The Walking Dead Hanna Carver

Chapitre 7

Le groupe choisit de s'établir dans la grange pour cette nuit. Elle est si grande que l'on a pu y rentrer les trois véhicules sans encombre.

Comme tout à l'heure, Daryl me demande de rester dans la voiture, le temps que lui et les garçons fouillent la grange et la maison attenante. Même si nous avions récupéré des vivres et du matériel au CDC, . . . maintenant nous étions seuls.

Même s'ils ne sont partis que depuis à peine quinze minutes, pour moi l'attente m'a semblé durer une éternité. Je souffle littéralement quand je vois Daryl pénétrer à son tour dans la grange. Il me fait signe que je peux sortir du pick – up. Ce que je fais immédiatement et sans m'en rendre vraiment compte, je me place à ses côtés, attendant la suite. J'avoue que ne sachant pas encore me défendre les deux seuls endroits où je me sens vraiment en sécurité sont sa voiture et ses bras.

Quand je me suis placée à ses côtés, j'ai surpris un rapide échange entre lui, ma mère et Rick. J'ai même eu l'impression de lire comme de la jalousie dans le regard de ce dernier, ce qui est parfaitement dingue puisqu'il est marié avec Lori. Certes c'est un bel homme, et j'ai apprécié le réconfort qu'il m'a apportée dans le bureau de ma mère mais cela s'arrête là.

Quand à ma mère, je ne l'ai jamais vue aussi mal à l'aise et leur petit jeu de regard n'arrange rien à la situation. Je sors de mes réflexions pour le moins incongrues par Rick qui prend la parole pour nous expliquer la suite des événements.

_ Bien, nous avons vérifié la grange et elle est sûre. On fera des tours de garde au cas où. Pour ce soir, on ne prend pas de risque, on dort dans les voitures. On verra demain si on se pose quelques jours ou pas.

Puis il pose son regard quelques instants sur ma mère puis sur moi, et il reprend.

_ Nous venons d'accueillir deux personnes de plus dans le groupe. Les filles vont devoir apprendre à se défendre, donc voici le programme et en attendant soyez tous vigilant. Daryl, tu gère l'entraînement au couteau de Hanna et moi celui d'Eva. Shane lui se chargera de leur apprendre à tirer.

Shane acquiesce d'un signe de tête alors que mon corps se raidit au souvenir de ma dernière rencontre en tête à tête avec ce dernier, tout comme celui de mon voisin. Je glisse ma main dans celle de Daryl. J'ai un instant peur qu'il me repousse mais il l'enveloppe délicatement de la sienne et caresse ma paume avec son pouce. Ce simple geste m'apporte la douceur et le réconfort dont j'ai besoin. Je remarque que Rick qui a surpris ce geste tendre serre les mâchoires mais ne dit rien.

Puis ce dernier se reprend et nous annonce que nous pouvons commencer à nous installer pour la nuit. Je regarde Daryl un peu perdu.

_ Je vais rejoindre ma mère et on va se trouver une place dans le camping – car avec les autres, dis – je avec une pointe de regret de m'éloigner de cet homme que je ne connaissais que depuis quelques heures en réalité. Mais je ressens aussi de l'appréhension à l'idée d'être avec Shane, mais nous ne serons pas seuls donc il ne devrait pas y avoir de problème.

_ Nan, tu dors dans l'pick – up avec moi, puis sans plus d'informations, il me tend deux sacs de couchage que j'installe sur le plateau.

Comme il y a la moto qui prend une partie de la place, il m'est impossible de mettre les deux sacs séparés. Je finis par faire un seul sac à l'aide des deux sacs de couchage. J'avoue que je suis plutôt contente de moi. Je lève les yeux et vois ma mère en grande conversation avec Carol. Je suis rassurée qu'elle ne s'isole pas.

_ J'vais chasser le repas, m'informe Daryl en reprenant son arbalète à l'arrière du pick – up.

_ OK . . . euh . . . je peux venir, . . . pour voir . . . il faut bien apprendre, dis – je en haussant les épaules avant de descendre du plateau sans vraiment lui laisser le choix.

Daryl grogne mais ne me dit pas non. Je lui emboîte alors le pas et lui rentre dedans quand il s'arrête brusquement. Il se retourne et me rattrape en un seul mouvement pour m'éviter de finir sur les fesses. Une fois que je suis stable, il détache de sa ceinture ce qui semble être un étui avec un couteau de chasse. Sans un mot, il ouvre ma ceinture et fait glisser l'étui contre moi, avant de la refermer. J'avoue que lorsqu'il a ouvert ma ceinture pour y fixer le couteau, cette proximité a créé en moi des sensations plutôt agréables en fait. Heureusement pour moi, Daryl ne semble pas avoir remarqué mon trouble.

Me sentant une fois de plus observée, je lève les yeux et balaie la pièce du regard. Quand je croise celui de Rick, il affiche clairement un air réprobateur. C'est le moment que choisit Daryl pour redresser et planter son regard dans le mien.

_ Tu dois toujours pouvoir attraper ton couteau. Tu vises la tête, tu t'poses pas d'questions . . . pendant que chasse, j'veux pas t'entendre, c'est clair . . . tu marches dans mes pas.

Depuis notre rencontre, c'est l'échange le plus long que nous ayons eu. J'approuve d'un signe de tête et le suis dans ses pas direction la forêt voisine.

Au bout de dix minutes à le suivre dans cette forêt, je prends alors conscience de la difficulté de se déplacer sans faire de bruit, quand on doit marcher des brindilles sèches. Pour lui c'est comme une seconde nature. Je vois qu'il se crispe légèrement à chaque bruit que je fais, mais il ne me dit rien et poursuit sa traque.

Cela fait maintenant un bon trente minutes que nous parcourons les bois. Daryl semble suivre une piste. La luminosité commençant à diminuer, je sors mon couteau pour être parée à toute éventualité.

Daryl a pris un peu d'avance, je comprends pourquoi en distinguant, un jeune cerf plus loin dévorant tranquillement l'écorce d'un arbre. Pour lui laisser toutes les chances de son côté, je reste sur place et le regarde avancer vers sa cible à pas feutrés. Je suis tant absorbée pas ce spectacle que je n'entends pas le rôdeur qui s'approche derrière moi.

Je sautille sur place quand Daryl abat le cerf, même si j'ai un pincement au cœur, ce cerf est synonyme de nourriture pour deux jours et pour tout le groupe. Deux mains gluantes et visqueuses m'arrachent à la vision de Daryl s'agenouillant près du cerf. Mon cri de peur reste bloqué dans ma gorge. J'entends le claquement de ses dents se rapprocher de mon visage. Sa seule volonté est de me dévorer. J'essaie tant bien que mal de la maintenir à distance respectable de mon cou, les propos de Daryl me reviennent en tête : « vise la tête, te pose pas de question » et c'est ce que je fais. Je repousse le corps de ce rôdeur et réussis à planter mon couteau dans son œil. Il arrête tout mouvement et s'effondre dans la seconde. Leur vue est déplaisante et l'odeur pestilentielle. Je m'effondre en même temps que le corps.

Je reprends difficilement mon souffle quand j'entends Daryl crier mon prénom. Il est sur moi en moins de deux minutes. Il repousse violemment le cadavre, puis il me redresse avec une douceur infinie mais le regard rempli d'inquiétude.

_ Hanna, t'a rien, . . . t'a été mordue, . . . griffée, . . . t' as quelque chose ?

Je secoue la tête incapable de prononcer un seul mot car je suis encore sous le choc de ce qui venait de se passer à l'instant. Puis sans vraiment m'y attendre, il me serre contre lui. Je niche ma tête dans son cou profitant de ce moment. Je sais qu'ils sont fugaces avec lui. Je passe alors mes bras autour de son cou et plante mes yeux dans les siens. Bien qu'il soit plus âgé, je me sens irrémédiablement attirée par lui. J'approche doucement mon visage du sien. Je lis dans son regard qu'une bataille fait rage en lui, mais je ne lui laisse pas le temps de cogiter et j'effleure ses lèvres avec les miennes . . .