La fille que je suis [RANTBOOK] - Terminé

Tu es parti (mini-fiction Zelda)

Link X Sidon :

Il se souvenait bien que petit, quand sa sœur était encore de ce monde, Link était déjà là. Le jeune homme était très proche de sa sœur. Il avait été là alors que Sidon apprenait encore à nager et à parler. Tous cela c'était passé il y a bien longtemps.

Maintenant, cent ans plus tard, le Héros était toujours là, il était revenu de son profond sommeil. Sidon, quant à lui, avait bien grandi. C'était désormais un beau et grand prince Zora, adoré de toutes les jeunes filles qui croisaient sa route. Pendant ce dernier siècle, il avait appris, évolué, expérimenté toute sortes de choses. Le souvenir des événements passés s'estompaient à petit feu même si la douleur restait bien présente dans le cœur du prince. Le monde autour de lui aussi changeait.

Mais quand ce matin là, alors que son esprit se torturait des problèmes posées par la créature divine, il était arrivé, Sidon n'avait pas pu en croire ses yeux. Il n'avait pas changé d'un trait depuis cent ans. Même chevelure dorée, même yeux saphirs, même démarche nonchalante et même visage impassible. Comme tout Prince, il alla saluer celui qu'il voyait autrefois comme un grand frère. Pourtant, Link ne semblait plus se souvenir de lui, ce qui lui brisa malgré lui le cœur. Il l'avait guidé dans sa quête au royaume Zora et l'avait aidé à apaiser Vah'Ruta. C'est alors qu'il réalisa que quand bien même le Héros était si petit par apport à lui, il était inexorablement plus imposant par sa force d'esprit. Il l'avait observé se mouvoir, tirant flèches et bombes, écrasant les obstacles avec grâce et agilité. Sans jamais se départir de son expression indéchiffrable.

Rien qu'en y repensant, le prince Sidon ne put s'empêcher de rougir.

Après avoir accompli sa mission, le Héros ne s'était point attardé chez les Zoras et avait repris son long et périlleux périple. Voilà désormais presque un an que le Zora n'avait pas eu de visites ni de nouvelles de Link. Même s'il ne l'avouerait pour rien au monde, cette absence lui pesait. Chaque soir, quand il s'asseyais sur son lit, Sidon repensait au jeune homme qui était peut-être blessé, retardé, ou voir même... mort.

Malgré cela, il espérait toujours que quand il se réveillerait, il retrouverait le Héros, son cher ami.

Alors le temps passa, continuant de s'écouler tel une rivière en cru.

Le soleil commençait à décliner à l'horizon quand une silhouette drapée de bleu apparut sur le Grand Pont Zora. Le Prince Sidon était enfermé dans sa chambre, la mélancolie lourde. Le messager avait accouru dans la chambre, gesticulant en tout sens. Il parlait trop vite, mais Sidon comprit qu'ils recevaient un invité.

Alors qu'il entra dans la salle du trône, le Prince cru que son cœur allait s'arrêter. Il était là. Parlant avec le roi son père. Le Prince ne put pas contenir son euphorie, courut vers le Héros et l'enlaça par derrière. Il avait senti le corps de son ami de raidir et vit son visage s'empourprer. Etrangement, cela amusa Sidon. Il s'écarta et sourit à Link, qui esquissa un sourire embarrassé.

Lorsque convenance et bavardages furent terminés, ils allèrent diner. Mais le Prince, sous le choc et perdu comme jamais, se retira dans sa chambre. Ainsi il n'entendit pas les récits chaotiques de son ami.

La nuit était bien avancée quand le repas s'acheva. Link s'inquiétait pour son ami, qui n'avait surement rien avalé et qui semblait déboussolé. Il décida d'aller le retrouver. Il toqua à sa porte et vu que personne ne lui répondait, ouvrit. La chambre était plongée dans l'obscurité, à la seule lumière d'une bougie à la flamme chancelante.

Sidon était accoudé à la seule fenêtre de sa chambre, le regard perdu dans la nuit noire, l'air songeur. Le Héros s'approcha près de lui et se calla contre le mur. Le Zora ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Link, d'ordinaire muet, décida de briser le silence après plusieurs minutes.