17.

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Maxime se réveilla avec cette désagréable impression d'être vide.
Sauf que voilà, si ça n'avait été qu'une impression ça ne l'aurait pas déranger.
Seulement, vide, il l'était vraiment. Il s'était plaint, de l'absence de Valentin. De nombreuses fois il avait crut être triste, être vide, être mort.
Mais aujourd'hui, en ce 25 décembre 2018, il pris conscience qu'il n'avait fait que survoler ce vide.
Aujourd'hui, son cadeau de Noël était de pouvoir dire qu'il était mort. Qu'il était défait. Que sa vie était partie, avec le reste d'innocence qui lui restait.
Il alla s'enfermer dans la salle de bain, pour se laver.
Il y passa peut être qu'une minute, ou des heures. Il frottait, frottait jusqu'au sang pour que cette impression d'avoir été souillé s'enlève. Mais elle s'était incruster à son âme. Il ne pourra jamais s'en défaire. Sa peau le brûlait, le démangeait, elle était rouge. L'eau le brûlait, lui piquait les yeux, il avait l'impression de fondre. Mais il ne pouvais s'enlever l'idée qu'il était sale.
Qu'il fallait que la crasse s'en aille.
Il ne pleurait pas, il ne hurlait pas. Il gardait la douleur physique pour lui, elle était bien plus facile à subir que tout le reste.

Des coups à la porte le firent sortir de sa torpeur. Il coupa l'eau pour entendre ce qu'on lui criait à travers la fine cloison.

-MAXIME ÇA FAIT 30 MINUTES QUE TU ES LÀ DEDANS, TOUT VAS BIEN ?

Il avait presque oublier la présence de Valentin.
Un petit "oui" brisé sortit de sa gorge.

-Bon.. Dépêche toi de sortir..

-Oui..

Il essaya de se relever, mais l'eau brûlante avait couper sa circulation. Il eu du mal à se mettre debout. Ses jambes tremblaient, tout comme son corps entier.
Lorsqu'il aperçut son reflet dans le miroir, il eut peur.
Peur de lui même.
Maigre, on ne voyait pas ses côtes, mais il était maigre. Son bas ventre était presque brûler par les frottements. Ses jambes étaient meurtris par les coups de hier. Il n'osait pas se retourner pour voir son dos mais la curiosité le poussa à le faire.
Alors il se retourna, pour regarder.
Ici et là, des bleus tâchaient sa peau laiteuse, le tout décoré d'entailles pourpres.
Son coeur se souleva, il sortit en trombe de la salle de bain, une serviette autour de la taille, il alla vomir ses tripes dans les toilettes. Son corps le dégoûtait. Il était laid. Abominable, horrible, affreux. Et par dessus tout, pitoyable. Il se releva, péniblement. Retrouvant appuie sur ses jambes, il retourna dans la salle de bain pour se laver les dents. Pour se donner un semblant d'existence. Pour faire semblant de vivre encore. Même si il était déjà mort.
Il finit par rejoindre Valentin dans le salon, celui-ci l'accueillie avec une mine triste.

-Ne me regarde pas comme ça. J'en veut pas de ta pitié

-Mais je..

-Non. Je ne veux rien. Rien du tout. Regarde moi autrement que comme une chose fragile.  Parce que il ne s'est rien passé. Je vais bien, dans le meilleur des mondes.

-Maxime..

-Non ta gueule.. Laisse moi y croire.. Laisse moi croire que je n'ai pas subit ça.. Laisse moi croire que je vis encore.. Laisse moi.. Me tromper. Me confondre dans un monde de mensonge..

-Ce n'est pas une solution..

-Je veux un monde utopiste.
Je veux un monde où je suis heureux..

-Tu seras heureux.

-Non je ne pourrais plus. Je n'en ai plus les capacités. Ho merde, comment on fait pour être heureux Valentin ? Ça ne m'est plus arrivé depuis trop longtemps.

-Je.. Je sais plus non plus..

-Il paraît qu'il faut aimer, il paraît qu'il faut avoir une famille, être bien entouré..

-Oui..

-Mais il paraît qu'il ne faut pas s'être fait violer. Sinon après plus rien ne rend heureux. Valentin, je vais vivre dans un monde gris, désormais. Alors je te promet que j'arrête mes conneries, de drogué et d'alcoolique.
Je vais vivre dans un monde d'apparence. Je vais vivre pour devenir transparent. Je vais m'oublié. Peut être que j't'oublierais aussi, sans le vouloir. Peut être que je finirait aussi par oublié de vivre.

-C'est.. C'est horrible ce que tu dis.

-C'est comme ça que vivent les gens. C'est peut pas aussi pousser, mais globalement c'est ainsis. Parce que au fond, on ne vit que pour sois. Mais lorsque l'on n'a plus rien pour se raccrocher, alors on vit pour les autre.. Mais je suis un fardeau, je coule. Je vais t'entraîner dans ma chute, tu penses que je peux être heureux ? Tu pense pouvoir redonner de la couleurs à mon être sombres ? Les couleurs seront fades. Les couleurs seront tristes, elles finiront grises. Parce que tout ce que je touche finit par mourir. Parce que moi je voulais juste être heureux. J'ai juste accomplie mon rêve.
Quelle en était le pris à payer ?  Celui de ma personne. Je me suis tué tout seul. D'une part pour réaliser ce rêve avec toi et tout les autre, d'une autre part parce que je l'ai accomplis puis qu'il n'a pas pris la tournure que je voulais.
Je me fait dépasser par mes rêves et mes attentes. Je me fait bousculer, et je tombe, parfois je touche le sol, mais il se brise à nouveau.
Si je retrouve le sol j'ai peur de ce que je pourrait trouver en dessous.
J'ai peur d'être à nouveaux heureux car ma chute me serais fatale.

Maxime pleurait face à son propre discours qui était bien trop réaliste Valentin le pris dans ses bras, incapable de dire autre chose, car le brun avait malheureusement raison.

Breathe Me (Vodkmixem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant