« Rappelles toi »

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Tues la. Tues la. Tues la !

Sans réfléchir outre mesure, j'attrapais la fameuse pique, mais ma mère, ayant deviné mon intention, se jeta sur moi afin de me désarmer.

Nous tombions sur le carrelage blanche du salon, la broche non loin de moi.
Ma mère me frappa le visage de son poing, j'attrapais ses cheveux sur son crâne afin de la séparer de moi.

La faisant tomber au sol, je me ruais sur la pique. Dès que je me retournais, je vis ma mère s'approcher de moi, menaçante.

// Flashback //

Toujours dos à elle, j'eus le temps d'entendre un petit "clic", un coups de feu, et aussitôt, je ressentis une vive douleur dans l'omoplate. La balle s'y était logée.

// Fin du flashback //

Rageusement, je me jetais à mon tour sur elle, la plaquant sur le sol froid du salon. Assise sur son bassin, je soulevais la broche, une partie de moi contrôlée par Adonis, et l'autre, quant à elle, totalement lucide. D'un geste franc, j'enfonçais la pique profondément dans son œil droit.

Le globe oculaire éclata, laissant s'échapper à foison de l'hémoglobine, ainsi qu'un cri presque inhumain venant de la gorge de ma génitrice.

Mon cœur battait à tout rompre, tellement vide et fort que j'en avais presque mal à la poitrine. Et Adonis, profitant d'une faille, prit encore le contrôle, se leva tranquillement.

Ma mère posa sa main sur son œil, désormais inexistant, tout en gémissant de plus belle.
Adonis lui lança un doux sourire, et lui murmura, tout en s'accroupissant près de ma mère :

« Rappelles toi. Tu te souviens du pistolet, de la pression que tu avais exercé sur la détente, de la haine que tu avais mis dans ce tir ? »

N'obtenant pas de réponse, Adonis planta sauvagement la broche dans l'estomac de ma mère, la faisant hurler de douleur :

« Tu te souviens ? Tu m'as mis à la porte alors que je n'étais pas majeure, tu as couché avec un démon. Tu me fais vraiment honte, maman. »

Ma mère murmura d'une voix brisée :

« Que veux tu ? Te venger ? Alors fais le, si ça peut te soulager. Mais tu auras une mort sur la conscience Madison.
- C'est mignon, tu te permets de me faire la morale, même dans ton état. Mais tu vois, le problème c'est que... j'ai terriblement envie de jouer avec toi. Te tuer rapidement ne rimerais a rien. »

Sans dire un mot de plus, Adonis enfonça la pique dans la cuisse gauche de ma mère, tourna lentement la tige dans la blessure fraîchement réalisée, puis la retira sèchement, faisant goutter le sang d'Alice sur le sol immaculé.

« Je vais te faire une confidence. Madison a presque pitié de toi, et aimerais que j'arrête ce petit jeu.... mais moi, j'ai envie de continuer, juste pour marquer son existence de ta mort.
- Qui.... qui es tu ?
- Moi ? Oh mais quelle impolie je fais ! »

Tout en disant ces mots, Adonis planta la broche dans l'épaule droite de ma mère, la ressortit, la replanta, à quelques centimètres a peine de son articulation.

Un autre hurlement empli le salon, ainsi que d'autres gouttes de sang coulèrent sur le carrelage.

« Je m'appelle Adonis, et je suis le reflet de l'âme de votre fille.
- Lu-luci-fer avait dis.... que ça arriverait.... je ne suis.... pas étonnée.... »

Adonis ne répondit pas. Puis déclara d'un ton las :

« Bon... ce jeu commence à m'ennuyer... »

D'un seul mouvement, Adonis fit rentrer la pique dans la poitrine de ma mère, non loin du cœur, sans pour autant toucher ce dernier.

La belle chemise blanche de ma génitrice se teinta de rouge. Elle allait mourir dans quelques minutes.

Adonis quitta finalement son poste, me laissant reprendre les commandes.

Je m'accroupis finalement près de ma mère, à la fois choquée et soulagée de la voir dans cet état.

« Tu sais Madison.... je ne t'ai jamais détesté. Tu es ma fille, et malgré toutes les.... horreurs que j'ai pu faire ou dire, ..... je suis fière de t'avoir eu..... avec ton père. Et je..... suis désolée d'avoir été..... une si mauvaise mère. J'aurais aimé..... être là dans ta vie, quand tu en avais besoin..... et à la place,.... je t'ai tourner le dos..... pardonne... moi.
- Ne te fatigue pas, le passé est passé, et il est irrévocable. »

Ma mère ferma son unique œil, laissant échapper un douloureux soupir.
Son cœur battait sûrement de moins en moins vite, tant la quantité de sang qu'elle avait perdu était importante.

Alors, avant de laisser s'échapper son dernier souffle, elle murmura :

« Madison.... je... t'ai... »

Son corps fut prit d'un soubresaut, puis tomba raide sur le sol. Morte. Alice Clarks était morte. Ma mère était morte.

Et moi, pauvre fille impuissante, les mains pleines du sang de la disparue, laissais échapper quelques larmes. Je venais de tuer ma mère...

Le Reflet | Terminé |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant