Confrontation

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J'ouvrais lentement les yeux, n'osant cependant plus faire le moindre geste. J'écoutais les bruits environnants, et tentais d'appeler Adonis.

Rien. Pas de reflet, pas de mots empoisonnés, juste un silence de mort et une vive douleur dans le dos.

Les événements passés me revinrent en mémoire. Lucifer s'était débarrassé d'Adonis. Je frisonnais.

Ma mère. J'avais tué ma propre mère. Et je n'arrivais pas à l'accepter. Elle était forcément encore la, vivante, encore en train de m'ignorer, de me maudire...

Une larme coula, mais je l'essuyais rapidement.
Plus de pleurs. Plus de plaintes. Plus de blessures.

« Oh tu es réveillée.»

Je tournais vivement la tête vers le démon, remontée.

« Aurais-tu aimé ne jamais me revoir Lucifer ?
- Alors tu m'en veux. J'ai tué Adonis et tu m'en veux ?
- Je te déteste. »

Je ne savais plus ce que je disais. Mon monde venait d'être bouleversé. Adonis et ma mère étaient mortes. Lucifer était une énigme à lui seul et j'étais la, au milieu de tout ça.

« Très bien. Je suppose que tu as besoin de réfléchir. Mais rappelles toi que je ne suis plus ton ennemi Madi »

Le démon quitta la pièce, me laissant seule, à nouveau.
Je tentais alors de me lever, et j'y parviens, malgré la douleur qui se propageait dans mon dos.

Détester le monde entier, c'était tellement plus simple que devoir se battre afin de différencier bien et mal.

Non. En réalité, ce qui était le plus simple, c'était de faire l'autruche. Ne pas assumer. Disparaître radicalement. Ne rien laisser derrière soi.

Alors comme dénuée de sentiments, je quittais ma chambre, puis sous le regard intrigué de Lucifer, je désertais mon propre appartement.

Je courais, malgré mon dos meurtri, je courais. Le sang qui coulait sur mon échine me faisait me sentir vivante, et mon cœur qui battait plus vite me donnait envie de pousser encore plus loin mes limites.

Les gens autour de moi devait me prendre pour une folle mais cela m'importait peu désormais.

« Allons donc. Où cours-tu comme ça belle demoiselle ? »

Je me figeais instantanément. Un courant d'air froid passa derrière moi, faisant voler mes cheveux emmêlés.

Je me retournais alors lentement, et le soleil qui brillait alors intensément quelques instants plus tôt, s'eteignit brutalement.

« Mais dis moi Madison, tu m'as l'air bien mal au point. Quel gâchis pour un si joli corps... »

Du coin de l'œil, j'aperçus deux silhouettes se rapprocher de moi.
Je n'avais aucune idée de qui pouvait être ces deux personnes.
Pourtant, au fond de moi, tout mon être me criait de fuir.

« Qui êtes vous ? »

Les deux silhouettes se mirent à rire, et l'une d'entre elle déclara :

« Tu me brises le cœur Madi. Je pensais qu'on se connaissait avec le temps.»

En entendant cette voix, j'eus des centaines de frissons qui se propagèrent le long de ma colonne vertébrale.

« Dylan.
- Bonjour Madison. T'as mère va bien ?
- Je savais que tu étais un connard Dylan, mais je n'imaginais pas que ça allait si loin. »

Dylan posa une main sur sa poitrine et déclara, un air moqueur dans la voix :

« Pourtant tu avais l'air de m'apprécier, il n'y a pas si longtemps. Lucifer t'aurait il fait changer d'avis ? Je peux monter les enchères si tu veux.
- J'ai l'air de ressembler à un morceau de viande Dylan ?  »

Ce dernier ne répondit pas, laissant la parole à son acolyte, encore dans l'ombre.

« Madison Clarks, fille de Alice Clarks. Depuis le temps que j'entends parler de ce nom de l'autre côté
- Qui es tu ?
- On se tutoie ? Très bien petite chose...
- Réponds.
- Des ordres ? Tu oses me donner un ordre ? À moi ? Tu veux savoir qui je suis ? Et bien, je vais me faire une joie de te répondre.  »

Il fit une courte pause, et durant ce long silence, un vent froid et piquant s'éleva. Une aura pesante se mit à planer tout autour de lui, avant de s'étendre jusqu'à moi.
Mon cœur se mit à battre plus vite, plus fort, et de désagréables frissons devalèrent mon échine, me laissant l'impression d'ongles glissant sur ma peau meurtrie.

Alors, d'une voix rauque, l'homme déclara :

« Je m'appelle Leviathan.  »

Le Reflet | Terminé |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant