Chapitre 3

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Je suis là, à moitié nue, devant un homme que je connais pas le moins du monde. Tandis que j'essaie vainement de couvrir ma nudité avec une serviette qui a la grandeur d'un timbre poste, l'homme brun qui se tient devant moi continue de me regarder ou plutôt de me transpercer avec ses yeux bleus.

J'ai beau m'égosiller pour lui demander de sortir tout en lui posant mille question. Ce dernier reste stoïque devant moi sans un mot. Quand à moi, je passe par mille et une émotions différentes mais celle qui prédomine les autres est sans nulle doute . . . la peur.

En même temps, il faut me comprendre, cela fait plusieurs mois que nous vivons seuls en vase clos sous terre. Nous avions vu l'humanité s'éteindre derrière nos écrans. Je commençais à me faire à l'idée que nous étions peut être les seuls survivants, que tout ce que j'avais connu avant n'existait plus. Et je suis là, dans les douches du CDC, à moitié nue devant un homme des bois muet, c'était bien ma vaine tient.

Même si ce laps de temps fut probablement extrêmement court, pour moi il m'a semblé durer une éternité. Ce sont les voix de ma mère et de Jenner qui me ramènent à la réalité. Car durant tout ce temps, cet homme étrange et moi ne nous étions pas quittés des yeux une seule seconde.

_ Hanna . . . Hanna . . . Hanna, chérie, tu m'entends ? Me demande ma mère inquiète.

_ Oui ça va, répondis – je toujours sans le quitter des yeux, qui est – ce ? Terminais – je en désignant l'homme devant moi.

_ Il fait parti du groupe de survivants, . . . on leur a ouvert les portes quand tu étais . . . dans mon bureau, me répond – t – elle doucement pour que j'ai le temps d'intégrer ces informations pour le moins perturbantes à notre époque.

Je quitte alors l'homme du regard et le plonge dans celui de ma mère, avant de reprendre sans essayer de cacher ma surprise.

_ Pardon ? Mais de quoi parles – tu ? Lui demandais – je toujours pas convaincue et abasourdie par cette rencontre pour le moins surprenante.

Pendant que Jenner emmène l'homme avec lui, ma mère m'explique le plus sérieusement du monde qu'un groupe de survivants est arrivé et qu'ils leur ont ouvert. Je la regarde interdite ne comprenant pas le revirement radical de son comportement. Elle n'était pourtant ni bipolaire ni schizophrène.

J'avoue que je suis perdue mais pour l'instant je me garde de le lui dire. J'essaie de comprendre pourquoi il y a encore heures, elle était terrorisée à l'idée que je quitte la zone de confinement. Alors que là, elle autorisait un groupe d'inconnus vivants dehors depuis un moment, potentiellement malades, infectés ou contaminés à entrer dans notre espace protégé. Même si notre temps au CDC était maintenant bien plus que compté, je ne comprenais toujours pas son attitude.

Alors qu'une fois de plus je suis perdue dans mes pensées, elle me demande de prendre ma douche rapidement et de les rejoindre dans la salle de réunion. J'acquiesce d'un mouvement de tête incapable de prononcer le moindre mot.

Une fois ma mère sortie, je me dirige mécaniquement vers la cabine de douche. Pendant que l'eau ruisselle sur mon corps et détend un peu mes muscles, mon cerveau lui tourne à plein régime. Une multitude de questions se bousculaient toutes plus dingues les unes que les autres. Comment avaient – ils survécu dehors pendant tout ce temps ? Comment se ravitaillaient – ils ? Comment vivaient – ils ? Comment se soignaient – ils ? . . . J'en passe et des meilleures. Mais au fond de moi, un sentiment commençait à pointer le bout de son nez, . . . un sentiment que j'avais refouler au fond de moi depuis longtemps . . . l'espoir. En effet, nous étions partis du principe que vivre dehors était synonyme de mort assurée, . . . alors que ce groupe y arrivait depuis le début de l'épidémie.

Si ce groupe de personnes avait survécu tout ce temps à l'extérieur, nous pourrions nous aussi le faire. Nous n'étions pas obligés de terminer notre vie . . . ici. Il y avait peut être une chance dehors.

Je termine de me préparer à la vitesse de l'éclair, et me dépêche de les rejoindre. Je cours dans les couloirs pour rejoindre le plus vite possible la salle de réunion, quand j'entends ma mère m'appeler. Je tourne la tête une fraction de seconde et bute contre un torse en acier trempé. L'homme pose ses larges mains sur mes épaules pour éviter que je ne tombe à la renverse. Je le remercie en levant le nez vers mon sauveur et me fige en me retrouvant encore une fois face à cet homme froid au regard bleu glacier.

Encore une fois, il me détaille sans un mot avant de poursuivre son chemin sans même un mot. Je bouillonne à l'idée de lui rentrer dedans une bonne fois pour toute . . . mais c'est quoi son problème à la fin. Je souffle un bon coup pour me calmer me rendant compte que je suis déjà devant la salle et que notre groupe d'invités n'a absolument rien raté de la scène qui vient de se dérouler. Ils ont d'ailleurs l'air de la trouver très drôle même si j'avoue que le côté comique m'échappe un peu.

Le groupe est beaucoup plus gros que je ne le pensais. Alors que je les observe sans aucune retenue, Jenner me ramène à la réalité en me présentant.

_ Et voici, le dernier membre de notre équipe de chercheurs : le Docteur Hanna Carver, fille du Docteur Eva Carver.

_ Bonjour à tous, dis – je d'une voix calme et posée. Bien avant de vous assommer de questions diverses et variées, pourriez – vous rapidement vous présenter, terminais – je .

Une homme d'une quarantaine d'année brun avec un uniforme de shérif prend alors la parole. Il me présente chacun des membres de son groupe. Il y a Lori sa femme, Carl son fils, Shane son équipier, T-Dog, Glenn, Dale, Andréa, Jacki, Carol et Sophia une petite fille de l'âge de Carl sans doute.

Je prends en note tout ce qu'il me dit, et je lève le nez quand il ne dit plus rien. C'est alors qu'un sourire se dessine sur son visage.

_ Et le premier membre du groupe que vous avez rencontré et qui est parti voir les générateurs avec votre mère se nomme Daryl, termine – t – il amusé.

_ Est – il sourd, muet ou simplement bourru ? Demandais – je sur la défensive et un peu agacé qu'ils trouvent ma rencontre avec leur ami amusante.

_ Euh, . . . juste bourru mais c'est un bon gars, répondit Rick mal à l'aise cette fois et surpris de ma réponse.

_ Bien, là n'est pas le problème, nous avons peu de temps et je dois vous poser un maximum de question, . . .

_ Hanna, me coupe Jenner, laisse les se détendre. La vie dehors n'est pas de tout repos, je pense que se serait une bonne idée de préparer un bon repas. On aura encore du temps demain.

_ Tu en sûr, insistais – je tout en restant évasive. Ce groupe pensait avoir trouver un abri, leur dire de but en blanc que tout sera détruit demain à la même heure n'était pas la meilleure solution pour les convaincre de nous emmener.

_ Oui, ta mère et Daryl font ce qu'il faut, répond – t – il simplement.

Traduction, on vide tout le carburant qu'il nous reste et demain soir, rideaux. Je balaie du regard ce groupe, ils ont l'air soudé, fatigué et . . . heureux d'être là, . . . mais quelle sera leur réaction demain quand nous leur dirons que l'endroit qu'ils voyaient comme une planche de salue allait exploser demain à 15h00. Pour l'instant pas de pensées négatives.

_ OK, dis – je avec un sourire sincère, on attaque les réserves, ce soir festin. Que ceux qui aiment la nourriture me suivent, dis – je à la cantonade.

T-Dog, Glenn, Shane, Lori, Carol et Jackie me suivent avec un grand sourire prêt à dévaliser les réserves. Quand nous nous dirigeons vers la cuisine les bras chargés de victuailles, je me dis que tout n'est pas perdu. On peut survivre à l'extérieur, ils en sont la preuve la vivante. Nous rions en préparant le repas, quand je lève les yeux me sentant observée, je croise une fois de plus le regard froid de Daryl posé sur moi.

The Walking Dead Hanna CarverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant