Chapitre 2

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Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi, figées, dans les bras l'une de l'autre, les oreilles vrillées par le bruit retentissant des alarmes du centre. Finalement un homme de la sécurité, entre sans y être invité et nous intime l'ordre de le suivre dans les étages sous terrains. On nous y affecte une chambre tout confort, enfin cela veut dire que nous avons la chance d'avoir chacune un lit. Il faut dire que le but de cet étage et de loger un maximum de scientifiques dans un minimum de place. Mais une chance, les douches sont juste en face notre chambre.

Une fois à l'intérieur de celle – ci, je vois mon sac de sport sur un lit qui je suppose sera le mien. Quand je l'ouvre des larmes me montent aux yeux en regardant ce qu'il contient : des photos, des souvenirs, mon doudou que je trimbale partout depuis ma naissance et quelques vêtements de rechange. Je suis sortie de ma rêverie par quelqu'un qui frappe à la porte.

_ Oui, entrez, dis – je en me frottant les yeux, quand je vois la tête de Jenner dans l'encadrement.

_ Hanna si tu es prête, on va débriefer de la situation dans cinq minutes dans la salle de réunion.

_ Oh euh, . . . je peux vraiment ? Demandais – je à la fois excitée et paniquée à la fois.

_ Oui, tu es à la fin de tes études et je t'ai observée depuis un bon moment, tu ressembles beaucoup à Eva, ta mère. Et la situation est importante voire critique, donc tous les avis sont les bienvenus, me répond – t – il doucement en baissant les yeux.

_ OK, je te suis, dis – je en relevant mes cheveux bruns en une queue de cheval haute.

_ Hanna ?

_ Oui ?

_ Cela a été dur pour elle . . . de ne rien pouvoir te dire au sujet de ce qui se passait. Elle n'avait pas le droit, elle aurait pu te mettre en danger. Alors comme elle ne pouvait rien te dire, elle a négocié ta place au centre quand cela se . . . gâterait, finit – il en secouant la tête.

_ Je m'en doute, . . . je sais comment fonctionne un CDC, j'y ai déposé ma candidature, finis – je en haussant les épaules, allons – y.

Heureusement qu'il est venu me chercher car les sous sols du CDC sont de vrais labyrinthes. Je le suis pendant cinq bonnes minutes avant d'arriver dans une grande salle, avec au centre une table ovale d'un blanc éclatant autour de laquelle se serre une bonne cinquantaine des meilleurs scientifiques du sud des États - Unis.

Je me dirige vers ma mère qui m'a gardée une place à ses côtés. Une fois près d'elle, elle me tend une blouse avec le nom Docteur H.Carver écrit dessus.

_ Je voulais te faire la surprise, la décision a été prise avant tout cela, me dit – elle avec un sourire peiné.

_ Merci maman, répondis – je simplement en la serrant dans mes bras avant de m'asseoir.

J'étais donc admise au CDC c'est comme si j'avais validé ma thèse. Disons qu'au vu des événements, la procédure avait été un peu . . . accélérée. Notre première réunion va commencer. Malheureusement, elle est la première d'une longue série. Le temps passe, la fatigue s'installe de jour en jour, et nous sommes de moins en moins nombreux autour de cette fichue table.

Au bout de plusieurs mois, presque trois pour être exact, nous sommes passés de cinquante quatre à cinq, soit Jenner et sa femme, Davidson, ma mère et moi, ah et j'oublie Vi notre ordinateur central qui gère tout le centre.

Les autres avaient fait soit le choix de rentrer soit de mourir. Tout avait basculé à la fin de la première semaine, voyant que rien ne s'arrangeait et vue la vitesse de propagation du virus, ils avaient voulu être prêt de leur famille pour la . . . fin . . . du monde.

Plus les semaines passaient et plus l'espoir de trouver une solution s'amenuisait. Au bout de deux mois, nous n'avions plus aucun échange avec les autres CDC et les autorités n'en parlons pas, elles étaient aux abonnés absents depuis la deuxième semaine. On fonctionnait en aveugle, repliés sur nous – même. L'idée effrayante que nous étions probablement les derniers survivants ne nous aidait pas non plus. L'idée de sortir n'était pas réjouissante car pour nous elle était synonyme d'une mort assurée.

