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Rapidement, Julie abandonne son expression figée et me rejoint dans le coin de la pièce où elle m'enlace tendrement. Tandis que ses mains fouillent dans mes cheveux, je m'imagine ce moment dans un autre lieu, un autre temps, avec une autre. Sophia. Il m'arrive souvent de penser à une autre personne quand je suis proche de quelqu'un, c'est assez étrange quand on y pense. C'est sans doutes parce que je suis un éternel insatisfait, mais qu'importe, ce qui compte, c'est de profiter du moment présent...

Après quelques bisous dans le coup, je souris à Julie et lui propose de monter. Elle accepte au bout de quelques secondes et nous montons les marches à pas de loups, comme des voleurs. Arrivés à l'étage, nous nous dirigeons vers ma chambre et je sens une tension dans l'air. On dirait bien que Julie est stressée... Ou tout du moins inquiète. Je la prend dans mes bras et la soulève du sol. Je vois ses yeux rouges prêts à pleurer, qu'elle tente de cacher en se blottissant contre moi. Je déteste ça, les filles pas capables de gérer leurs émotions, on est là pour elle, mais il ne faut pas abuser non plus ! Il y a une limite à tout, on a pas à se laisser chouiner dessus comme ça, encore moins quand, en retour, la fille en question n'est même pas capable de faire un petit effort pour nous contenter un peu en nous donnant son corps... Une certaine frustration m'envahit, et j'hésite à la reposer pour passer aux choses sérieuses, mais je préfère attendre un peu, si elle règle le problème d'elle même, elle sera par la suite plus ouverte, de part mon soutien. Des bruits de voix et des pas envahissent l'escalier. Je mets quelques instants à reconnaître le timbre de Jacob et Anthony, qui viennent donc seulement de rétablir l'électricité. Je ne m'en étais même pas rendu compte, après tout, nous sommes en journée, ce n'est pas la première chose qui saute aux yeux. La venue soudaine de Jacob et Anthony me procure l'excuse idéale pour poser Julie. Celle-ci s'assoit sur le lit tandis que je vais fermer la porte à clefs.

Je reviens près de Julie, la pousse un peu plus contre le lit et m'allonge près d'elle. Je la rassure doucement :
- Je suis là, t'inquiète bébé, ais confiance...
Tandis que je descend mes mains le long de son dos, je la sens se crisper sous mes doigts, je ne peux déceler si c'est du plaisir, ou de la surprise même si je miserai sur la première option. Je passe une main dans son jean et me retrouve devant l'objet le plus frustrant qui soit : une culotte. Je ne sais pas si elle hésite, je décide donc de tenter le tout pour le tout en m'approchant d'elle et en lui murmurant :
- Ne t'inquiète pas, tu vas aimer.

Soudain, sans que rien ne puisse prédire sa réaction, elle se lève brutalement et quitte la pièce. Je reste là dans l'incompréhension la plus totale, avant de me résigner à la vérité : elle ne veut pas de relation physiquement proche avec moi... Je vais donc devoir me résigner à tenter une dernière fois une approche, et si ça ne marche pas, abandonner...

Plongé dans mes pensées, je broie du noir, quand soudain, j'entends des pas dans l'escalier, c'est donc Julie qui revient... J'ai une idée, on m'a toujours dit que j'avais un jeu d'acteur pour le moins exceptionnel, et cela fait plusieurs années que je sais pleurer de façon parfaite sur demande, je me prépare donc à lui sortir le grand jeu, de façon à faire craquer son coeur et qu'elle m'accorde enfin ce que je veux.

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