Chapitre trente.

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ALERTE !!
SUITE A UNE ERREUR DE MA PART, J'AI INVERSÉ LES CHAPITRES 30 ET 31 SUR WATTPAD !
Je vous explique. Ce matin ait sorti le chapitre "trente" mais qui est en réalité le trente et un ! En gros, il vous manque une partie de l'histoire. De ce fait, je vous publie maintenant le 30 et celui de ce matin est disponible à la suite. C'est une lectrice qui m'a fait la remarque et je la remercie.
Du coup, on revient sur le PDV de Loïck qui se rend à la tombe d'Hugo !
Encore désolée pour cette erreur, j'espère que vous saurez me pardonner !


Arrivés face à la tombe de mon frère, le soldat et moi nous dirigeons vers cette dernière en plein cœur de la nuit. Il reste près de moi pour s'assurer que je ne tombe pas et me blesse. Je suis faible physiquement, néanmoins, je décide de ne pas prendre ma béquille pour avancer. Je veux marcher avec mes jambes jusqu’à lui avec fierté. Alors aussi difficile soit l'effort, je bouge mes jambes jusqu’à lui avant de m’écrouler devant sa tombe, sur les genoux. Le soldat ne reste pas très loin de moi mais respecte mon moment d’intimité avec mon frère.

- J'ai tout détruit, Hugo. Tout.

Je l'ai trahi avec son propre compagnon en l'aimant. Entre Ridzac et moi, tout est fini.

- Mais c'est la fin… la f…in.

Mes larmes ne suffisent pas à endiguer ma peine. A effacer mon chagrin et ma cacher ma douleur. Puis, je sens une sensation désagréable dans mon ventre. Comme si quelque chose me tiraillait de l'intérieur.

- Altesse ! S’écrie le chevalier lorsqu'il me voit vomir.

Et quand il tente de s’approcher de moi, je lui ordonne de rester à sa place et de ne surtout pas bouger. Malgré mon état plus que misérable, il m'obéit et ne conteste pas mes ordres. Je caresse mon ventre en réalisant alors l'impensable. Une chose à laquelle je n'ai jamais pensé depuis cette nuit avec Ridzac.

- J-Je suis enceint d-de Ridzac…

Terrifié, je tente de chercher une solution sans éveiller les doutes du soldat. Je ne peux pas annoncer une telle chose à mon père. Lui dire quoi ? Que Ridzac m'a violé ? Et après il se passera quoi ? Rien du tout… absolument rien puisque je ne parlerais de cette nuit à personne.

Je réalise néanmoins que je porte mon épée dans son fourreau. Ma précieuse alliée. Celle qui ne me trahira jamais. Elle est la seule à pouvoir me débarrasser de cette horreur dans mon ventre. Je décide donc de tirer sur son manche pour l'en sortir et d’observer sa lame briller sous les rayons de la lune. Puis, j’aperçois mon reflet sur cette dernière et réalise à quel point je ne suis plus le même qu’avant. Mes cheveux ont légèrement poussé, et mon visage s'est amaigri. La maigreur m'a enlaidi et mon teint est complètement malade. Mes cernes sont plus visibles que jamais. Je suis méconnaissable, atteint par une mort proche. Bientôt, je ne ferai plus parti des vivants et laisserai derrière moi Ridzac. Ridzac et Nyia que j’aime plus que tout au monde.

Mais cet enfant en moi, je le déteste. Il est le fruit du démon, de l'horreur et de nos erreurs. Je ne peux pas le garder. Alors aussi douloureux et terrible soit ce choix, je plante ma lame dans mon ventre, là, à cet endroit. Si mon propre sang s’échappe de mon corps, celui de l'enfant également. Rapidement, je perds toute notion de la réalité et entend le soldat m'appeler. Il me vient en aide en tentant d’arrêter le sang et me soulève dans ses bras pour me transporter en sécurité, à l’intérieur du fiacre. Tous penserons à un suicide. Et peut-être que c’était un peu le cas également.

- Tenez bon, Altesse… tenez bon !

Mais je perds trop de sang pour rester conscient plus longtemps. D'eux-mêmes, mes yeux se ferment alors que l'homme tente de me maintenir éveillé en le secouant juste ce qu’il faut par les épaules.

- D-Dites à Ridzac que… que je l'aime…
- Je refuse votre demande, Altesse. Je ne peux pas faire une chose pareille. Me répond-t-il. Vous allez le lui dire de vous-même, en utilisant votre voix. Je vous ramène auprès de votre père.

Pourquoi c'est à moi de lui dire ça après ce qui s'est passé ? Ridzac ne reviendra jamais plus. Il a fait tant de fois le premier pas vers moi qu’à présent, c'est à mon tour. Je ne dis rien au chevalier, je n’ai rien à redire. Il a parfaitement raison. C'est à moi de m’exprimer devant le loup blanc et de prendre cette responsabilité.

***

Grâce à Daeron, j’ai pu trouver un endroit où vivre avec Nyia dans Ibn Fadhan. J’ai fui Loïck comme un lâche sans même accepter ma sentence. En reprenant mes esprits, j'ai vu l'ampleur des dégâts et les blessures que je lui ai infligé. Je l'ai forcé dans cette étreinte et maintenant, j’entends en permanence ses cris et ses pleurs. Sa voix qui me supplie d’arrêter mais qui m'a poussé à continuer. Je suis un monstre, ça ne changera jamais. Je suis un monstre et je le resterais.
Je marche dans les rues de la capitale à la recherche d’information sur Torodero, mais un marchand de journaux ne me lâche pas alors je cède et lui offre le peu de pièces d’or qui me reste pour lui en prendre un. Ravi, il me remercie déraisonnablement et s’en va vers d'autres passants.

Maintenant que je l’ai en ma possession, je décide de regarder la première de couverture pour voir les nouvelles d’aujourd’hui. Et je m’effondre sur place en découvrant que Loïck a tenté de se suicider. Les faits sont encore imprécis mais un soldat l'a vu se planter une épée dans le ventre, au cimetière.

Je réalise alors à quel point ce que j'ai fait et terrible et la souffrance qu’il doit ressentir… j'ai détruit Loïck au même titre que je n’ai pas sauver son frère. D'ailleurs, quelques lignes plus loin, le journal indique que Loïck est malade. Encore inconnue par nos guérisseuses, les symptômes décrits se rapprochent étrangement à ceux d’Hugo. J'ai un doute sur les gènes, je ne pense pas que cela vienne directement de la famille royale. Quelque chose m’échappe, ce n’est pas normal. Je dois enquêter la dessus parallèlement à Torodero.

Déterminé mais contrarié à la fois, je m'acharne sur les feuilles du journal. Je les déchire dans un premier temps avant de les mettre en boule et de le jeter dans la poubelle la plus proche. Puis, je mets ma capuche et traverse les rues de la capitale pour commencer mon enquête.

Cette fois, je compte bien trouver des réponses à mes questions, et je sais vers qui me tourner.

LOÏCK ET LE LOUP BLANCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant