Au mot « shérif », j'oublie toutes les mises en garde, toutes les précautions que nous devons prendre dans ce nouveau monde. J'ouvre la porte trop heureuse à l'idée de revoir mon père, en ayant hâte de soulager la peine qu'il soit ressentir suite à mon . . . absence. Mais quand j'ouvre la porte . . .
Je me retrouve face à deux hommes que je n'ai jamais vu de ma vie. Ce shérif n'est pas mon père, . . . mais mon intervention a au moins le mérite de créer une diversion suffisante pour permettre à Abraham de reprendre le dessus sur nos deux assaillants.
Abraham élimine sans encombre les deux faux policiers. Quant à moi, je suis incapable de bouger. La déception de ne pas retrouver mon père, ma mère et le reste du groupe me cloue sur place. Abraham me regarde comme un oiseau blessé, lisant la tristesse dans mon regard. Heureusement pour lui, les filles arrivent vers nous et s'occupent instantanément de moi. Mais voyant que rien n'y fait. Il décide de prendre le relais, devinant que je suis peut être en état de choc.
_ Hanna, . . . Hanna, . . . tu m'entends c'est moi, . . . Abraham, . . . ça va ? Me demande – t – il doucement et avec bienveillance en mettant son visage à la hauteur du miens pour établir un contact visuel.
J'acquiesce d'un simple mouvement de tête étant incapable de prononcer le moindre mot. Je m'effondre en larmes dans ses bras. Abraham me relève comme si j'étais une poupée de porcelaine et me porte jusqu'au pick – up, en faisant signe aux autres de le suivre.
Il m'installe confortablement dans l'habitacle de la voiture avec des couvertures et demande à Tara de rester avec moi et de me surveiller comme du lait sur le feu. Puis il s'éloigne de la voiture avec Merle et Rosita derrière lui.
_ Putain, mais qu'est – ce qui s'est passé, bordel ? S'énerve Merle.
_ Calme toi, elle a pas de besoin de ça. Je me suis fait braqué par ces deux shérifs en sortant mais au moment où j'ai affirmé être seul. Elle est sortie heureuse puis son sourire s'est figé et tout est allé très vite . . .
Merle se calme au récit d'Abraham, il semble réfléchir et reprend la parole plus calmement.
_ Est – ce que t'as dit l'mot « shérif », interroge Merle en pleine réflexion.
_ Ouais pourquoi ?
_ Dans not'e ancien groupe, il y a un shérif, elle a du croire qu'c'était eux.
_ Merde ! Disent en même temps Rosita et Abraham. Puis Rosita reprend, on fait quoi maintenant.
_ On continue, dit Merle, mais qu'avec le pick – up, on r'pare pas en arrière. On avance. Termine ce dernier en regardant la ligne d'horizon. Car même si les Dixon ne sont pas des démonstratifs, Daryl reste son p'tit frère, et il faut qu'il sache s'il va bien.
Ce soir là, nous avons repris la route. La traversée des différents états vers le nord n'est pas une partie de plaisir. Mais nous restons soudés tous les cinq. Quand nous franchissons la frontière entre le Wyoming et le Montana, l'hiver est présent et la neige lourde colle à la route. Pour des déplacements discrets, on repassera. La nuit, les températures sont glaciales ce qui nous obligent à trouver des maisons pour la nuit.
Notre groupe fonctionne bien. Rosita et Tara sont supers, Merle a son caractère mais ce n'est pas un mauvais bougre. Et Abraham est un super binôme. Il est un peu comme un grand frère. Il ne fait pas un pas sans vérifier que je vais bien et on se protège l'un l'autre. On se comprend facilement, souvent d'un seul regard. J'apprécie la relation que nous avons développé, et j'ai remarqué qu'il a un petit, . . . non un gros faible pour Rosita . . . qui apparemment ne semble pas complètement insensible à son charme.
Ils sont mignons tous les deux à se tourner autour mine de rien, ce qui nous fait beaucoup rire avec Tara. Mais même si je suis heureuse pour eux, les voir ainsi me le rappelle, . . . lui, . . . mais aussi le fait que cela fait maintenant plusieurs semaines pour ne pas dire mois que je suis séparée de ma famille . . . et de lui.
Même s'il m'a abandonnée, . . . il me manque, . . . ce baiser dans la tente était parfait en tout point, . . . à ce souvenir encore vivace dans ma mémoire, je porte mes doigts sur mes lèvres en observant les paysages enneigés du Montana.
