Chapitre dix.

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- Ridzac ?

Il me fixe de nouveau avec son regard humide. Déstabilisé, je recule de quelques pas pour mettre une distance entre nous. Sentir son corps a éveillé le mien. Et dans mon pantalon, je suis en érection. Heureusement pour moi, l’épaisseur de ma tunique me cache du regard de Loïck.

Hormis des réactions physiologiques de mon corps, je n’étais plus rentré en érection pour un autre qu’Hugo. Je me sens sale, je suis en train de trahir mon compagnon à cause des réactions de mon corps… parce que Loïck ne me laisse pas indifférent. En réalité, il a toujours éveillé ma curiosité, mais cela est flagrant depuis la mort de mon compagnon.

- Tu ferais bien de rejoindre Ariane, lui dis-je avant de m'en aller, gardant une expression neutre.

Je découvre un Loïck perturbé, le regard triste, presque au bord des larmes. Comme si parler de cette bonne femme n’était pas le bon moment.

Je laisse un Loïck décontenancé derrière moi et gagne une pièce dans l’un des couloirs du palais. Ici, personne ne me verra faire l’impardonnable. Une fois la porte verrouillée dans mon dos, je défais les liens de mon pantalon en tirant sur la ficelle de mon nœud. Puis, je baisse mon pantalon de sorte à libérer mon sexe et à le prendre en main. Je me masturbe lorsque mon corps se réveille au matin, mais c'est la première fois que je pense à un autre homme. Mon esprit est vaporeux alors que ma main se concentre sur ma queue en caressant la hampe de vas et viens intenses, forts… et douloureux. Je ne prends aucun plaisir à me soulager, au contraire. Je suis effrayé à l’idée de jouir pour un autre. Mais je ne peux pas m’arrêter. Ma main s'acharne sur mon sexe tandis que je grogne bestialement. Plus rien n'a d’importance hormis cette libération réclamée. Ma main me travaille, alors que je pense à Loïck dans ma tête. Soit je deviens fou, soit il y avait un problème quelque part avec moi. Je n’ai aucun mal à m’imaginer le corps de ce garçon.

Sa peau blanche qui marque sous le passage de mes crocs et de mes griffes, cette voix dont il n'a même pas conscience lui-même. Il me rend dingue. Je me retrouve à éprouver un désir soudain, comme naturel pour Loïck. Plus fort qu’avec Hugo.

- Loïck…

Son prénom glisse entre mes lèvres si naturellement, le prononcer est un véritable bonheur. Jouir est si facile, je me repends dans ma main avant de réaliser la gravité de la situation. Je me laisse retomber sur les fesses, glissant contre la porte après avoir remis de l’ordre. Si cela faisait longtemps que je n'avais pas jouis ainsi, je me détestais d'avoir penser à Loïck.

En sortant de la pièce, je croise Loïck dans le couloir qui me cherchait.

- Ridzac ! Bordel, tu m’as fait peur !

Il se jette presque contre moi pour s’assurer que je vais bien. Il n’y a pas de mots pour décrire notre relation. Si elle est faite de hauts, comme de bas, elle est sincèrement profonde. Hugo nous lie étroitement et à cause de son souvenir, nous sommes incapable de nous séparer. On se dispute, beaucoup même. Mais nous tenons à l’autre plus que de raison, sans se l’avouer. Il y a des non-dits qui règnent entre nous. Mais cela n’égale en rien tout l’attachement que nous nous portons.

Savoir qu'il s’inquiète pour moi me rassure.

Loïck passe ses mains sur ma gueule pour prendre ma tête en coupe. Je ressemble à un monstre à côté de lui. Je suis certain que ma gueule l’effraie.

- Ne disparais plus jamais comme ça.

Ces mots, il les avait chuchoté. Suffisamment fort pour que je les entende. Il m’autorise même à le prendre dans mes bras pour me réconforter. Loïck sait que je suis au bout du rouleau, arrivé à mes limites. Je n’ai pas besoin de lui faire par de mes sentiments pour qu'il comprenne à quel point je suis ravagé. Et le savoir à mes cotés le donne une raison de vivre un jour de plus, sans penser au pire.

- J'ai beaucoup réfléchi, Ridzac. M'annonce-t-il en se décalant de quelques centimètres.
- Loïck…

Il semble avoir mûrement réfléchi de son côté. À quoi ? J'allais très vite le savoir.

- Parler d’Hugo ne changera rien. Mon frère est mort mais je sais que de nous tous, tu es celui qui souffre le plus.

Comme il faisait erreur sur la personne.

- T-Tu pourrais venir t'installer au palais avec Nyia ? Ainsi, Inaya sera soulagée et toi, près de ta fille.
- Loïck ?

Quand il lève ses yeux, il croise mon regard ciel, ce qui le trouble et le pousse à mettre définitivement fin à notre étreinte.

- Je te fais simplement une proposition, dit-il en croisant les bras. Tu fais autant parti que moi de la famille royale. Hugo t’aurais tendu la même main à ma place.
- Tu… tu es certain de ce que tu avances ?

Il bascule la tête vers moi. Dans son geste, il dégage quelques mèches, le révélant un magnifique visage et regard.

- Tu doutes de ton prince, c'est ça ?

Je plaque une main contre mon front en riant à ses côtés. Loïck est venu me chercher parce qu'il s’inquiétait pour moi.

Les dés sont lancés, les cartes redistribuées.

Je ne suis pas capable de prédire son comportement. Mais il vient de me montrer une nouvelle facette de sa personnalité.

Je suis complètement retourné et dois agir avec la plus grande prudence quand il est aussi près de moi.

Il a en face de lui le plus redoutable des prédateurs.



LOÏCK ET LE LOUP BLANCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant