Chapitre 12

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Le trajet est plutôt agréable et se passe bien, pas de hordes, pas d'hommes armées . . . bref de vraies vacances. Shane et moi parlons de nos vies d'avant et de ce que nous avons vécu quand tout a commencé. J'apprécie cette discussion, Shane est très sympathique et attentionné, ce qui est rare chez les hommes de ma génération.

_ Hanna, commence – t – il cette fois clairement mal à l'aise.

_ Oui, quoi ? Lui répondis – je sans quitter la route des yeux.

_ On a . . . enfin . . . on a jamais reparlé . . . de . . . enfin du CDC, termine – t – il mal à l'aise en se frottant la nuque. J'ai remarqué qu'il fait cela quand il n'est vraiment pas bien, ou que la situation risque de lui échapper.

Je déglutis moi aussi un peu mal à l'aise, j'avais rangé cet épisode au fond de ma mémoire. Il m'avait montré qu'il n'avait rien à voir à ce type éméché. Et j'apprécie la relation que l'on a en ce moment, il est pour ainsi dire mon seul repère. Ma mère s'étant éloignée de moi et mon père, . . . et bien c'est compliqué. Je souffle un bon coup et lui dis.

_ Shane tout ça s'est derrière nous maintenant, et puis tu étais bourré, cela fait baisser la note, . . . j'ai juste envie que l'on profite surtout à notre époque, dis – je avec un sourire pour détendre l'atmosphère . . . je laisse passer quelques minutes et pose la question qui me turlupine.

_ Shane, pourquoi tu veux parler de ça . . . il y a une raison, demandais – je doucement.

Il se tourne vers moi et pose doucement sa main dans mon cou, caressant sa base avec son pouce.

_ Parce que . . . je sais que c'est con . . . mais je tiens beaucoup à toi, Hanna, . . . en fait tu plais vraiment bien, termine – t – il avec un petit sourire en coin plutôt charmant.

Même si je trouve cela mignon et touchant, je me sens un peu mal à l'aise face à une telle déclaration. J'avoue qu'à cet instant, je ne sais pas trop quoi dire. Une chance pour moi, nous sommes arrivés. Je gare la voiture à côté du camping – car et dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant de sortir de la voiture et de rejoindre les autres.

_ Je vais aller le voir seul, la ferme est au bout de cette allée, nous informe Dale.

_ OK, finit par dire Rick un peu préoccupé de laisser Dale partir seul, mais il n'a pas vraiment le choix.

Les autres restent dans les voitures pendant que Shane, Rick et Daryl montent la garde autour de nous. J'ai réussi à faire monter maman avec moi dans le pick – up pour avoir une discussion tranquille. J'avais la sensation qu'elle n'était plus la même comme si je découvrais une inconnue.

Cela fait maintenant quelques minutes que nous sommes dans la voiture regardant toutes les deux à l'extérieur pour éviter de se regarder.

Cette distance qui s'installe entre nous me fait souffrir même si son comportement me déçoit. Cette sensation d'être des étrangères l'une envers l'autre me peine bien plus que je ne veux l'avouer. Nous avions toujours été que toutes les deux depuis ma naissance. On ne comptait que l'une sur l'autre. Et là depuis que nous avions retrouvé mon père en pleine apocalypse . . . tout avait volé en éclat, le monde . . . ma famille. Au bout d'un moment, c'est elle qui rompt le silence.

_ Alors comme ça, Shane et toi vous êtes en couple ? Me demande – t – elle sur un ton désapprobateur.

_ On dirait oui, . . . ça c'est fait comme ça en fait, dis – je en haussant les épaules, . . . rien de préméditer, et toi, . . . ça te fait quoi d'avoir retrouver ton amour de jeunesse ? Demandais – je mine de rien.

Je la vois se renfrogner en s'enfonçant dans son siège. Ensuite, elle ouvre plusieurs fois la bouche pour parler mais rien ne sort. Elle baisse la tête et elle se met à sangloter.

