Six

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Athénaïs.

- Mademoiselle ! Descendez de là enfin, vous allez vous faire mal !

Cet abruti n'arrête pas de crier depuis une bonne heure, il me donne mal à la tête.

Tout ça parce que je suis percher sur un arbre, entrain de regarder les étoiles, y'a pas morts d'hommes enfin.

Il va finir par ameuter tout le monde lui, il a pas autre chose à faire?

- Foutez le camp merde ! Je veux regarder les étoiles tranquillement !

C'est pas vrai quoi, je peux jamais être tranquille cinq minutes ici, ils me suivent tous comme un petit chien, cela devient usant merde ! Même pour faire pipi, quoi.

Je vais finir par avoir une crise de nerf, ça c'est sur, ils sont tous chiant, je vais pas m'enfuir quand même ! Je veux juste être seule.

Ah ! Le calme, enfin ! C'est pas trop tôt ça.

C'est dans ces moments là que je repense à mon enfance, l'orphelinat où j'ai grandi. Je me demande, des fois, si ma véritable mère pense à moi, ou si elle se souvient encore de moi. Cela me rend très nostalgique de penser à tout cela, j'ai grandi sans famille, ni figure paternelle, ni maternelle. C'est très difficile vous savez, savoir que vous avez été abandonnée toute petite.

J'ai toujours pensé que s'ils m'avaient abandonné c'était parce qu'ils ne m'aimaient pas. C'est frustrant de savoir que personne ne vous aime, vous vous demandez ce que vous avez pu bien faire pour mériter cela.

- Bon sang, Athénaïs, descend de là.

Sortant de mes songes, je secoue négativement la tête sans baisser les yeux vers lui.

- Qu'est-ce que tu cherches à faire ? S'il te plaît, c'est dangereux.
- Je regarde les étoiles.

Je l'entend soupirer fortement.

- Tu pourrais tomber.

Je roule des yeux en rigolant, je suis pas si maladroite que cela, enfin.. Un peu, tout de même.

- Laissez moi tranquille.

- Tu crois pas qu'il serait temps d'arrêter ce vouvoiement?

Secouant négativement la tête, je plonge mon regard dans le étoiles.

Je ne suis pas une fille chiante, loin de là, mais j'aimerais tellement savoir qui sont mes parents, et surtout pourquoi m'avoir abandonné dans un orphelinat.

Je suis si minable que cela?

Poussant un profond soupire je décide de ne pas laisser mes idées morose rendre triste ma journée.

Baissant le regard en bas, je remarque que le roi s'est assis dans l'herbe, sans me quitter des yeux, comme-ci il analysait chacun de mes gestes.

- A quoi penses-tu?

- Mes parents.

Je vois de la surprise dans ses yeux, mais rapidement il reprend son air sérieux.

Sait-il quelque chose sur eux?

- Vous savez.

Je le vois hésiter longuement avant qu'il ne se décide à me répondre.

- Ton père biologique se servait de ses enfants, il les vendaient dés leur naissance, ta mère quant à elle te négligeait, c'est leur gouvernante qui a pris l'initiative de t'amener chez Bruce. Elle ne pouvait plus supporter de voir partir des nourrissons avec des hommes perfides qui auraient abuser de toi, Athénaïs. Dans ce coin là de la région, la pauvreté est bien en place, et pour s'en sortir certaines familles ont recourt à des tactiques ignobles.

Qu-quoi?

Un rire amer sort de ma bouche, il se fiche de moi?

- Ils ont voulu te récupérer, mais tu es mon âme-soeur, tu comprends? Je ne pouvais pas les laisser te reprendre.

Fronçant les sourcils, les yeux dans le vides, ma vue embrumée par mes larmes je n'entends pas ce qu'il me dit.

Alors comme ça, mes parents voulaient me vendre?

J'avais bien raison.

Ils ne m'aimaient pas.

J'aurais voulu ne jamais savoir cela.

Hoquetant, mon corps est pris de spasme et je sens la branche bouger, comme-ci quelqu'un était dessus.

Tournant la tête, je remarque une ombre, bien trop occupé à essayer de contenir mes larmes je n'y fait pas attention.

- Approche Athénaïs, je peux pas m'avancer de plus.

Reniflant vulgairement, j'essuie rageusement mes larmes en essayant de contrôler tout cela.

Jamais je n'avais ressenti une pareille sensation.

- S'il te plaît, vient là.

Le roi me tend la main avec une mine assez sérieuse, mordillant ma lèvre inférieure, je met ma main tremblante dans la sienne.

Immédiatement, je sens sa poigne se serrer et il m'attrape rapidement. Me soutenant par la taille, il sort un petit soupir de soulagement et il descend de l'arbre, moi dans ses bras.

Un frisson me prend, regardant le ciel, je remarque qu'il s'est voilé, comme mon cœur, et il commence à pleuvoir de grosses gouttes.

- Je vais te mettre à l'abri. Accroche toi.

Fermant les yeux, je me laisse aller, pour la première fois depuis que je suis ici je n'ai pas la force de le contredire.

Alec grimpe les marches de l'escalier en ayant toujours une prise assez ferme pour bien me tenir.

Si personne ne m'aime, pourquoi suis-je?

Pourquoi me garde-t-il ici. Cela n'a aucun sens, personne ne voudrais de moi, âme-soeur ou non.

- Je ne voulais pas te mettre dans un état comme celui-là, je préfère largement quand tu fais ta tête de mule.

Souriant à travers mes larmes, je lâche son cou pour descendre mais il en a décidé autrement.

Voyant qu'il dépasse la chambre où je séjourne je fronce les sourcils, mais je le vois rapidement se diriger vers sa chambre.

- Je veux juste te savoir là, d'accord?

Soupirant, je me laisse aller encore une fois.

Sa chambre est tellement spacieuse, je ne m'attendais pas à ce qu'il y'ait de la couleur, mais c'est très beau, un ton marron clair avec des teinte de blanc et de noir.

Son lit se trouve au centre de la pièce, un lit à barreau avec un voile autour. Et là aussi, c'est drap sont très sobre, gris mais à son image.

Il me dépose sous les couvertures, les montant sur mon corps une fois que je suis bien installée.

- Mon bureau est juste à côtés, si tu as un problème n'hésite pas.

Hochant une nouvelle fois la tête, je me laisse aller dans la douceur de ses draps. Il s'en va de sa chambre après m'avoir adressé un dernier regard.

Serrant les couettes dans mes doigts fins, je tourne la tête sur le côtés pour voir la pluie s'abattre sur les carreau, je finis par fermer les yeux et me laisser bercer par ces bruits.

My Roses.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant