Fear

Chapitre 71

Niall

Le regard qu'elle portait sur moi était lourd et je me sentais presque mal d'avoir énoncer un commentaire sur la situation. 

Elle était figée, ses yeux étaient humides et sa bouche était grande ouverte. J'appréhendais beaucoup sa réaction. Je ne voulais pas qu'elle fonde en larmes devant moi, je n'allais jamais être capable de la consoler convenablement. 

Elle semblait chercher ses mots, sa respiration était irrégulière. 

-C'est pas la fin du monde, laissais-je échapper dans le but de la calmer un peu.

-Tu viens de briser la relation le plus importante que j'avais avec quelqu'un. Elle parlait doucement, aucune rage n'était perceptible dans ses paroles. 

Elle fit un pas vers l'arrière, sans but précis et hochait la tête tranquillement, comme si elle assimilait ce qui venait de se passer. 

-Elle ne t'en voudra pas longtemps, Mes paroles retinrent son attention et son regard ardent se tourna à nouveau vers moi, Elle savait très bien que je n'avais pas d'intérêt pour elle.

-Elle croit probablement qu'on a couché ensemble, répliqua-t-elle en ignorant mes paroles.

-Et alors? Tout le monde baise on s'en fout! m'écriais-je. Je ne comprenais pas pourquoi elle en faisait une si grosse histoire. 

-Je n'ai que 16 ans.

-Bientôt 17, murmurais-je entre mes dents.

-Tu sais clairement que je n'ai jamais couché avec personne, elle fit une courte pause pour voir si j'allais rajouter une blague de mauvais goût, Et je ne suis pas du tout à l'aise avec le fait que ma meilleure amie pense que j'ai couché avec le garçon qu'elle fréquente.

Je restai muet quelques minutes, je ne savais absolument pas quoi répondre.

-Je vais parler à Harry, il va aller lui parler et tout va se régler, d'accord? Tout va être réglé pour ta petite fête. 

-C'est demain soir Niall, tu n'y arriveras jamais. 

Ses yeux n'étaient plus remplis de larmes et une vague de soulagement m'envahit. Si elle avait éclaté en sanglots, je n'aurais jamais été capable de contrôler la situation. 

-Je crois que tu me sous-estimes babe, Elle laissa un petit sourire se glisser sur ses lèvres, Je vais tout arranger. Mais, pour l'instant, on va écouter un film ensemble. 

Elle fronça les sourcils et s'apprêtai à dire quelques chose mais je la devançai:

-Seulement qu'un film, promis.

Je levai les bras dans les airs, lui montrant que je n'avais aucune autre idée en tête. Elle secoua la tête de gauche à droite et mordilla sa lèvre. 

Putain qu'elle est jolie.

-Veux... veux tu simplement aller t'habiller?

-Juste si on écoute un film, lui dis-je en haussant les épaules.

-D'accord, répondit-elle en se dirigeant vers les escaliers. 

-Où est-ce que tu vas? 

-M'habiller convenablement, elle se retourna vers moi pour énoncer ces mots, lui permettant de voir mon air déçu à la suite de ses paroles.

Elle rougit automatiquement et se retourna pour se changer. Je retirai ma serviette, elle n'avait même pas envisagé que j'avais peut-être quelque chose en-dessous. 

Elle ne va clairement pas écouter un film avec toi si tu es en caleçon. 

Je regardais le seul morceau de tissu qui me couvrait et soupirai. Jamais elle n'allait accepter de rester ne serait-ce que dans la même maison que moi si je n'avais que ce caleçon sur le dos. J'empoignai la paire de pantalon de jogging que j'avais mis la veille et l'enfilai rapidement. 

Si elle n'était pas contente avec mon accoutrement, j'allais tout simplement m'en foutre complètement et rester chez elle quand même.

Elle redescendit quelques minutes plus tard, vêtue d'une paire de legging et d'un chandail court noir.

Elle était très jolie, d'une beauté authentique, comme à son habitude. J'avais eu beaucoup de difficulté à me l'avouer à moi-même mais qu'est ce que ça pouvait bien faire?

Je la trouvais jolie, un point c'est tout. 

-Tu ne trouves pas ton chandail?

-Allez, viens ici, j'ouvris mes bras de manière à ce qu'elle puisse s'y glisser.

Jamais, au grand jamais, je n'aurais cru qu'elle allait le faire. À peine quelques secondes après mes paroles, elle vint se blottir contre moi. J'étais sous le choc, croyant qu'elle allait me repousser complètement. Je ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer. 

Elle venait de possiblement perdre sa meilleure amie à cause de moi, mais elle se trouvait à seulement quelques centimètres de mon corps. 

Puis, je compris. Elle me faisait tellement confiance, qu'elle croyait sincèrement que j'allais régler toute cette histoire avec Jasmine.

Ses mains froides bougeaient maladroitement, ne sachant pas où se placer. Je les pris doucement et les déposai gentiment sur mon torse nu. Ses mains étaient hésitantes, mais elle se laissa faire. J'avais un désir incontrôlable de l'embrasser, mais je savais qu'en faisant cela, j'allais gâcher son moment. Et, aussi ridicule que cela pouvait paraître, je commençait réellement à penser à son bien-être. 

-On est bien, n'est ce pas? lui dis-je en la regardant.

Ses jambes étaient sur les miennes et ses mains étaient toujours sur mon torse. Elle faisait dos à la télévision, mais ne semblait pas vraiment s'en soucier. 

-C'est... c'est la première fois que je me sens à l'aise avec quelqu'un. Et ça me fait peur Niall.

Elle avait dicté ces paroles en fuyant mon regard, probablement intimidé par la situation dans laquelle elle se trouvait.

-Ce n'est pas moi tout ça. Tu me changes. Tu crées une autre version de moi-même. 

Mon coeur arrêta un moment, jamais quelqu'un n'avait pris le temps de me parler de ses réels sentiments. 

-Katty...

-Ça va, je n'attend pas une réponse en particulier Niall. Je voulais tout simplement te le laisser savoir. Et... et peu importe la mission qui t'a donnée ou la tâche que tu dois accomplir... Ne gâche pas tout, parce que je suis bien.

Je mis ma main sur sa joue et rapprochai son visage du mien. Je dirigeai mes lèvres vers le dessus de sa tête et y déposa un léger baiser. Je sentis un frisson parcourir son corps et ses mains bougèrent légèrement, administrant un étrange sentiment dans mon estomac. Son touché était si doux, si innocent.

-Je suis bien aussi.

J'aurais aimé vous dire que ces paroles étaient de la pure comédie et que je poursuivais avec brio mon acte de manipulation. J'aurais tellement aimé vous dire que toutes mes paroles étaient orchestrées et calculées. Mais, vous dire de telles choses aurait été vous mentir.