Il y a quelques jours Davidson est tombé malade, je ne sais plus comment mais la fatigue avait sûrement eu raison des règles de sécurité. Bref, il était atteint et à son réveil qui fut dès plus rapide, il avait mordu la femme de Jenner, qui s'occupait de ses soins. Il avait fallu les abattre tous les deux mais avant nous avions récupéré des échantillons sur eux pour travailler.

Le fait d'avoir de nouveaux échantillons avaient redonné un semblant d'espoir dans une situation désespérée. Mais même en nous relayant jour et nuit, car le temps nous était compté, nous ne trouvions aucun indice pour l'enrayer, ou le stopper. Pas la moindre piste, et un moral au plus bas.

Plus le temps avançait et moins je supportais de vivre sous terre. J'étais à deux doigts de devenir complètement dingue. En plus le carburant s'amenuisait de jour en jour, c'était bientôt la fin même pour nous . . . on avait réduit l'utilisation des générateurs pour les recherches et le minimum vital pour nous trois.

Alors que nous sommes à table, je me lève ne tenant plus.

_ J'ai besoin de voir la lumière du jour, dis – je à bout de nerf en me dirigeant vers la porte.

_ On pourrait rallumer la salle vidéo et se faire un film, proposa Jenner lui même peu emballé par cette idée.

_ Mais tu es fou ou quoi ! s'énerva ma mère.

_ Pourquoi Eva ? L'issue sera la même de toute façon, alors demain, . . . après – demain . . ., dit – il le nez plongé sur son sandwich.

_ Plus on a de temps plus cela nous laisse une chance de trouver une piste, une solution, explique ma mère plus calmement.

Je m'apprête à franchir la porte, quand elle m'interpelle.

_ Hanna, que fais – tu ? Elle avait tellement peur que je sorte de notre bulle de confinement.

_ Combien de temps . . . nous reste – t – il avant que . . . ,terminais – je en baissant la tête incapable de prononcer la suite.

_ Vingt – quatre, quarante – huit me répond – t – elle simplement.

_ Je vais dans ton bureau, j'ai besoin de voir le ciel . . . une dernière fois . . . avant de . . ., dis – je en sortant et en me dirigeant les ascenseurs brisant le confinement qui nous protéger depuis le depuis le début.

Je tape le code confidentiel qui remet en marche les ascenseurs, Vi m'explique alors ce que je risque et je valide la procédure. Je souffle en entrant dans la cabine de l'élévateur qui m'amène au troisième étage. Une fois dans son bureau, je m'avance doucement vers la baie vitrée avec angoisse et appréhension.

Une fois devant la vue de la ville qui s'offre à moi, je tombe à genoux en pleurs. Tout espoir était vain, la ville était détruite, sûrement bombardée. Les seuls corps qui se déplaçaient dans les rues étaient morts depuis bien longtemps maintenant.

La seule pensée qui m'apaise est que quand le CDC s'autodétruira, cela ne me laissera pas le temps de devenir une de ces choses, tout sera pulvériser en une fraction de seconde. Je m'allonge sur le dos et regarde les nuages en cherchant des formes comme quand j'étais petite. Sans m'en rendre compte, je m'endors paisiblement pour la première fois depuis longtemps.

Quand je me réveille, il fait déjà nuit noire. Je m'étire et descend rejoindre Jenner et ma mère. Mais avant je dois me prendre une bonne douche pour reprendre forme humaine. Une fois dans la chambre je prends quelques affaires et me dirige vers les douches. Je ne ferme plus la porte à clé derrière moi, car nous ne sommes plus que trois et à force d'être sous terre, je suis devenue claustrophobe.

Je suis en sous vêtement quand la porte s'ouvre et que je me retrouve face à un homme des bois, avec des cheveux bruns et des yeux d'un bleu indéfinissable. Je saisis la serviette pour me couvrir alors que ce dernier m'observe sans bouger.

_ Mais qui êtes vous et que faites vous ici, hurlais – je à plein poumon.

The Walking Dead Hanna CarverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant