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Anthony se lève rapidement. Le voir debout me rappelle subitement sa présence dans la pièce. Je me sens confuse et je suis honteuse de m'être consacrée uniquement à mon propre bonheur, sans remarquer celui des autres, ma mère ne m'a pas éduquée comme ça ! Il se dirige vers l'escalier qui mène à la pièce qu'il nous a présentée comme étant la cave. Parfois, à la façon dont il se déplace dans la maison, de sa démarche hésitante, j'en viendrai presque à douter du fait que ce soit bien la maison de ses grands parents.

J'observe Marc, j'ai une envie désespérante de le prendre dans mes bras, mais je veux qu'il comprenne ce que j'ai voulu lui dire tout à l'heure, même si je n'ai pas utilisé de mots. Je suis moi même d'ailleurs, en plein questionnement intérieur sur ce qu'il serait logique de faire et ce que je me refuse à faire entre Marc et moi. Je ne semble d'ailleurs pas être la seule à me poser des questions, comme en témoigne Marc et Sophia plongés dans leurs pensées, tandis que Jacob semble fondamentalement s'ennuyer...
- J'aurai besoin d'un peu d'aide !
Jacob se lève et sourit béatement en criant :
- Tu penses que j'ferai l'affaire ?
Anthony accepte. Je leur souhaite tout le bonheur du monde à ces deux là. Jacob et moi avons un passé en commun, passé que j'ai beaucoup regretté et auquel je me suis trop accroché, mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher d'avoir envie de le voir heureux avec quelqu'un d'autre, homme ou femme.

Jacob descendu, je sens les problèmes arriver. Je ne veux pas être témoin de ça, et je pense qu'il est important que Sophia et Marc aient une discussion sérieuse. Je suis un peu triste de devoir les laisser seuls, j'aurai bien aimer rester, mais je pense que c'est une bonne chose pour elle. Un courant d'air vient chatouiller ma nuque et je frissonne. Je viens de trouver l'excuse idéale :
- Je vais fermer la fenêtre, il fait trop froid dans cette baraque !
Sans attendre de réponses, je me dirige vers la cuisine, où je trouve la fenêtre ouverte, comme on pouvait s'y attendre. Je commence à admirer le paysage, mais je vois une forme se mouvoir à l'extérieure. Je ne peux dire exactement ce que c'est, mais on dirait clairement une forme humaine, enveloppée d'une cape noire... Soudain, la forme disparaît de mon champ de vision. Intriguée, et apeurée en même temps, je reste tétanisée. J'ai l'impression de revoir le clown, je ne me sens vraiment pas bien. Ce monstre. Il est en prison normalement, il ne peux m'avoir suivi jusque ici, c'est totalement impossible... Je me mets à pleurer, de manière incontrolable. Je tremble mais parviens finalement à me ressaisir. Je n'en suis plus à ça près, mais je me trouve parfaitement ridicule d'avoir une réaction de la sorte à une hallucination de mon cerveau. Je ne suis tout de même pas rassurée, je referme vite la fenêtre et retourne aussi vite que mes jambes me le permettent vers le salon, où, je le sais, m'attendent des gens chaleureux. Je n'ai plus de soucis à me faire. Le clown n'est plus là...

En arrivant devant la porte du salon, je manque de me faire bousculer par Sophia qui sort précipitamment. Elle semble confuse, mais je n'ai pas bien le temps de déterminer ses émotions, car elle est déjà partie. Je jette un coup d'oeil à Marc, resté seul dans la pièce, des questions plein la tête, mais celui-ci paraît innocent. Trop innocent.

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