10. (Victor)

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La détonation retentit faiblement et Jacob pousse un hurlement de douleur, puissant, empreint de la souffrance liée à la perte d'un être aimé... Une douleur indescriptible et incompréhensible pour quiconque qui n'ai pas connu cette souffrance. Cette voix, elle me casse les oreilles. Je ne peux pas la supporter plus longtemps et tire une nouvelle fois avec mon flingue sur le mur derrière eux. Ils ont tous le réflexe de cacher leur tête entre leurs mains ou en tout cas, de se baisser. Il en reste trois, en pleurs tous les trois, même le garçon... Jacob. Ah oui, j'avais oublié, ce n'est pas vraiment un homme, il est gay.

Les voix dans ma tête reprennent leurs discussions incessantes tandis que je me demande si le groupe a assez payé. Sans doutes pas, je vais laisser ce choix aux voix. Toujours des choix. Les trois intrus restants semblent se demander si ce qui vient de se passer est réel, tandis que les larmes coulent toujours sur leurs joues. Jacob baisse la tête. Les voix semblent s'être décidées sur l'idée de refaire un tour avec le même principe que la première fois... Je souris, j'étais impatient. Soudain, un rire emplit la pièce, glaçant.

Jacob lève la tête, ses larmes transformées en éclats de rire. Je ne comprends pas... Il se tord de rire sous les regards incrédules des autres intrus. Soudain, il s'exclame :
- Il est là !
Il rigole de plus belle. Je ne comprends pas et la situation commence à m'énerver, moi et les voix.
- Qui est là ?
Il me regarde avec son sourire béât et je sers mon flingue tellement fort que j'ai profondément mal à la main... J'entends du bruit en bas mais n'y prête pas attention.
- Le croque mitaine... Il vient, il est là pour toi !
Le croque mitaine... Ce nom me dis quelque chose et je sens les voix s'affoler dans ma tête, parler vite et fort. Beaucoup trop fort. J'enserre ma tête de mes mains et j'ai l'impression qu'elle va exploser. Que cela cesse ! Les voix semblent effrayés.
- Oh, il est là, il est dans la chambre !
Les voix se mettent à scander une phrase, comme un hymne, toutes ensembles : "Tue le."

Jacob se met à convulser et j'ai peur, je tends le pistolet vers lui, et, juste avant que je tire, j'entends quelqu'un crier avec un fort accent américain :
- FBI, personne ne bouge !
J'ai le temps de tourner ma tête pour apercevoir un homme, la quarantaine passée, me tenant en joue. Je baisse doucement mon arme, tandis qu'il ne me quitte pas des yeux, puis, soudainement, je me jette sur le côté, dirigeant mon flingue de nouveau vers Jacob, avec une seule mission : l'abattre. Une balle me traverse l'épaule au moment où je tire et je me mets à courir tandis que quatre cris résonnent derrière moi à l'unisson. Je n'ai pas le temps de vérifier si il est bien mort et je continue à courir, même quand j'ai fini de rejoindre les tunnels secrets de la maison... Les voix semblent fières de moi, mais je dois parler à la maîtresse...

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