XXVII.

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Millie

Lorsque je viens fermer la porte de ma chambre, soulagée de n'avoir fait aucun bruit, je viens me retourner furtivement vers Finn. Il s'était empresser de s'installer contre mon lit, toujours autant essoufflé, mais il me souriait malgré tout. Pourtant, de mon côté, je culpabilisais énormément. Sadie m'avait appelée plus tôt dans la soirée, comme prévu, après avoir fait la paix, elle m'a tout racontée, absolument tout. Mais elle m'a également avoué que Finn était en pleure lorsqu'ils l'ont aperçu dans la rue après notre entrevue près de l'arrêt de bus. Je m'en voulais terriblement depuis, c'est bien pour cette raison que je n'en dormais pas, l'avoir laissé seul dans ces circonstances était une très mauvaise idée, et surtout, de lui avoir raconté que des sottises. Jamais je ne pourrais déménager, je n'aurai jamais eu le courage de tous les laissés. Alors, d'un geste nerveux, je me mets à jouer avec mes doigts, je déglutis et baisse la tête, sentant également que Finn me scrutait du regard.

— Reste, je t'en supplie, ajouta Finn d'une voix légèrement basse et flageolante à la fois.

Je compris à la seconde à quoi il faisait référence, bien que je donnais à nouveau mon air confuse en relevant mon regard vers le sien. Sans rien ajouter, sans faire le moindre geste, celui-ci se leva et s'empressa de me prendre dans ses bras. Un large sourire vient se dessiner sur mes lèvres, malgré moi, je culpabilisais d'autant plus. Cette histoire n'a pas vraiment de sens, mais je voulais simplement attirer son attention. Je me suis mis bêtement à lui raconter des stupidités, alors qu'il paraissait tellement affligé à l'idée de me voir partir. Mes doigts se glissèrent dans les boucles de Finn, puisque celles-ci étaient actuellement en train de camoufler une partie de mon visage. Je m'arrachai à son étreinte, comme jamais je n'ai pu le faire auparavant, humant à la fois son agréable et douce odeur.

— Écoute, Sadie m'a tout expliquée.. dis-je en me libérant difficilement de son étreinte, je suis tellement idiote si tu savais..

Son regard croisa le mien à cet instant, il esquissa un léger sourire au coin de ses lèvres, par ailleurs, cela me faisait sourire à mon tour, bien que, je devais absolument tout lui expliquer et j'appréhendais énormément sa réaction.

— Idiote? Mais pourquoi? s'enquit-il.

Tu sais, cette histoire de déménagement, tout ça c'était n'importe quoi.. soufflais-je.

Son sourire se met à s'élargir peu à peu et son regard ne quittait définitivement plus le mien. Tout compte fait, je croyais qu'il allait m'en vouloir, mais rien qu'en voyant son regard s'illuminait autant à l'entente de mes paroles, j'avais aussitôt changé d'avis.

— Tu plaisantes là? demanda t-il à nouveau.

Je viens hocher négativement la tête, le sourire aux lèvres. J'étais tellement heureuse de le voir ainsi, surtout après avoir su dans quel état il était quelques heures plus tôt. Ce dernier ne manqua pas de faire un léger bond sur lui-même, cela me faisait doucement rire, malgré que la chambre de mes parents n'était qu'à quelques mètres de la mienne et qu'ils risquaient de nous entendre.