_ Ça va ? Me demande gentiment Abraham.
_ Oui, . . . t'inquiètes pas, lui répondis – je.
_ Tu es . . . absente comme . . . éteinte depuis que nous sommes arrivés dans le Montana, me questionne – t – il soucieux.
_ Oui, . . . c'est juste, . . . non vraiment, t'inquiètes pas Abe, dis – je avec un sourire un peu plus réel cette fois.
_ T'inquiètes pas, petit oiseau, on va les r'trouver, me dit Merle en se redressant de son siège.
_ Bon c'est pas tout ça, mais faudrait faire une pause, on est gelée à l'arrière, nous informe Tara sans jamais se départir de sa bonne humeur.
_ OK, répond Abraham, y a un lotissement sur la droite, allons y.
Nous nous engageons sur une petite route qui nous amène vers le lotissement. Arrivée sur place, nous craquons sur la plus grande maison.
La maison est géniale. Enfin, elle est géniale, une fois les trois rôdeurs éliminés. Avec les filles ont fait un brin de ménage pendant que les garçons vident le nécessaire du pick – up après l'avoir rentré dans le garage. La demeure est spacieuse et agréable. Le repas se déroule sans encombre quoique frugale car nous sommes trop crevés pour fouiller la maison ce soir, on fera cela demain. On prend le temps, car on a remarqué que dans le coin les maisons ne sont pas toutes pillées.
Après le repas, tout le monde va dormir. Rosita et Abraham ensemble, Merle dans son coin et Tara et moi ensemble. Le vent se lève pendant la nuit, et j'ai l'impression qu'une tempête ne va tarder à commencer. Le bruit dans les arbres, le souffle du vent plus mes pensées . . . je n'arrive pas à fermer l'œil. J'espère qu'ils sont à l'abri et qu'ils vont bien.
Ne trouvant pas le sommeil, je sors du lit avant de réveiller Tara pour de bon et descends au salon. Je me pelotonne dans un plaid, en m'asseyant dans le fauteuil devant le foyer éteint de la cheminée. Et oui, un feu signalerait rapidement qu'il y a du monde dans la maison, parfois je me demande si le Montana est une bonne idée, . . . surtout quand on arrive en plein hiver.
Je finis par somnoler dans le fauteuil quand je perçois quelques bruits à l'extérieur. Je distingue des pas feutrés à cause de la neige fraîche, des chuchotements, . . . Je me redresse en vérifiant que j'ai bien mon couteau, ce qui est une évidence vu qu'il ne me quitte jamais. Je n'ai pas le temps de faire quoi que se soit que la porte d'entrée s'ouvre laissant passer plusieurs individus.
Tout se fige, ils allument leur lampe torche et à cet instant précis . . . le temps s'arrête.
_ Hanna, . . . Hanna . . . répond moi bordel, tonne Abraham en dévalant les escaliers arme au poing.
_ . . . je . . . je vais bien Abraham, . . . baisse ton arme . . . c'est . . . c'est . . . ma famille, dis – je en tombant dans les bras de mon père.
_ Hanna, . . . c'est bien toi, me demande – t – il en me serrant contre lui la voix étranglée par des sanglots.
_ Oui, c'est moi papa, . . . et les autres demandais – je, en larmes.
_ Shane, Glenn, venez tout va bien.
Je me retrouve soulever du sol dans les bras de Shane et ensuite je serre dans mes bras Glenn. Ils semblent en bonne santé. Puis je me retourne vers mon nouveau groupe.
_ Venez que je vous présente mes compagnons, Abraham, Rosita, Tara et . . . mais où est Merle ? Demandais – je en regardant un peu partout.
_ J'suis là, dit – il en passant par la porte d'entrée, puis il se campe devant nos trois invités et il les saluent un par un, Rick, . . . Shane, . . . Glenn, . . . j'avais oublié que lui aussi avait parti du groupe avant notre arrivée à maman et moi.
Je me retourne vers mon père et plante mon regard dans le sien. Je finis pas poser la question qui m'angoisse le plus au monde à cet instant.
_ Où sont les autres ?
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The Walking Dead Hanna Carver
FanfictionHanna étudiante en virologie vit avec sa mère, Eva qui travaille au CDC d 'Atlanta quand une mystérieuse épidémie frappe la ville. Comment s'en sortir ? A qui faire confiance dans un monde devenu fou et où toutes les règles sont abolies. Et c'est en...