Chapitre 8

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Sans raison alors que je suis prête à m'abandonner à lui, Daryl me repousse brutalement et se lève pour s'éloigner de moi. Je reste interdite face à ce nouveau changement d'attitude de sa part. Je le regarde marcher de long en large devant moi tel un fauve en cage. Il se passe nerveusement la main dans les cheveux, signe que cela ne va pas du tout.

Je me relève les yeux brillants de larmes prêtes à dévaler mes joues. J'avance doucement vers lui et tend ma main vers son bras espérant par ce contact l'apaiser. Mais il esquive mon geste et sa tension semble monter encore d'un cran.

_ Daryl, . . . parle moi, s'il te plaît, . . . ne me laisse pas comme ça, dit quelque chose, dis – je d'une toute petite voix.

Il s'arrête et s'avance vers moi. Les quelques pas qu'il fait pour combler la distance qui nous sépare font battre la chamade à mon cœur. Mais ce dernier se brise en morceaux quand il me parle.

_ Hanna, on peut pas . . . j'pourrais être ton père . . . tu comprends, me dit – il en me regardant droit dans les yeux.

_ L'âge n'a plus aucune importance maintenant, le monde est dingue et tu t'inquiètes d'une différence d'âge. Et puis, tu n'es pas mon père, alors arrête avec ça tout de suite, OK.

À ces mots, je refuse de croire ce que je lis dans son regard avant qu'il ne baisse la tête en la secouant de détresse.

_ Faut qu'tu parles avec ta mère, Hanna, murmure – t – il sans oser me regarder.

Je suis incapable de parler, mon cœur refuse d'assimiler ses paroles. Ce n'est tout simplement pas possible, . . . et pourtant mon esprit cartésien me disait que tout collait. Ma mère qui vérifie les générateurs avec lui, la façon dont il me protégeait . . . Ce que j'avais pris pour de l'attirance, . . . n'était . . . que de l'amour paternel, . . . non ce n'était pas possible.

Je me dégoûtais, j'avais envie de vomir. Mon dieu, j'étais un être horrible. Alors qu'il s'approche de moi voyant mon désarroi et ma douleur, je recule lui faisant non de la tête . . . je n'aurais pas supporté qu'il me touche.

_ Non, . . . ne t'approche plus jamais de moi, je n'ai pas existé pour toi pendant vingt – quatre ans alors continue comme cela, dis – je ne lui hurlant dessus avant de courir vers la grange sans un regard en arrière.

Arrivée sur place, tous les regards sont rivés sur moi mais je m'en fiche. Quand ma mère croise mon regard dévasté, elle comprend que je viens d'apprendre la vérité. Elle s'avance alors vers moi.

_ Hanna, viens . . . je vais t'expliquer, me dit – elle simplement.

Encore sous le choc de cette révélation, je la suis bien sagement sous les regards perdus des membres du groupe. Encore une fois, seul Rick semble comprendre ce qui se passe.

_ Hanna, assieds – toi . . . cela vaut mieux, commence – t – elle avec le calme qui la caractérise en toute circonstance.

_ Cela vaut mieux pour qui, toi ou moi, maman ? Rétorquais – je énervée. Pourquoi ne m'as – tu rien au CDC, . . . pourquoi ? Continuais – je en pleurant, . . . pourquoi tu m'as laissée ressentir ça pour lui, . . . terminais – je effondrée.

Elle s'avance vers moi et me prend dans ses bras. Elle me berce comme quand j'étais petite. Même si je lui en veux, elle a toujours agi et pris ses décisions dans mon intérêt. Et ce depuis ma naissance, donc il doit y avoir une bonne raison pour qu'elle ne m'ait rien dit du lien qui unissait tous les trois. Je lui accorde le bénéfice du doute mais je ne veux rien savoir de plus de peur d'exploser au sens propre du terme.

_ Qui est au courant, demandais – je plus calmement. Ma raison refaisait doucement surface au milieu de ce brouillard de douleur.

_ Daryl, toi, moi et Rick. Comme c'est le leader nous avons jugé qu'il devait être au courant pour le bien-être du groupe, me répond – t – elle comme toujours avec calme.

_ Et moi . . . maman, . . . je ne devais pas être au courant, hein ! . . . t'as conscience que . . ., mais je ne termine pas ma phrase bien trop mal à l'aise.

_ Que quoi Hanna, . . . termine ta phrase, poursuit – elle un peu agacée cette fois.

_ Rien, dis – je en secouant la tête pour effacer les images de ce baiser qui m'avait fait sentir vivante, rien . . . je ne dormirais pas dans le pick- up et je ne voyagerais plus avec lui non plus, terminais – je glaciale.

Je me redresse et plante mes yeux bleus dans le noir des siens.

_ Je vais rester à l'écart de vous trois pendant un petit moment, le temps de digérer la situation. Je vais rester avec ceux qui sont dans le camping – car, poursuivais – je calmement mais froidement. Ma décision est sans appel.

Quand je retourne vers les autres, Daryl passe les portes de la grange, le cerf sur ses épaules. Tous les regards se braquent sur lui puis reviennent à moi. Je saisis encore une fois un de ces échanges de regards bien à eux qui me soulèvent le cœur.

Mais dans ce nouveau monde, je ne pouvais pas être égoïste et mettre tous ces gens en danger pour des histoires de famille. Ces personnes nous avaient recueilli et nous aidaient à nous acclimater dans ce monde, je me devais de donner le change pour le groupe. Je m'avance vers eux avec un air penaud.

_ Je suis désolée Daryl, j'ai paniqué après avoir tué ce rôdeur. Je suis vraiment désolée, dis – je bouleversée mais pas par ce que pensait le groupe.

_ Mon dieu, Hanna ça va, tu n'as rien, s'inquiète Carol en vraie mère poule.

_ Je vais bien, la rassurais – je, juste un peu choquée, dis – je penaude, mais cela doit être normal je pense, terminais – je en haussant les épaules.

Le groupe semble satisfait et rassuré par mes explications ce qui pour l'instant est le plus important. Maintenant il me fallait une excuse pour ne pas dormir avec lui. Mon sauveur arrive en la personne de Shane.

_ Shane, tu es en binôme avec qui pour ton quart de garde, demande Rick pendant que les autres s'affairent pour le repas.

_ Personne pour l'instant, répond – t – il calmement.

_ Moi, . . . moi je veux bien . . . si tu es OK Shane, dis – je sans la moindre trace d'hésitation.

Tout le monde a un petit temps d'arrêt. Ils avaient compris qu'il y avait eu un malaise entre lui et moi au CDC. Mais à part Daryl, les autres ne savaient rien. Et depuis cet incident où Shane était clairement ivre, il avait essayé de présenter ses excuses mais Daryl l'avait maintenu à distance.

_ OK, ça marche Hanna, me répond – t – il avec un sourire franc. On prend le troisième quart.

_ Bien, je me tourne vers ma mère, ça ne te dérange pas si je te pique ta couchette dans le camping – car.

_ Non, bien sûr que non ma chérie, me répond – t – elle un peu mal à l'aise.

_ Et puis tu gagnes au change, Daryl est un vrai bout en train, tu vas passer une nuit de rêve, terminais – je en me dirigeant vers le véhicule ce qui provoque l'hilarité du groupe sauf de trois personnes.

Une fois allongée dans la couchette, le visage sous la couverture, je laisse libre court à mes larmes . . . me sentant totalement détruite par les personnes qui comptaient le plus pour moi.

The Walking Dead Hanna CarverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant