Il finit par se tourner lentement la tête vers moi et . . . me transperce avec son regard bleu magnétique. Je sais que nous ne sommes pas seuls, . . . que ma famille et mes amis nous observent . . . mais à cet instant précis mon monde se réduit à ses deux iris plongés au fond des miens.
Cette vision de lui que j'ai rêvée, . . . et là devant moi, . . . à quelques pas seulement. Si je fais un pas, je pourrais sentir son parfum, un mélange de forêt, de menthe et de cigarettes bien à lui . . . Un pas de plus, et je pourrais toucher sa peau, dure et chaude à la fois. Cette peau qui par un simple toucher suffit à m'embraser . . . Un pas de plus, et je pourrais goûter ses lèvres douces et enivrantes. Ses lèvres qui me font perdre pieds quand elles caressent les miennes avec langueur et . . .
Perdue au milieu de mes pensées et de mes souvenirs que cet homme m'avaient fait découvrir. Je me reconnecte à la dure réalité quand il murmure mon prénom. Ces deux simples syllabes prononcées par cette voix profonde et rocailleuse suffisent à me ramener dans une réalité . . . dure, . . . brutale, . . . violente, . . . celle où il m'a quittée, abandonnée sans un seul regard en arrière.
La douleur qui envahit mon être à cet instant au souvenir de cette rupture me broie littéralement. C'est comme si mon cœur était pris dans un étau qui ne cessait de resserrer m'empêchant de respirer, de réfléchir . . . C'est encore plus douloureux quand il fait un pas vers moi en me tendant la main.
Ma réaction à ce moment est une réaction de survie, de protection. Je quitte le ranch en courant dans la neige et le froid. J'ai besoin de partir pour fuir cette douleur, . . . pour le fuir.
Quand je rentre de la chasse comme tous les jours, j'me dirige vers les écuries, mon refuge. J'ai repris une vie de solitaire, . . . j'avais hésité à quitter le groupe mais cela aurait été comme l'abandonner une seconde fois. Alors je reste pour les aider et le protéger.
Personne ne me reproche rien car ils voient bien à quel point je suis détruit. Détruit à cause des sentiments que j'avais, . . . que j'ai toujours pour elle.
Après sa . . . disparition, j'ai jamais réussi à dire ce putain de mot. Le groupe avait continué d'avancer, il voulait que je sois plus présent mais . . . j'y arrivais pas et voir Shane avec Lori et Rick avec Eva ensemble ne m'aidait pas. Cela me rappelait juste qu'au lieu d'accepter la part de bonheur qui m'était offerte pour la première fois de ma vie, . . . j'avais agi comme un con en la rejetant, la brisant, . . . en la détruisant car c'est la seule que l'on m'avait apprise.
Me dirigeant vers les écuries, j'vois un nouveau pick – up. Je rentre dans la cuisine et reste comme un con devant mon frère que je n'avais pas revu depuis des mois et cette fameuse altercation à Atlanta, . . . avant le CDC, . . . avant elle. Putain même de revoir mon frère me faisait penser à elle. De toute façon, j'étais incapable de penser ou de rêver à autre chose qu'elle.
_ Bah alors, p'tit frère on dit pas à son aîné, dit Merle en se marrant.
_ Putain, Merle, . . . c'est pas possible, répondis – je en donnant une accolade à mon frère que je croyais perdu depuis longtemps.
L'après – midi passe très vite, il nous raconte comment il a rencontré le groupe et comment ils sont arrivés ici. J'aurais jamais cru dire ça mais j'ai l'impression, que tout le monde est content de son retour dans le groupe. Tout le monde discute et les nouveaux s'intègrent bien. C'est le moment que choisit mon abruti de frère pour raconter la fois où j'me suis paumé dans les bois pendant dix jours. Tout le monde se marre et je dois intervenir pour rétablir la vérité sur certains faits que ce dernier prend à malin plaisir à exagérer quand . . . tout le monde se fige en regardant derrière moi. Ce que je ne comprends pas car nous sommes tous là.
Je me retourne lentement ne sachant plus à quoi m'attendre après le retour de Merle. C'est là que le choc se produit . . . elle est là . . . encore plus belle que dans mes souvenirs.
Nos yeux sont accrochés l'un à l'autre, nous sommes incapable de rompre ce contact visuel. Je suis incapable de définir les émotions que je ressens et qui me submergent. Mais une chose est sûre, je refuse qu'elle souffre, . . . pas encore et . . . encore moins par ma faute.
