|Le Choix|

11. (Sophia)

Tant d'émotions en si peu de temps. Je reste assise, en état de choc. N'importe qui à ma place aurait l'impression que sa vie est foutue... Pas moi. Je suis heureuse d'avoir subie tout cela si ça a pu empêcher quelqu'un d'autre de le vivre. C'est peut être la juste compensation pour les actes que j'ai commis. Envers Julie et envers Marc, si je n'étais pas monté dans sa chambre, rien de cela ne serait arrivé. Victor n'est peut être que le destin, la justice et le karma personnalisés en un homme après tout. Mais cela n'explique pas le sort d'Anthony... Le pauvre. Il était sans doutes l'homme le plus doux et aimant qui soit, je ne peux m'empêcher de penser à Jacob. Jacob... Les souvenirs et les sons reviennent peu à peu à moi tandis que je sens qu'on me secoue.

- Sophia !
L'homme en gilet du FBI se tient devant moi. Au delà de la situation, de mon corps à bout et de la série de traumatismes vécus en l'espace de quelques heures, des souvenirs me reviennent. Son visage me dit quelque chose mais je en saurai pas mettre le doigt sur quoi exactement.
- Sophia, réveille toi !
Je parviens à contracter le douloureux tas de muscle qu'est devenu mon corps et à me redresser, dos au mur. Cet accent... Je crois que je me souviens de lui. Il était avec mon père, il sait peut être ce qui...

Je le sens me tirer et je me redresse sur mes jambes tremblantes. Je manque de tomber, et, dans les bras de cet homme inconnu qui me rappelle tant de choses, lointaines comme le souvenir de mon père disparu ou encore plus récemment le viol, les viols, je fond en larmes. 
- Sophia, il faut y aller, il est temps que tu saches la vérité sur ton père.

Quoi ?! Cette déclaration seule de sa part suffit à me donner la force nécessaire et je mets tant bien que mal un pieds devant l'autre.
Je le suis sans vraiment comprendre et nous sortons à l'extérieur, il s'est mis à pleuvoir. Il y a des lumières partout, des sirènes. L'homme me place une couverture autour des épaules tandis que nous arrivons et qu'il m'ouvre la portière de sa voiture, des plus banales, mais d'une teinte noire particulièrement représentative de mes pensées sur le moment. Quoique, un nouveau sentiment vient de naître en moi. L'espoir.