5.

17 3 0
                                    

Je fixe la capote. Max ? Putain, jamais là... Bon, je dois t'avouer quelque chose, tu m'avais manqué. Je crois. Toi aussi. Où étais tu ? C'est assez difficile à expliquer. Essaye mon vieux, j'ai que ça à faire en attendant Antho. Eh bien...
- Qu'est ce que tu fais ?
Je tourne la tête vers l'endroit d'où provient la voix et trouve Marc. Mon premier réflexe est de poser la poubelle derrière moi, Marc est un connard d'homophobe, je préfère éviter une quelconque confrontation entre nous. Je me demande soudain si il m'a entendu. Quand je parlais à Max, avant, il m'arrivait de parler à haute voix, plutôt que dans ma tête, sans réfléchir, j'avais l'impression qu'il me comprenait mieux. Marc s'approche de moi et me pousse, attrapant la poubelle. Surpris par son action, je n'ai pas le temps de l'en empêcher. Je le vois hésiter pendant de longues secondes, son cerveau particulièrement lent évoquant les différentes possibilités et je comprends que j'ai fait une erreur. Soudain, son visage illumine, il a compris et s'écrit :
- Putain vous êtes pédés !!
Tu le laisses te parler comme ça ? Laisse moi le contrôle... Merde. Il est en train d'énerver Max, c'est une très mauvaise chose. Je me lève rapidement, posant ma main sur ses lèvres pour l'empêcher de prononcer des mots qu'il pourrait regretter par la suite. Je dois faire le point. Il me pousse violemment et me lance :
- Ne me touche pas avec tes mains qui branlent des bites !

Vraiment ? Tu ne dis rien ? Laisse moi faire... Je sens Max qui cherche à prendre le contrôle en moi. Je ne lâche rien et fixe Marc. Il paraît véritablement furax. Je dois l'éloigner, pour qu'il ne réveille pas tout le monde. Le grenier ! Je le pousse en dehors de la pièce. Où vas-tu ? Laisse moi gérer dis-je intérieurement à Max en serrant les dents. Une fois arrivés dans le grenier, j'allume la lumière, sinon, on ne voit rien ici... Je ferme la porte et souffle, essayant de faire le vide. Je me tourne vers Marc, rassemblant mes idées, je commence à lui parler :
- Tout d'abord...
- T'es une tapette. T'es une tapette et tu m'as laissé sous le même toit que toi, pendant que tu enculais cet autre fils de pute d'Anthony ! Ah je comprends, des vacances entre dégénérés contraires à la nature, ça ne pouvait que vous intéresser, et il a fallu que vous nous invitiez pour qu'on ne découvre pas votre petit secret.

Aller, tu lui as laissé sa chance, laisse moi régler le problème, je vais lui parler. Non, je vais le raisonner. Non, laisse moi la place maintenant, sinon, je la prends. Tu ne peux pas. En es-tu si sûr ? Je... Bon très bien. Tout d'un coup, je me sens comme tiraillé entre ce que je sais être moi et Max qui tente de s'installer dans mon corps. Je tente une dernière approche pour calmer le jeu auprès de Marc, hachant les mots :
- Tu sais, tu ne me connais pas bien et c'est assez réciproque, pour ton bien, ta santé, je te conseille de quitter la...
- Tu le suce ?
Putain, je lui donnais l'occasion rêvée, il pouvait partir !
- Quoi ?!
En disant ces mots, je me rends compte que je ne suis pas bien sûr qu'ils viennent de moi et de moi seul. La frontière que je situais dans ma tête entre ce que je pense être et ce qu'est Max est de plus en plus floue.

Il fait alors l'erreur de trop, il s'approche de moi, me poussant.
- Est-ce que, (il me pousse) tu prends, (il me pousse de nouveau) sa grosse queue, (je recule encore sous sa force, perdant peu à peu le contrôle qu'il me restait), dans, (je suis arrivé à un point de non retour tandis qu'il continue à me pousser), ta, (je ne suis plus moi) bouche ?!
Je fixe le sol. Plutôt devrais-je dire il fixe le sol. Enfin. Bordel, je vois Max prendre possession de mon corps, je ne peux pas bouger ne serais-ce que le petit doigt. Je suis dans une chambre noire, des jouets partout sur le sol. La chambre de Max. En me concentrant bien, j'arrive à voir par mes yeux, les yeux de Max, mais je ne peux pas influer sur ce qu'il dit ou fait. Je le vois pousser Marc. Il va regretter... Marc tente tant bien que mal de résister mais Max est plus fort, j'ai l'impression qu'il gère mieux les muscles de mon corps que je ne le fais d'ordinaire. Max pousse alors Marc d'une force inouïe et celui-ci s'empale violemment sur un objet pointu. Merde. Le contrôle me revient. Bordel de merde...
- Marc ?
Aucune réponse. Je m'approche, regarde l'étendu des dégats, il a un clou planté à l'arrière de la tête. Putain. Pas de pouls. Bordel, je ne demande pas mon reste, j'ai mal à la tête, je ne peux pas expliquer ça. Personne ne me croirait.

Je cours dans le couloir, espérant ne croiser personne, titubant jusqu'à ma chambre. Une fois là bas, je m'installe sur mon lit, me massant les tempes. Cela n'aurai jamais du arriver. Comment a t-il fait ? J'espère que personne ne le trouvera. Oui bien sûr, tu peux parler toi ! Dis moi que au moins tu n'as pas fait exprès. Je ne voulais pas le tuer, mais il te faisait du mal, nous faisait du mal. Tu l'as tué, ne nies pas tes actes. Je nous ais protéger. Oui bien sûr. Alors ? Quoi alors ? Qu'est ce que ça fait d'être dans ma chambre ? J'y vis depuis des années. Je comprends la solitude que tu ressens.

Il y a un blanc, Max semble être partie, quand soudain, il murmure : Tu as bien fermé la porte, n'est ce pas ? Putain, dans ma confusion, j'ai oublié. Je me lève, quand soudain, j'entends l'appel à l'aide d'Anthony et je me doute des raisons qui lui font pousser ce cri. Je crois que c'est la première fois que je regrette d'entendre la voix d'Anthony.

|Le Choix|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant