chapitre 4 : Expériences diverses

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— Ne pars pas d'ici avant de m'avoir dit exactement ce que tu as fait à mes amis !

Étonnement, malgré le regard effrayant qu'il lui jetait, le jeune homme ne la repoussa pas et s'arrêta pour lui faire face.

Hors de question pour elle de laisser sa seule chance d'avoir des réponses sortir de cette pièce. Elle était prête à tout pour que ses amis soient sains et saufs et libérés de cet endroit. Elle était même prête à suivre Troy dans son fichu ranch, s'il y tenait tant que ça !

— Tes amis n'ont pas leur place parmi nous, c'est toi qu'on voulait et tu es là. Eux ne nous servent à rien et on ne peut pas se permettre de les libérer. Ils vont forcément se venger et il est hors de question qu'on les laisse faire, on a déjà bien assez de choses à gérer comme ça ! souffla-t-il d'une voix exaspérée.

Ariane n'en pouvait plus, tout ça était un véritable cauchemar. Elle oublia toute notion de prudence et lui hurla presque dessus :

— Donc tu essaies de me dire que tu vas les tuer ? Si ce n'est pas déjà fait bien sûr ! Et tu as osé me dire que tu n'étais pas un monstre tout à l'heure !

Il la regarda fixement, et lui répondit d'une voix étrangement mélancolique :

— C'est le cas, je t'assure que je n'en suis pas un. Je fais simplement ce qui doit être fait, ce que les autres sont incapables de faire. Je joue mon rôle comme tout le monde doit le faire, c'est juste que personne ne comprend.

Ariane ne comprenait pas elle aussi où il voulait en venir, et de quel rôle il parlait. Essayer de décoder les paroles et les intentions du jeune homme lui donnait la migraine tellement il était étrange. Elle tenta de contenir sa colère et sa frustration pour essayer de le résonner :

— Bien sûr que personne ne comprend ! Enfin Troy, tu prends des vies innocentes ! Pourquoi tu fais ça ? À quoi ça te sert de les tuer ?

Il sembla réfléchir quelques instants avant de lui parler :

— J'ai mes raisons, et tu ne les comprendrais pas, alors ça ne sert à rien d'insister, répondit-il sur un ton sec.

Elle commençait à perdre ses moyens, rien de ce qu'elle disait ne le faisait changer d'avis. Si elle continuait à être aussi incompétente, ses amis allaient mourir par sa faute. Parce qu'elle n'avait pas su trouver les mots justes, ceux qui puissent toucher l'étrange jeune homme.

Il n'était pas méchant, il était visiblement instable émotionnellement, il avait la gâchette facile, était agaçant et provocateur, possédait une tendance au racisme exécrable, mais pas méchant. Après avoir observé minutieusement le comportement de Troy, elle était certaine qu'il avait une once de bonté et d'humanité bien cachée en lui, et qu'il s'efforçait de l'enfouir profondément. Il se persuadait qu'il y avait une bonne raison, derrière les meurtres qu'il commettait. Une raison qui paraissait bien obscure à Ariane pour le moment.

La jeune femme tenta une dernière fois de faire comprendre à Troy qu'il prenait la mauvaise décision :

— Tu peux les libérer, je te jure qu'ils ne tenteront rien contre toi et ta milice ! Je leur ferai comprendre qu'ils ne doivent rien tenter et vous oublier. Et puis que penses-tu qu'il va se passer quand le reste du campement va se rendre compte qu'on a disparu en se rendant ici, hein ? Ils viendront forcément nous chercher et tu ne pourras pas éviter les problèmes cette fois ! Je t'assure que tu prends la mauvaise décision. Si tu les relâches, je te suivrai au ranch et je soignerai vos habitants, c'est promis.

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