22.

896 93 32
                                    

-Ho, mais y en à partout des couleurs, monsieur Maxime !

Il lui sourit, elle ne peux pas comprendre la gamine.

-Ouais, partout, sauf dans ma tête.

-Tu as qu'à mettre de la peinture !

L'innocence d'une enfant est incroyable. Il rigola un peu mais pour ne pas la vexer il lui répondit :

-Ho mais oui, de la peinture ! C'est une super bonne idée !

-Merci !! Si tu veux je peux t'aider !

-Mais comment tu vas faire pour mettre de la couleur dans ma tête ?

Il devait avouer que la mioche était quand même attendrissante.

-Je vais t'en mettre sur la tête déjà !

Elle alla arracher quelques fleurs qui traînaient ici et là et les posa de par et d'autre sur la tête de Maxime.

-Regarde, du blanc, du jaune et du rouge ! Ça fait déjà trois couleurs ! Et avec les tiges y a un petit peu de vert aussi !

Elle riait, elle était heureuse d'un rien. Maxime avait un regard bienveillant envers elle mais aussi un peu envieux. Il aimerait être aussi innocent qu'elle..
Rigoler, chanter, danser. Avoir le droit de dire quand ça va mal. De pleurer quand c'est douloureux. Il aimerait se plaindre d'une blessure sans conséquence. Il aimerait ne pas comprendre les sous entendus des gens. Il aimerait régler ses problèmes.
Il aimerait mettre des la peintures sur ses idées noires. Mais sa peinture ne tenait pas. Ne tenait plus. Les larmes qui ne coulaient pas effaçait ce qu'il y avait en lui.
Effaçait les dernière traces de couleurs, laissant des flaques estompés, fades.

Il réfléchissait, pendant que Léa continuait de chercher des choses colorés à lui mettre sur la tête. Elle lui fit même manger une cerise parce que "comme ça ce sera directement dans toi et ça ira dans ta tête !"
Et, ça marchait.
Peu à peu, les couleurs revenaient. Le monde était moins gris, il y avait des nuances. Il y avait de la vie.
Mais ce n'était pas les fleurs ou les fruits qui redonnait cet éclat, c'était Léa.

Maxime se leva, alors que Léa s'apprêtait à lui glisser une violette dans les cheveux.

-Mais attends ! Mais c'était la touche finale ! Mais monsieur Maxime !

-J'ai de la couleur dans la tête.

-Mais il manque le violet !

Il inclina sa tête, comme pour se faire couronner, et la petite lui déposa sa jolie couronne sur la tête.
Maxime était redevenu le roi de ses pensées. Il avait repris le contrôle.

-Voilà !

-Je vois toutes les couleurs et même celles qu'il n'y avaient pas avant. Tu es une magicienne !

À sa grande surprise, la petite abordait pourtant une petite moue triste

-Mais monsieur je dois te dire quelque chose..

-Oui ?

-Il faut que je rentre chez moi mais.. Mais je sais pas où elle est partie Carla..

-Et tu sais où elle est ta maison ?

-Je sais plus..

La petite, qui il n'y a même pas cinq minutes était toute contente, se mis à pleurer à chaudes larmes.
Maxime était un peu chamboulé, il ne savait pas quoi dire alors que la petite répétait qu'elle voulait rentrer chez elle.
Alors il fit finalement ce qui lui semblait le plus naturel.
Il s'agenouilla puis ouvrit ses bras à la gamine qui, instinctivement, vint se réfugier contre lui.
Il referma doucement ses bras autour du petit corps frêle qui s'était attaché à lui puis se releva.
Ainsi la petite pleurait contre son épaule tandis qu'il la berçait doucement. Chuchotant que ça allais aller, qu'elle retrouverais sa maison.
Alors qu'il n'en savait rien. Il disait juste ce qui lui passait par la tête, tout en marchant dans la petite ville d'Angers.
Au loin, il aperçut Carla. Il s'avança vers elle, elle était avec une amie, il vient la trouver.
Contre lui, Léa s'était endormi en suçant son pouce.
Lorsque la jeune fille vu se demie soeur dans les bras de Maxime, elle fut d'abord surprise, puis soulagé.

-Putain Léa !

La petite se réveilla. Elle leva la tête.
Maxime la fit descendre mais à sa grande surprise, au lieu de rejoindre sa grande "soeur" elle resta accroché à son bras.

-Non. Tu as été méchante. Je veux juste savoir où elle est la maison.

-Mais enfin Léa ! Vient, on rentre.

Carla voulut lui prendre la main mais la gamine ne se laissa pas faire, s'accrochant encore plus au bras de Maxime.

-Non ! Non ! Je veux pas de toi ! Je t'aime pas !

La plus grande soupira avant de lever les yeux aux ciels.

-Bon, si tu veux. Quand les parents verront que c'est un pauvre drogué qui ta ramené c'est pas moi qui le fera engue..
Ah bah si en fait ! Donc tu lâche Maxime et tu viens avec moi tout de suite !

La petite pleura à nouveau et sous l'emprise de la colère, lâcha notre brun pour s'enfuir en courant.
Tandis que les couleurs de Maxime avaient disparue.
Léa avait éteins son soleil, et les paroles de Carla avaient finit de l'achever.

Allait - il un jour pouvoir aller mieux ? 

Breathe Me (Vodkmixem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant