Chapitre trente-six.

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Le prochain chapitre sera l'avant dernier de l'histoire ♥️

Quand j’arrive dans le hall principal, je découvre une salle dévastée par le conflit. En plus des cadavres, le sang recouvre les murs et le sol. Puis, mon regard se porte sur cette fille à la chevelure blonde qui s'en prend à Estella. Personne ne remarque ma présence hormis tête d’ange. Mais je découvre un garçon tétanisé par la peur, sur le point de mourir. Et dans son regard, je devine qu'il a abandonné ce combat.

Le loup noir répondant au nom de Daeron se bat actuellement contre ce fameux Quartaffel. Et quand je tombe sur Ridzac, je découvre un loup presque mort, peinant à arrêter cette fille. Il rampe sur le sol et je constate à quel point ses blessures sont graves et qu’il doit être pris en charge le plus rapidement possible.

Si Estella meurt, alors nous mourrons tous. Daeron réagira bien trop brusquement pour anticiper les actions de son adversaire et Ridzac succombera à ses blessures beaucoup trop importantes. Et puis ce garçon porte la vie en lui. Alors, je  sors mon épée de mon fourreau en évitant les trous dans le sol pour courir dans le dos de cette fille.

- Arrête toi, pétasse !

Je n’hésite pas à la poignarder dans le dos pour l’empêcher de tuer ce garçon et ainsi, permettre à Daeron et Ridzac de ne pas se sacrifier. Estella me regarde, troublé. Il est recouvert par le sang de cette fille alors que son corps tombe violemment sur le sol, et qu’elle crie à l'agonie.

Volontairement, je n’ai pas visé ses organes vitaux. Mais les conséquences de mon geste sont importantes, elle se vide de son sang bien trop rapidement. Son corps est prit de soubresauts incontrôlés alors qu’elle peine à ramper par terre pour rejoindre le lion. C'est donc elle, Elisabeth ? La compagne de Quartaffel ?

- Quar…taffel. Prononce-t-elle du bout de ses lèvres ensanglantée, avant de laisser des larmes lui échapper.

Sa voix est à peine audible. Même un murmure est plus fort.

Mais pris par des tremblements, je lâche mon épée en réalisant ce que je viens de commettre. Je tremble énormément face à mon geste avant de reporter mon regard sur Ridzac, effrayé par moi-même. Quand il tente de venir vers moi, je recule. La voix d’Elisabeth atteint les oreilles de son compagnon qui rugit de colère et que plus rien ni personne ne peut arrêter.
Je découvre la puissance d'une bête pour la première fois de ma vie. Et je découvre que ces êtres peuvent pleurer. Quartaffel regarde avec de grands yeux son Alter ego au sol qui est en train de mourir.

- Loïck, derrière toi ! Me crie le loup blanc.
- Hein ?

Quand je me retourne, le lion me saute dessus et nous propulse sur le sol, non loin des autres. Le choc est si violent qu’il détruit tout sur son passage et créer même un nuage de poussière dans toute la pièce. Je ferme un bref instant les yeux pour ne pas être gêné par cette épaisse couche de pellicule des plus désagréables.

Quand je les rouvre, je croise le regard de la bête qui n’a aucune pitié pour moi.

- Tu vas me le payer pour avoir tué mon Elisabeth !

Puis, il ouvre sa gueule en grand, laissant d’imposants filets de salive dégouliner de sa bouche avant de fondre sur moi pour atteindre mon cou de ses crocs pour me mordre de toutes ses forces. Sous son poids écrasant, je m'agite alors qu'il referme sa prise sur moi. Je tente de me débattre et de le repousser en plaquant mes mains contre son torse mais mon geste ne peut l’arrêter. J'agite mes jambes dans tous les sens mais plus je lutte, plus il y met de la force pour me maintenir. Je pleure alors en pensant à mon frère et à mon heure qui arrive. Mon combat contre Torodero m’a épuisé et cette morsure m’achève. C’est le coup de grâce.

J'hurle à l’agonie en sentant la douleur se reprendre dans mon être comme un poison dans mes veines, et ses crocs déchiqueter ma peau comme un vulgaire morceau de viande. J’ai mal, j’ai peur et je saigne abondamment. Quartaffel ne me mort pas, il me dévore en même temps qu'il prononce le nom de cette fille, les larmes aux yeux. Elle le regarde alors qu'elle-même perd la vie et s’avance vers nous en rampant comme une moins que rien. Et dans un geste inconscient, je la dévisage quand elle arrive tout près de nous.

Mais alors que je disparais sous cette masse imposante, je croise une dernière fois le regard impuissant du loup blanc. Ridzac est dévasté par la scène et réalise que je suis en train de mourir sous ses yeux. Quartaffel est en train de me manger et mourir vif est bien pire que la mort en elle-même. Il me dévore comme il le fait si bien avec ses proies. Ridzac pleure en courant vers moi, affaibli, aux côtés de ce loup noir et ce garçon terrifié, le visage couvert de sang.

Dans un dernier geste d'espoir, je tente quand même de lui tendre ma main pour qu’il vienne me sauver. Mais je sens un ultime battement de cœur dans ma poitrine le déchirer et mon bras retombe lourdement sur le sol, dans mon propre sang. Ma vision se trouble très rapidement et je deviens aveugle alors que ma tête bascule sur le côté, je perds presque connaissance instantanément. Je n’entends plus rien, pas même les cris et les pleurs autour de moi. Mourant, je ne ressens même plus Quartaffel qui me dévore et la puissance de ses crocs qui arrachent ma chair. La bête boit mon sang comme s'il s’agissait d’un liquide divin.

- Loïck, non !!

Ridzac accourt et s'empare de ma main pour la serrer très fort entre les siennes. Mais je ne perçois plus sa chaleur, seul le lien qui nous unit me permet de deviner qu'il s’agit bien de lui et d’aucun autres. Sinon, je serais incapable de le reconnaître. Une dernière fois, je peux sentir sa présence auprès de moi avant de mourir et rejoindre Hugo. Au final, notre histoire n’aura pas eu le temps de voir le voir et je m’en voulais terriblement.

Pas d’avoir poignardé cette fille, mais pour mon parcours avec Ridzac. Je l'ai ignoré pour qu'il puisse vivre son histoire avec. Hugo mais au final, j’ai moi-même tué mon frère. Ridzac n'a fait que souffrir à mes cotés…

Je ne le mérite pas.

Dans un geste de dernier effort surhumain, je lui souris faiblement. Incapable de le voir ou de lui parler, mon monde devient noir et enfin, je ferme les yeux en ne ressentant plus rien. La peine d’en est allée en même tant que ma vie.

Enfin, je trouve la paix que j’ai toujours cherchée.

J'arrive, Hugo.

LOÏCK ET LE LOUP BLANCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant