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Je passe la nuit à pleurer. Pleurer sur mon sort, mais pas seulement, sur celui de Julie également. Comment Marc a t-il pu me faire ça, nous faire ça ? C'est un animal de la pire espèce. Brut, sauvage, égoïste et méchant. Je me replonge dans mes larmes.

Le jour est levé depuis longtemps maintenant...

Je me sens souillée, mais je n'ose pas retourner dans une salle de bain, j'ai trop peur.

Qu'aurais pensé mon pauvre père ? Lui, policer honorable, me voyant dans cet état d'impuissance... Si seulement il était encore envie, il saurait quoi faire.

J'ai l'impression d'être différente, pas forcément en négatif, mais il est trop tôt pour que je m'en rende complètement compte.

J'hésite à prévenir les autres de comment est Marc... Mais finalement j'y renonce, me connaissant, je ne peux condamner quelqu'un à la justice, je suis trop gentille pour ça, j'aurai trop de remords, et puis, je n'y suis déjà pas allée de main morte avec mon coup de genou, je ne sais pas si il s'en remettra tout de suite, quand j'ai quitté sa chambre, il paraissait mal en point.

J'hésite de plus en plus... Ce que j'ai vécu deviendra pour moi plus tard, à coup sur, un traumatisme important, moins que si il avait continué, mais important tout de même. Ais-je envie de revivre ce moment en portant Marc en justice ? De devoir dire ça à ma mère, alors que mon père vient juste de nous quitter ? Je ne peux pas... C'est tout simplement impossible pour moi, je dois prendre un peu sur moi et garder cette chose au fond de moi, dans une boîte dont moi seule ais la clé.

Personne ne vient me chercher, on dirait que chacun est occupé...ou trop distrait pour remarquer mon absence.

Un cri appelant à l'aide me sort de ma rêverie. C'est la voix d'Anthony.

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