Chapitre seize.

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- Zac, comment as-tu pu me tromper ?
Pleure Hugo non loin de moi.

Je me retrouve dans un espace entièrement blanc, avec comme seul vêtement mon pantalon. Hugo est complètement nu. Quand je tente de me rapprocher de lui pour le serrer contre moi, je sens une présence perturbante dans mon dos.

- Tu t'es servi de moi, Ridzac.

En me tournant, je découvre le visage dévasté de Loïck qui lui aussi, est entièrement nu. Je me retrouve au milieu, entre ces deux frères. D’un côté, le doux Hugo pleure à cause de mon erreur. De l’autre, Loïck me reproche de penser à son frère. Si les larmes du plus jeune me détruisent, l’expression effondré et blessé de de l’aîné ne me laisse pas indifférent.

- Tu nous as trahi… disent-ils à l'unisson.
- Zac, poursuit Hugo, sanglotant.
- Loup blanc, termine d'achever Loïck en me regardant froidement dans les yeux.

Je regarde les deux frères qui se retrouvent l'un à côté de l’autre. Puis, je fais un pas en tendant une main, dans l'espoir que l’un d'eux la prenne pour me rassurer.

- N-Non, ce n’est pas ce que vous croyez. Je vous aime tous les deux !

Je suis au bord des larmes, confus par mes sentiments. Si j'aime Hugo, aujourd’hui il était mort, il ne reviendra plus. Jamais, je ne verrais à nouveau son magnifique sourire et ne sera plus à mes cotés.

Loïck croit dur comme fer que je me sers de lui pour passer ma peine et voir Hugo a travers lui. Mais il se trompe. Bordel, comme il avait tort sur toute la ligne ! Je rugis de rage, hurlant. Je laisse la bête sortir de moi et exprime colère et tristesse en un hurlement animal. Je ne veux pas qu’Hugo pleure, je ne veux pas blesser Loïck. Je les aime tous les deux.

Hugo et moi avons eu une magnifique fille, un incroyable mariage et une extraordinaire histoire d'amour. Mais dans l'ombre, j'ai toujours posé mes yeux sur son frère. Je réalise à quel point, je suis attiré par Loïck depuis le début et que c'est seulement maintenant que je le comprends. J’ai l’impression de m’être servi d’Hugo pour fuir ce prince. Ce prince qui fait battre ce maudit cœur dans ma poitrine.

- Qui de nous choisiras-tu ? Demande Loïck. Nous ne pouvons pas appartenir à un seul et même homme.

Je le sais, je sais tout ça putain. Et ça me terrifie.

Je suis tourmenté par le passé et le présent que je ne pense même pas au futur. Hugo, Loïck… qui choisir entre les deux ?

- Je vois, dis la triste voix de Loïck.
L'humain recule, délaissant son jeune frère.
- Ridzac, nous ne pouvons pas nous aimer.
- Loïck !?
- Adieu, Ridzac.

Son image part en milliers d’éclats avant de se transformer en pétales de fleurs qui finissent eux-mêmes par se désintégrer. Réalisant que je suis en train de perdre Loïck, je cours vers ce qu'il reste de lui en abandonnant un Hugo souriant dans mon dos.

- Loïck !

***

- Ridzac !

La voix du prince m’extirpe de ce terrible cauchemar. J'halète bruyamment en ne réalisant pas sur l'instant qu'il se tient juste au dessus de moi, à éponger ma gueule pour me refroidir.

Je le prends par le bras de toutes mes forces avant de le bloquer entre le matelas et mon corps. Il tente de se débattre mais ma mâchoire dévore la peau de son cou avec passion. Il crie, prenant peur par ce comportement soudain. Mais sa peau me donne terriblement envie de le toucher, de le prendre et de mettre le désordre dans son esprit. Mais Loïck est décidé à me repousser. Il a le réflexe de mordre ma langue lorsqu'elle s'introduit dans sa bouche.

- Tu es en ruts ! Arrête toi… t-tu me fais mal, Ridzac !

Il gesticule dans tous les sens. Ses bras et ses jambes virevoltent et me donnent des coups.

- Papa ?

Le temps se fige quand j'entends la voix de Nyia m’appeler. Devant mon lit, elle se tient avec l’une de ses peluches dans ses bras, à l’enlacer contre son corps.

- Pourquoi Loïck pleure ?

Revenant à moi, je recule et sors précipitamment du lit pour m’éloigner de lui. Son odeur m'a fait perdre la tête.

- Loïck, je suis dés-
- Ça va ! Me répond-t-il froidement avant de se lever du lit et de remettre de l’ordre dans ses vêtements.

Pour ne pas montrer à ma fille ses larmes et sa peur, il baisse la tête. Il tient son vêtement depuis le col pour cacher les traces que je viens de lui faire. Puis, il se retire presque subitement de la pièce m’échappant comme dans mon rêve.

Après une minute de silence, je prends Nyia dans mes bras pour l’enlacer et chercher un peu de réconfort.

- Chérie, tu veux bien dormir avec papa, ce soir ?

Elle accepte jovialement en passant ses bras autour de mon cou pour partager cette étreinte.

Ce que je redoutais venait de se passer. Loïck a bel et bien peur de moi.

Je l'avais blessé et il ne me le pardonnerait pas.

Qu’est-ce qui m’arrive ?

LOÏCK ET LE LOUP BLANCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant