|Le Choix|

9. (Victor)

Ils me fixent tous. Attendant ce moment, ce moment qui changera leur vies à tout jamais. Un d'entre eux va mourir. Ils ne savent pas encore qui mais je vois dans leurs yeux qu'ils ont compris une chose : c'est inéluctable... Quelqu'un va arrêter de vivre dans les minutes qui suivent, cessera de respirer, de découvrir, d'aimer... Et les autres porteront pendant toute la fin de leur misérables vies non seulement le deuil de cette personne, mais également le remord. Le remord de ne pas avoir tout fait, tout tenté pour la sauver, bien qu'ils ne puissent rien faire. Le remord d'avoir choisit cette personne... Mais ils le méritent, personne ne doit s'introduire dans la maison de la maîtresse, personne...

- Nous avons donc, sur ces petits papiers, un vote pour Sophia, qui est Sophia ?
La brune qui a volé l'apparence d'Emma lève une main tremblante. Parfait, elle vivra.
- Félicitations, tu vivras ! Nous avons ensuite un vote pour Jacob !
Personne ne bouge.
- Jacob ?
Le brun finit par se rendre compte que je l'appelle, et lève doucement la main. Dommage, j'aurai aimé tuer cet homo...
- Et, il y a pour finir deux votes pour...
Je fais une pause dans ma phrase, comme le présentateur d'une émission à suspens, jouant avec le stress des deux personnes que je n'ai pas désigné... Une d'entre elles va mourir dans quelques secondes.
- ... Anthony !

Le brun, Jacob, se met à crier sans retenue, bouger dans tous les sens sans pouvoir se détacher. Les deux filles ne font que pleurer plus devant la triste vérité qui s'offre à eux, de ce qui va arriver. Je fais doucement bouger le flingue dans mes mains. Cet homo devrait être honoré de mourir d'une arme fournie par la maîtresse. Anthony paraît assez impassible, du moins, il essaye. Il chuchote à l'oreille de Jacob, ses mots doux, ses mots de gay. Jacob sourit, derrière ses larmes et je ne peux m'empêcher de rigoler, même devant la mort de son partenaire, un gay est capable de sourire... Je pose le canon de mon arme sur la tempe du blond et tire.