! C'est con, hein ?

La jeune femme sentit Henry trembler d'agacement :

— Ah oui ? Alors on va commencer par se débarrasser de vous, ça sera déjà une bonne chose de faite ! siffla-t-il.

À l'entente des paroles d'Henry, les jambes d'Ariane manquèrent de se dérober. Elle se mit à crier d'une voix brisée, submergée par la terreur et le chagrin :

— Non ! Henry ! C'est à moi et Éric que tu en veux, non ? Alors, garde moi et laisse les autres repartir !

Le grand brun se pencha alors vers son visage et parla d'une voix gorgée de satisfaction :

— C'est tentant mon ange, mais j'en veux aussi à cette enflure de Troy qui m'a trahi et à son putain de frère qui m'a foutu dehors ! Alors, je vais tous vous tuer sans exception. Toi et les trois autres serez seulement les derniers à y passer.

Quelques secondes après, il se tourna vers ses hommes :

— Allez-y, tuez-les tous !

Les cinq pillards se mirent à sourire de toutes leurs dents. Ils avancèrent rapidement vers les prisonniers et pointèrent leurs fusils sur leurs têtes.

À ce moment précis, Ariane fut totalement anéantie. Pour la toute première fois de sa vie, elle ne pouvait rien faire pour changer les choses. Elle etait impuissante. Elle s'apprêtait à voir tout ces hommes mourir sous ses yeux par sa faute. Par sa faute ...

C'était cette idée qui lui trottait dans la tête. Elle ne pouvait pas rester tranquillement à attendre de voir ses amis se faire abattre comme des chiens !

Retrouvant une minuscule étincelle de combativité, la jeune femme se mit à se débattre furieusement. Surpris, Henry utilisa sa main libre pour la poser sur sa bouche, l'empêchant de hurler. Elle essaya alors de toutes ces forces de trouver une faille, quelque chose lui permettant de se défaire de la poigne d'Henry. La jeune femme se cabra, se tortilla dans tous les sens. Mais tous ses efforts étaient vain, il était bien trop fort, elle était beaucoup trop faible.