Finn

Plusieurs heures plus tard, je me rendis tout de suite compte que je n'étais pas dans mon lit, mais bien dans celui de Millie, seulement en apercevant ses draps roses posés sur moi. Par réflexe, je me retourne et découvre grâce au réveil de cette dernière qu'il était actuellement quatre heures du matin. Une vague d'angoisse vient me parcourir tout le corps en sachant que mon père allait être sur le point de se réveiller dans ces alentours. Puis finalement, j'aperçois Millie à mes côtés, toujours aussi merveilleuse en dormant. Un léger sourire s'échappa de mes lèvres en l'observant dormir malgré moi et malgré que la fatigue voulait prendre le dessus, je devais impérativement rentrer chez moi ou bien ma mère me tuerai en l'apprenant. Avant tout, je tenais à lui adresser un petit mot attendrissant sur un bout de papier, sachant que cela lui ferait certainement plaisir à son réveil. Puis, je me précipite pour prendre mes affaires et aussitôt de sortir de sa chambre en essayant tant bien que mal de ne faire aucun bruit avec ces fichues béquilles. D'un léger geste, je finis par fermer la porte d'entrée, bien que je n'avais pas la clef pour la fermer, je me doute que ses parents ne vont pas tarder à se réveillé eux aussi. Millie de son côté, je doute qu'elle ne se réveille de si tôt. On a énormément parlé cette nuit, j'étais tellement épanoui à ses côtés que j'ai dû lui raconter des tonnes de choses jusqu'à près de deux heures du matin avant qu'elle ne s'endorme dans mes bras. En repensant à notre petite nuit ensemble, au baiser que je lui donnais et quand je la prenais dans mes bras, mais avant tout lorsque j'ai su qu'elle n'allait pas déménager, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire en sortant de chez elle, bien que ma nuit fût très courte pour le moment.

Un peu plus d'une dizaine de minutes plus tard, je parviens à franchir le seuil de la porte d'entrée de chez moi sans faire le moindre bruit. Je repensais toujours autant à ma soirée avec Millie, je crois bien que je ne m'en remettrai jamais par ailleurs. Mais à peine rentrer chez moi, que soudainement, j'aperçois une lumière s'allumer provenant du salon. Je me retourne aussitôt la porte d'entrée fermée, ne manquant pas de tressaillir en apercevant mon frère, Nick, avachi sur le canapé.

— Tu m'as fichu une de ces trouilles ! grommelais-je.

Ça va, ce n'est que moi.

— Et puis qu'est-ce que tu fais là d'abord, dans le canapé?

— Je voulais simplement voir mon petit frère. Je te rappelle que je suis venu ce week-end, mais il s'avérait que tu étais en compagnie de ta chère Millie, ou bien comme dirait maman, ta petite chérie.

— Oui, bien sûr, soufflais-je en roulant des yeux. Tu es au courant qu'il y a une chambre d'ami?

— Figure-toi que quand j'ai voulu venir te voir dans ta chambre, tu n'étais pas là. Alors estime-toi heureux que je n'ai rien dis aux parents pendant que tu étais parti je ne sais où, sinon tu aurais passé un sale quart d'heure. Et ça fait presque trois heures que je poireaute ici par ta faute.

— Je sais, je te remercie de n'avoir rien dit, rétorquais-je en haussant doucement les épaules, la tête baissée.

Nick esquissa un léger sourire, mais ce dernier ne s'arrêta pas là. Dans un lourd soupire, il continua en ayant croisé les bras:

— Bon maintenant tu vas me dire ce que tu faisais en pleine nuit. Et puis d'ailleurs, qu'est-ce que tu as fait à ta cheville?

Nick était peut-être lourd et sans cesse sur mon dos, mais il prenait son rôle de grand frère protecteur très à cœur. Mais malgré tout, je venais de passer la plus belle nuit de toute ma vie, et ce n'était sûrement pas le moment de tout gâcher.

— Je te raconterai tout ça demain, c'est promis, dis-je en m'empressant de rejoindre les escaliers.

— Finn attend une minute, insista t'il.

— Bonne nuit Nick ! protestais-je en me précipitant dans ma chambre.

Aussitôt dans ma chambre, je finis par me jeter dans mon lit alors qu'il était bientôt cinq heures du matin. Je n'ai jamais été autant épuiser de toute ma vie. Et puis, j'avais tellement hâte de revoir Millie, j'espérais pouvoir me réveiller même si cela était très mal parti. Mais j'appréhendais également de revoir les autres, en particulier Gaten, je n'ai pas été très tendre avec lui alors qu'il ne le méritait pas vraiment. Puis, sans plus tarder, je m'assoupis sans même avoir pris le temps de me glisser dans mes draps. Cependant, je pensais toujours à la même personne, même avant de m'endormir, et même à n'importe quel moment je pensais encore et toujours à Millie.

Prochain chapitre: mardi 17 juillet.

secret par amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant