38-World's ending ?

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PDV de Henry

C'est pire que tout ce que j'avais imaginé. Me retrouver séparé de lui s'est avéré être quasiment au dessus de mes forces.

Mais je le devais.
Je devais mettre un terme à notre histoire, et tirer définitivement un trait sur lui.

C'est ce que je ne cessais de me répéter, pour ne pas flancher, mais c'était dur, tellement dur, que j'aurais préféré m'arracher les tripes plutôt que de vivre ça.

Je m'accordais pour me dire que je ne pouvais plus rien pour Aidan. J'avais fait tout ce que je pouvais pour le sauver de ses démons et voilà ce que je récolte.

La mort de son père rajoutait une couche que j'étais incapable de contrer.

Alors c'était terminé.

Je me suis terré dans ma chambre, les écouteurs dans les oreilles pendant une bonne heure et demie, repassant en boucle le dernier album d'Imagine Dragons, ainsi que la totalité des musiques d'Ivan Torrent.

Je ne me suis pas senti mieux à la fin ; mon cœur était toujours autant brisé.

Comme je ne savais pas quoi faire d'autre, je suis descendu à la cuisine manger les restes de salade de pâtes d'avant-hier. Peu m'importait de manger de la nourriture avariée de toute façon. Je voulais aussi prendre les yaourts périmés pour compléter mon chemin vers l'intoxication alimentaire, mais cette maniaque de Marie-Lou les avait jetés. Pourquoi ne me laissait-elle pas crever en paix ?

Je suis ensuite allé changer de vêtements, parce que je ne supportais pas tout ce qui pouvait me rappeler Aidan. Et cette tenue, je la portais le jour où il a débarqué à Valencia, à l'animalerie.

J'ai enfilé mon tee-shirt blanc à l'effigie du groupe East47, et une sorte de bas de survet' gris foncé frappé du logo de Nike, avec mes Huarrache totalement noires.
Je ne savais pas vraiment si je m'habillais pour sortir quand la réponse m'est venue toute seule.

On a frappé à la porte.
Je suis descendu, légèrement réticent, contrarié qu'il puisse s'agir d'Aidan : je n'avais plus rien à lui dire.

En ouvrant le battant, je m'aperçois qu'il s'agit effectivement d'un membre de la famille Goldshard.
Sauf que c'est Colleen.

Intrigué, je balaye du regard les alentours, mais comme je le craignais, elle est seule.
Seule ? Avec son bras dans le plâtre ?

-Colleen ? je bredouille, avec inquiétude. Qu'est-ce que tu fais ici ? Il n'y a personne avec toi ?

Elle secoue la tête en baissant les yeux.

-Personne ? Et comment tu vas faire pour...

Je me suis stoppé, net, n'ayant pas envie de me montrer indiscret.

-Tu veux bien me raccompagner chez moi ? fait-elle d'une voix plaintive. S'il te plaît.

Ses grands yeux tristes mettent à bas mes défenses en moins de temps que prévu. Bon, ce n'est sans doute pas l'idée du siècle, surtout que je ne sais pas comment elle est arrivée là, mais je la prends par la main et referme la porte de chez moi.

Mortal VenomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant