Quand je la vois, là endormie mon cœur se gonfle, un sentiment rare chez moi. Elle aurait pu aller où elle voulait, mais elle avait choisi ma tente . . . il n'en faut pas plus à mon cerveau pour faire le raccourci. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle m'a choisi, . . . moi. Cependant, je secoue rapidement la tête pour me ramener à la réalité.
Je m'assois à côté d'elle, mon dos tourné dans sa direction. J'enlève ma chemise que je mouille pour enlever le sang séché qui macule mon visage. Shane ne m'avait pas loupé . . . mais moi je l'avais explosé. Cette pensée étire mes lèvre en fin sourire douloureux qui se transforme en grognement quand je commence à appliquer l'antiseptique sur mon arcade.
Je sursaute quand je sens sa main dans mon dos. Je me retourne violemment pour lui face ne supportant pas l'idée qu'elle ait pu voir cette partie monstrueuse de mon corps.
_ Je croyais que tu dormais, dis -je plus froid que je ne l'avais voulu.
_ Je . . . je . . . ne voulais pas te déranger, . . . je vais y aller, dit – elle en levant ses magnifiques yeux saphirs remplis de larmes prêtes à inonder ses joues.
Je ferme les yeux et me décide enfin à faire ce que je pense. Je veux profiter de cet instant, de nous même, d'une infime part de bonheur même si . . . même si je quitte le groupe définitivement, se sera mieux pour elle.
_ Non, reste, . . . et puis tu vas aller où, rajoutais – je sans jamais quitter ses yeux de biche.
Elle continue à me regarder avec ce regard rempli d'innocence et hausse les épaules.
_ Je ne sais pas Daryl, . . . mais quand je suis revenue vers la ferme, tu . . . tu étais la seule personne que je voulais voir, termine – t – elle en baissant les yeux et en se mordillant la lèvre inférieure. Bon dieu ce geste de sa part me rendait littéralement dingue.
Je serre les poings et me retiens de ne pas me jeter sur elle, de l'embrasser, de caresser chaque parcelle de son corps parfait, de la découvrir, de la goûter, . . . Je ferme les yeux et inspire un bon coup pour faire redescendre mon rythme cardiaque et me contenir.
_ Mon dieu, dit – elle en se jetant sur moi et en posant ses petites mains sur mon visage abîmé, Daryl qu'est – ce qui t'es arrivé ? Demande – t – elle inquiète.
_ J'me suis battu, c'est rien, . . . t'inquiète pas pour moi, dis – je en prenant mes mains dans les siennes pour les retirer doucement de mon visage.
_ Daryl . . . laisse moi au moins te soigner, reprend – t – elle sérieusement.
D'ailleurs elle ne me laisse pas le choix. Elle se pense sur le côté et récupère la trousse de soin pour commencer à nettoyer mes plaies.
Je n'ai pas le courage de lui dire non ni même l'envie en fait. J'aime quand elle s'occupe de moi. Je l'observe à la dérobée quand elle est concentrée sur les soins de mon arcade. Elle est si douce, si belle . . . La phrase de Shane me frappe durement en plein visage, . . . mais ce qui me met en rage, c'est que ce connard a raison. Elle ne pourra pas m'aimer. Et même si elle a un béguin, cela ne durera pas, elle se lassera . . . et elle me quittera.
_ Voilà, fini, . . . demain soir, je regarderai comment cela évolue. Je ne veux pas que tu attrapes une infection . . . tu as des antidouleurs, me demande – t – elle.
_ Non . . . oui, dans la sacoche de ma moto, pourquoi Hanna ? La questionnais – je.
_ Pour la douleur. Me répond – t – elle faisant semblant de ne pas comprendre le pourquoi dans ma question.
_ Pourquoi es – tu dans ma tente ? Qu'est – ce que tu veux vraiment Hanna ? Demandais – je en rivant mon regard au sien.
Plus je la regardais, plus je voyais à quel point elle était perdu dans un océan d'émotions. Un océan d'émotions qu'elle essayait de combattre, de gérer, . . .
_ Je voulais te voir parce que depuis que je t'ai rencontré, j'ai toujours été attiré par toi . . . et quand j'ai appris que tu étais mon père, . . . cela m'a détruit Daryl, dit – elle en pleurs. Je . . . j'avais l'impression d'être un monstre. Un monstre parce que j'éprouvais des sentiments, des envies pour toi que je n'aurais jamais du ressentir . . . alors . . . quand maman m'a avouée que tu n'étais pas mon père . . . j'ai été soulagée mais pas que ça . . . je . . .
Elle est là devant moi, se mettant à nue. Tous les sentiments, toutes les envies dont elle me parle je les connaissais car je les ai vécus moi aussi. J'avais du refouler mon attirance pour elle, pour donner le change au reste du groupe.
_ Daryl, . . . dis . . . quelque chose, articule – t – elle difficilement entre deux sanglots.
C'est trop douloureux de la voir ainsi, je prends ses mains et l'attire contre mon torse. Elle s'agrippe à moi et enfouit son visage dans mon cou. Je peux sentir son souffle léger sur ma peau. Ma peau qui frissonne sous ses doigts, à chaque contact. Je lui caresse les cheveux pour l'apaiser. Je ne me suis jamais senti aussi bien.
Quand elle relève son visage vers le mien, je pose mes mains sur ses joues pour essuyer ses larmes avec mes pouces. Nous nous perdons dans le regard de l'autre. Sans jamais me quitter des yeux, elle prend mes mains dans les siennes et les portent à ses lèvres pour y déposer un baiser. Je ferme les yeux à son contact.
Je me penche vers elle et pose mes lèvres sur les siennes avec une infinie douceur. Ce contact me rend fou. Elle se colle à moi et entrouvre ses lèvres. J'y glisse ma langue qui se met à effectuer une danse langoureuse avec la sienne. Elle gémit en répondant à mon baiser. Ses mains remontent de mes bras, à mes épaules, puis mon cou pour finir dans mes cheveux. Elle s'accroche à moi, et moi à elle. Mes mains glissent dans son dos pour finir sur sa taille. Je la saisis et la soulève pour venir la placer à califourchon sur moi. Nos lèvres ne cessent de se frôler, de se goûter, de se caresser, de se butiner, . . .
À chaque mouvement de mes mains sur son corps, elle gémit contre ma bouche. Au bout d'un long moment, je quitte ses lèvres à regret. Nous nous regardons aussi haletant l'un que l'autre. Quand elle me sourit avant de se nicher dans mon cou, j'ai la sensation que mon cœur pourrait exploser.
_ Ça va ? Me demande – t – elle en déposant une myriade de petits baisers dans mon cou me faisant frissonner.
_ Très bien, répondis – je, le souffle court. On devrait s'pieuter. La journée a été longue et compliquée pour tous les deux, terminais – je à contre cœur connaissant l'issue funeste de cette soirée.
Elle me regarde avec incompréhension m'installer sur le dos sans bouger. Je lui tends la main, son visage s'illumine et elle vient se lover contre moi. Elle se niche au creux de mes bras, la tête sur mon torse. Je lui caresse les cheveux jusqu'à ce que sa respiration redevienne régulière. Elle s'est endormie. J'embrasse ses cheveux et m'endors à mon tour contre elle, le nez perdu dans ses boucles brunes.
Quand j'ouvre les yeux, elle est toujours aussi belle et endormie dans mes bras. Pour la première de ma vie, j'ai l'impression de goûter à ce que les autres appellent le bonheur. Mais la réalité me rattrape encore une fois, jamais un Dixon n'avait connu le bonheur. Alors y avait pas de raison que ça marche pour moi. Et puis même si on s'est embrassé, elle n'a pris aucune décision et je peux pas, je veux pas la brusquer. Alors je vais nous simplifier la vie à tous les deux.
Je la bascule doucement sur le côté et me lève. Elle est si belle quand elle dort, on croirait voir un ange. Elle aura été la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma chienne de vie, me dis – je en enfilant ma chemise sans jamais la quitter des yeux. Je voulais imprimer chaque détail de son visage.
Je récupère mes sacs et me prépare à partir. C'est le bon moment juste avant l'aube. Mais avant je m'autorise un dernier regard vers elle, . . . pardonne moi, murmurais – je avant de partir . . . pour de bon.
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The Walking Dead Hanna Carver
FanficHanna étudiante en virologie vit avec sa mère, Eva qui travaille au CDC d 'Atlanta quand une mystérieuse épidémie frappe la ville. Comment s'en sortir ? A qui faire confiance dans un monde devenu fou et où toutes les règles sont abolies. Et c'est en...