Nous continuons de nous scruter sans rien dire, les autres ne bougent pas, n'osant pas perturber nos fragiles retrouvailles. Ne tenant plus, je fais un pas vers elle en murmurant son prénom. Mais je n'ai pas la réaction que j'attendais, . . . non pas du tout.
Quand elle part en courant dans le froid, mon cœur qui s'était remis à battre en la voyant s'écrase brutalement au sol. Sans réfléchir et malgré les protestations de certains, je m'élance derrière elle à sa poursuite. Je la suis jusque dans les écuries, mon refuge.
Je cours à l'extérieur mais le froid est vif, mordant donc si je ne veux pas mourir, je n'ai pas d'autre option que les écuries. Je ne suis pas restée longtemps dehors mais je suis frigorifiée.
Mon corps se tend quand j'entends ses pas derrière moi. Je ne peux pas me retourner car je sais d'avance que mon cœur va s'embraser pour souffrir le martyre ensuite. Ses pas s'approchent encore au point, que je sens la chaleur de son corps derrière moi, ainsi que le souffle de sa respiration saccadée.
Mon épaule me brûle quand il pose la main sur moi. Je serre les dents et ne me retourne pas. Je l'entends alors souffler dans mon dos. Il retire sa main et la brûlure devient glacée, laissant le froid s'insinuer en moi à nouveau .
_ Bon, j'vois que j'vais galérer, commence – t – il mal à l'aise en essayant de détendre l'atmosphère, ce qui ne lui ressemble pas.
_ . . . je . . .j'suis . . .désolé, Hanna, . . . j'ai vraiment merdé . . . mais . . . c'est . . . c'est . . . enfin j'pensais qu'tu s'rais mieux . . . sans moi.
Je l'entends encore souffler et faire quelques pas. Je ne bouge pas ayant trop peur qu'il arrête de parler. Je veux comprendre, j'ai besoin de comprendre. Après quelques minutes de silence, il reprend.
_ J'ai pas fait d'étude, j'suis pas con mais pas intelligent comme toi. J'suis plus vieux . . . Et puis j'vois pas vraiment c'que j'pouvais d'apporter . . . au bout d'un moment, t'en aurais marre et tu . . . partirais. J'voulais pas que tu perdes ton temps avec moi, mais j'veux surtout pas qu'tu crois que . . . j'tenais pas à toi.
Il fait encore une pause et je sens sa respiration qui s'affole, que ce qui va suivre est douloureux à dire pour lui.
_ Hanna, j'suis revenu, et . . . et . . . ils m'ont dit qu'tu étais . . . putain . . . Hanna j'peux même pas l'dire, . . . Hanna, . . . Hanna parle moi, finit – il par dire en sanglotant.
Je suis certaine le connaissant, qu'il n'a jamais autant parlé de sa vie, qu'il ne s'est jamais autant mis à nu. Tout au long de son récit, des larmes silencieuses et intarissables roulent sur mes joues.
Je me retourne quand j'entends ses pas s'éloigner vers la sortie. Mon cœur et mon corps réagissent plus vite que ma tête et ma raison. Je le rattrape et encercle sa taille en enfouissant mon visage contre son large dos musclé. Ses chaudes mains caressent et emprisonnent les miennes. Il se retourne lentement et me colle contre son torse sans jamais lâcher mes mains fermement emprisonnées dans les siennes. Je profite de sa chaleur en me collant un peu plus à lui et en humant son odeur qui m'a tant manquée.
_ Hanna si tu savais comme tu m'as manquée, murmure – t – il, le visage enfoui dans mon cou humide de nos larmes mélangées.
Je relève ma tête et plante mes yeux dans les siens. Nos regards oscillent entre le bleu de nos regards et nos lèvres qui n'attendent qu'une chose . . . se retrouver.
Son regard s'assombrit et il écrase ses lèvres sur les miennes avides. Ce baiser est brutal, langoureux, douloureux à cause du manque. Rapidement nos langues se retrouvent se caressent et se cajolent. Nos mains parcourent nos corps pressés de se découvrir à nouveau. Mes gémissements se mêlent à ses grognements rauques.
Après quelques minutes à bout de souffle, je m'arrache de l'étreinte de Daryl, ce qui me vaut un grognement réprobateur quand il colle son front au mien. Je reprends mon souffle et finis pas poser . . . la . . . question.
_ Et maintenant, on fait quoi ?
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The Walking Dead Hanna Carver
Hayran KurguHanna étudiante en virologie vit avec sa mère, Eva qui travaille au CDC d 'Atlanta quand une mystérieuse épidémie frappe la ville. Comment s'en sortir ? A qui faire confiance dans un monde devenu fou et où toutes les règles sont abolies. Et c'est en...