LOÏCK ET LE LOUP BLANC

Chapitre dix-huit.

Un peu d'action ♥️

Je place mon bras devant le corps du garçon pour qu’il reste en retrait. S'il est complètement paniqué dans mon dos, je garde mon sang froid pour analyser la situation et trouver un moyen de nous échapper.

- Reste auprès de moi, Estella.

Il plaque ses mains contre mon dos pour chercher à se rassurer. Comme pour s'en remettre à moi. Je saisis ma lance et la brandis en face de moi. Les bêtes qui se tiennent en face de moi ne bougent pas face à mon arme. Charismatique, mes capacités sont largement connues à travers les royaumes et beaucoup craignent une confrontation avec ma lance. Si ces bêtes sont plus nombreuses que nous, elles sont tétanisées face à moi. J'en profite alors pour enrouler un bras autour des hanches du garçon pour le plaquer contre moi. Insoucieusement, il plaça ses bras autour de mon cou.

- Accroche toi bien, garçon.

Il ferme fortement ses yeux et je bondis en me servant de la puissance de mes jambes pour atteindre les toits. Puis je place rapidement Estella sur mon dos pour sauter de toit en toit. Malgré mon agilité, les bêtes se mettent à notre poursuite. Je peux sentir le corps de l'humain trembler contre le mien.

- Ne panique, le rassuré-je.

Je continue de passer sur les toits, enchaînant les rebonds et les sauts. Le garçon se tient de toutes ses forces pour ne pas tomber.

Mais si nous sommes suivis de près par derrière, d’autres bêtes nous surprennent par devant, me forçant à arrêter mon avancée. Deux bêtes se démarquent des autres avec leurs longues vestes noirs. Elles cachent leur tête avec une capuche. À présent, elles nous encerclent sur les toits. Je fais descendre le garçon de mon dos pour m’apprêter à lui ouvrir une voie. Dans mon dos, sous ma tunique, je cache un pistolet avec des balles d'argents. Le point faible des bêtes. Je prends la main du garçon pour le lui remettre.

- N’hésite pas à t'en servir pour te protéger. À mon signal, cours le plus vite possible d'ici, compris ?

Paniqué, il sert l'arme contre lui tout en hochant la tête, prêt à s’enfuir dès que l'occasion se présente. Maintenant qu’il était averti, je pouvais passer aux choses sérieuses.
Je brandis ma lance que je fais tourner sur elle-même avant de la saisir d'une main, prêt à tuer quiconque s’approchant de lui. J’engage les hostilités en me jetant sur un premier groupe de bêtes et Estella en profite pour s’enfuir. Mais l'une des bêtes à la veste noire se met à ses trousses alors que je viens à bout des plus faibles. Je me retrouve blessé suite à ce conflit mais les choses ne sont pas pour autant terminées. Du haut des toits, j’aperçois le garçon courir dans les ruelles alors que je le suis sur les toits. Mais je suis suivi par l’autre bête en noir. Je m’arrête quand elle passe devant moi et réalise que j'ai en face Torodero comme adversaire.

- Toi !?
- Comme on se retrouve, Ridzac. Dit-il sarcastiquement.

Il était bien lié par le Conseil d’Ibn.
Mais je n'ai plus à le chercher pour régler mes comptes avec lui. Je vais lui faire payer pour ce qu’il a fait à Loïck et ma fille.

- Dépêche toi, Quartaffel en a après ton petit ami.

Il parle d'Estella. Merde, le lion est à sa poursuite et ça ne présage rien de bon. Je me jette sur lui pour lui porter le premier coup, mais il se défend en dégainant ses épées. Torodero est un puissant double épéiste. Il manie une épée dans chaque main à la perfection et font de lui un ennemi redoutable. Notre combat affole la capitale alors qu’Estella atteint la place centrale. Il est blessé mais arrive à courir pour lui échapper. Quartaffel détruit tout sur son passage en quelques mouvements alors que mon combat sur les toits se poursuit. 

- Alors ? C’est tout ce dont tu es capable, loup blanc !?

Il est pris par l’adrénaline et n’hésite pas un instant à m’attaquer pour me tuer. Plus d'une fois, ses lames le touchent, me blessant. Heureusement que je suis constitué d'une carrure puissante et imposante pour ne pas succomber à mes blessures. Mais Torodero n’évite pas non plus tous mes coups. Tout comme moi, il est couvert de blessures et de sang. Mais la peau du taureau est résistante, autant que des épées. Néanmoins, je suis pris par ma rage de vaincre et l’envie de lui faire payer  l’embuscade de la dernière fois.

- Loup blanc !
- Taureau !

Nous hurlons sur l'autre en nous portant un coup en même temps. La violence fait gicler nos sangs qui se mélangent pour ne former qu’un. Puis je regarde par-dessus mon épaule pour vérifier que le garçon va bien.

- Merde !

Je m’aperçois qu'il est en mauvaise position. Quartaffel s'est littéralement jeté sur lui pour le mordre violemment à l’épaule. La foule de passants court dans tous les sens, s'éparpillant dans les rues de la capitale. Estella crie et pleure en tentant de récupérer le pistolet au sol. Mais l'arme est bien trop loin de lui pour qu’il l’atteigne.

Quand je tente de gagner le sol, Torodero m'en empêche en continuant notre combat sur les toits. Les toitures  les décollent, formant des trous. Je pare ses coups, lui les miens. Personne n'a l'avantage sur l’autre et il me faut créer une opportunité pour lui porter le coup de grâce et ainsi, porter secours à Estella.

Le temps joue contre nous, la vie de ce garçon est à présent engagée.