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Je me réveille un moment plus tard, je ne saurais pas dire combien de temps s'est écoulé. Ma chambre est déserte, personne ne semble y être rentré depuis l'incident avec Sophia. Sophia. Cette folle aurait pu me tuer ! J'ai toujours sur qu'elle avait un grain dans sa tête. Je m'allonge sur le lit et la douleur me foudroie encore. Je dois la trouver, lui faire payer ce qu'elle m'a fait. Je me lève difficilement, boitant, et sors dans le couloir, à sa recherche.

La porte de la chambre d'Anthony est ouverte. J'hésite tout d'abord à y aller, ne sachant pas si il va m'indiquer où est Sophia, puis je me souviens que c'est lui qui nous a tous regroupé dans cette baraque de merde, que tout ça, toutes les douleurs que j'ai enduré est donc sa faute. Il est temps qu'il en assume les conséquences. Je me dirige vers sa chambre, marchant plus lentement qu'une tortue paraplégique, à chaque fois qu'une de mes testicules bouge un peu trop, une vive douleur envahit mon corps... Tout ça simplement à cause de l'autre pute qui ne sait pas ce qu'elle veut vraiment. J'arrive dans l'entrebaillement de la porte et trouve Jacob assis sur le lit, une poubelle dans les mains.
- Qu'est ce que tu fais ?
Il tourne la tête vers moi, l'air surpris avant de poser la poubelle derrière lui, l'air confus comme si il cachait quelque chose. La situation m'intrigue, et, au prit d'un effort considérable, ma force temporairement retrouvée, je le pousse pour accéder à la corbeille. Dans cette poubelle, je découvre une capote pleine.

Je ne comprends pas pendant plusieurs longues secondes avec qui Jacob, ou Anthony tout du moins peut avoir eu des rapports sexuels, puisque Julie ne me tromperait pas, et Sophia ne serait jamais venue me voir tout à l'heure si elle était en couple... Puis, je comprends avec horreur :
- Putain vous êtes gay !!
Jacob se lève d'un bon et plaque sa main sur ma bouche. Que fais t-il ? J'espère qu'il ne va pas tenter quelque chose sur moi, ce malade. Je le pousse, pour dégager ma bouche et lui asséner :
- Ne me touche pas avec tes mains qui branlent des bites !
Putain, je lui faisais confiance... Il semble sur le point de craquer. Bordel, j'ai été en cohabitation avec ce putain de pédé ! Il me pousse hors de la pièce, et je me laisse faire, tandis qu'il me dirige vers ce qui semble être le grenier. Je jure que si il me touche une seule fois, je le démonte. Il ferme la porte derrière lui après avoir allumé la lumière. Il respire un grand coup avant de me dire :
- Tout d'abord...
- T'es une tapette. T'es une tapette et tu m'as laissé sous le même toit que toi, pendant que tu enculais cet autre fils de pute d'Anthony ! Ah je comprends, des vacances entre dégénérés contraires à la nature, ça ne pouvait que vous intéresser, et il a fallu que vous nous invitiez pour qu'on ne découvre pas votre petit secret.

Il semble à deux doigts de perdre son calme et reprends d'une voix particulière, découpant chaque syllabes, comme si il allait craquer :
- Tu sais...
Mais je ne l'écoute plus, je suis focalisé sur sa bouche en mouvement, qui happe l'air inlassablement, une question flottant dans ma tête :
- Tu le suce ?
- Quoi ?!
Il n'a pas du bien m'entendre, je m'approche un peu plus de lui, le poussant sur chaque mot que je prononce.
- Est-ce que, tu prends, sa grosse queue, dans, ta, bouche ?!
J'assène le dernier coup plus fort pour qu'il comprenne bien mon énervement. Soudain, il change du tout au tout, me poussant à son tour, alors, si il veut en venir aux mains, on va y venir moi et ce putain d'homo. Je l'empoigne violemment, mais il me place un coup de genoux dans le ventre, et, blessé comme je le suis, je ne peux riposter. Il me pousse très fortement, et je tombe en arrière. En tombant, je comprends sans raisons que cet instant est le dernier que je vis. Et pendant cet instant, tandis qu'un objet dur s'enfonce à l'arrière de mon crane, j'observe les yeux de Jacob, dans lesquels je vois une étincelle. L'étincelle du mal.

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