_ Maman, je . . . je voulais pas te faire de la peine . . . je suis désolée, cette fois moi aussi je mets à pleurer, . . . je ne voulais pas te faire de peine mais j'ai beaucoup de mal à te voir avec Daryl, . . .

_ Hanna, je veux que tu saches que tu es la chose la plus précieuse au monde pour moi, . . . elle souffle pour chasser ses larmes et me prends la main, je suis tellement désolée Hanna, il . . .

C'est le moment que choisit Shane pour nous interrompre en ouvrant la porte du pick – up.

_ Hanna met toi au milieu, on gare les véhicules près de la ferme, l'ami de Dale nous accueille quelques temps, dit – il tout content.

Même si j'apprécie Shane, là je veux juste l'étriper. Je ne sais pas pourquoi mais je sûre que ma mère allait me donner plus d'informations sur elle et mon père ou de son histoire avec Rick.

Alors qu'il démarre le pick – up, je coule un regard vers elle et constate avec regret qu'elle a remis le masque du parfait Docteur Eva Carver. Elle ne me dira plus rien, en tout pas maintenant. Shane me ramène à la réalité en posant sa main sur ma cuisse.

La remontée de cette longue allée arborée prend quelques temps car à chaque branche un peu basse que l'on croise, Dale doit faire des manœuvres pour éviter d'arracher les capots ou les bacs fixés sur le toit du camping – car. Mais le chemin en vaut la peine. Quand nous nous garons, nous sommes devant une magnifique ferme en bois blanc. La peinture est un peu passée, mais elle est en bonne état. Sur l'arrière de la bâtisse, on distingue une grange avec un poulailler sur le côté et un énorme potager clôturé.

La forêt n'est qu'à quelques centaines de mètres de la maison. Tout respire le calme et la sérénité. Sous le porche de la maison, il y a un homme du même âge que Dale, deux jeunes filles et une femme d'une quarantaine d'années.

Au moment où Shane court rejoindre Rick, sûrement pour parler de l'installation du camp, j'essaie de relancer la conversation que ma mère et moi avions commencée.

_ Maman qu'allais – tu me dire avant que Shane ne nous interrompe ?

Elle plonge ses yeux dans les miens et pose une main sur ma joue avant de me dire une phrase que je ne comprends pas.

_ Hanna, j'espère juste que tu essaieras de me comprendre et que tu arriveras à me pardonner, me dit – elle. Puis sans un mot de plus, elle descend de la voiture et rejoint Carol et Lori comme si de rien n'était.

Quand à moi, je reste là, sans bouger à essayer d'intégrer des informations que mon cerveau se refuse d'analyser. Je descends de la voiture comme un automate, c'est Daryl qui me sort du brouillard dans lequel je suis.

_ Hanna, . . . j'vais chasser, tu viens ? Me demande – t – il un peu hésitant.

Je suis si heureuse qu'il fasse un pas vers moi que je mets de côté la discussion que je viens d'avoir avec ma mère.

_ Oui . . . oui, je te suis, lui répondis – je en vérifiant le couteau à ma ceinture. Depuis qu'il me l'avait offert, ce couteau ne m'avait pas quitté.

Je le suis dans la forêt, marchant dans ses pas comme il me l'a appris. Nous marchons depuis vingt minutes quand sans prévenir, Daryl fait volte face, arbalète prêt à tirer. Je me retourne et vois un un homme d'un quarantaine d'année, type fermier pas super commode.

_ Qu'est – ce que vous faites là, vous êtes sur une propriété privée ? Demande – t – il

_ On chasse, répond Daryl.

Ils se tiennent en joue, tendus, . . . la moindre étincelle risque de mettre le feu au poudre et je suis pile entre ses deux hommes armés . . . le temps semble comme suspendu . . . je n'ose pas bougée . . . quand un grognement de rôdeur se fait entendre . . . j'entends un cri . . . un coup de feu . . . et . . . je . . . m'effondre . . . inconsciente . . .

The Walking Dead Hanna CarverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant