Chapitre 28*

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Lorsque Hermione ouvrit les yeux ce matin là, elle sut tout de suite que quelque chose allait changer, elle avait un mauvais pressentiment. Elle regarda son réveil et constata avec effroi qu'il était onze heures passées. Elle n'avait pas pour habitude de se lever aussi tard. Pourquoi Moetia n'était-elle pas venue la réveiller ? Dormait-elle encore ? Non, ce n'était pas son style. La lionne se retourna et regarda par-dessus le canapé pour voir si sa fille était dans les parages. En effet, la gamine papotait gentiment avec Naussica dans la cuisine. D'après ce que pouvais voir la jolie brune, Moetia apprenait à la beauté noire un jeu de main. Elle se leva d'un bond et se dirigea d'un pas rageur vers la salle des fourneaux.
- Moetia, que fais tu ? Demanda t-elle d'un ton qu'elle voulait calme.
- Maman ! Tu es réveillée ! Naussica a dit que pour une fois tu devais te reposer. Elle a dit aussi que tu avais une très mauvaise mine et que c'est pour ça que papa il ne te regardait pas souvent ! Lança la gamine, toute joyeuse.
Hermione foudroya la beauté noire du regard et prit Moetia par le bras.
- Aller, puce on va à la douche.
La petite se dégagea avec force des mains de sa mère et la regarda avec méchanceté. Choquée par l'attitude de sa fille, Hermione recula. La petite avait toujours été très douce et ne ripostait jamais les ordres de sa mère.
- J'y suis déjà aller.
- Premièrement tu vas me parler sur un autre ton, jeune fille et deuxièmement, comment ça tu y es déjà aller ? Demanda la lionne avec un froncement de sourcils.
Les larmes coulaient à présent sur les petites joues rebondit de Moetia. Elle courut se réfugier dans les jambes de Naussica qui lui caressa tendrement les cheveux.
- C'est Naussica qui m'a aidée, grommela t-elle, la tête toujours enfouit dans ses jupons.
La jolie gryffondor n'en revenait pas. Voila que sa fille allait se consoler dans les bras de l'ennemi numéro un. Que lui avait-elle donc fait ?
- Moetia, monte dans ta chambre s'il te plait, il faut que je discute avec Naussica.
- Tu ne lui dis rien de méchant, hein ? C'est mon amie ! Cracha la petite.
La lionne ne répondit rien et la poussa assez brusquement hors de la cuisine.
- Je peux savoir ce que ça signifie ?
- Range tes griffes, ce n'est pas de ma faute si ta fille m'aime bien. Lança t-elle avec un sourire triomphant.
- Elle n'a jamais été insolente ! Elle passe deux heures en ta compagnie et elle est complètement changée ! Hurla presque la gryffondor.
Naussica l'énervait au plus haut point. Pourquoi cette fille s'acharnait elle autant à détruire la vie de la lionne ? D'abord Drago, ensuite Moetia ? Non, Hermione n'était pas décidée à se laisser faire cette fois. Cette Naussica devait comprendre qu'elle ne pouvait pas tout avoir et elle n'aurait sûrement pas une petite fille qui n'était pas la sienne.
- Ce n'est pas la peine de t'énerver ! Tonna à son tour la beauté noire, il faudra que tu t'habitues à ne plus avoir Moetia tout le temps avec toi !
- Qu'est ce que tu veux dire par là ? Demanda la lionne. Elle serrait les poings, ses ongles pénétrant lentement dans sa peau, mais peu lui importait.
- Drago va sûrement me demander de passer le restant de mes jours avec lui et maintenant qu'il connaît l'existence de Moetia il va vouloir l'avoir avec lui de temps en temps.
La lionne ne voyait pas où Naussica voulait en venir.
- Et alors ? Cracha t-elle le plus méchamment possible.
- Et alors tu ne vas pas rester habiter ici éternellement.
Le masque de dureté qu'affichait Hermione tomba aussitôt. Elle n'était pas sure d'avoir tout compris. L'ennemi lui faisait-elle comprendre qu'elle voulait la garde partagée avec Drago ? C'était impossible. Moetia était SA fille.
- Tu es aussi blanche d'un fantôme...Oh mais tu en es déjà un aux yeux de Drago, ricana la beauté noire.
Hermione n'eut pas le temps de répondre que le concerné entra dans la maison. Il n'avait pas pour habitude d'arriver si tôt, surtout en cette période. Comme toujours, Naussica se jeta littéralement sur lui mais il l'a poussa immédiatement en lui lançant un regard noir. Il n'est pas d'humeur, pensa la lionne. Il planta ses yeux saphir dans le regard topaze d'Hermione. Elle sut tout de suite que quelque chose n'allait pas. Sans faire attention à Naussica, elle s'approcha de l'ange blond. Ses mains tremblaient.
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- On a reçu un hibou du ministère. C'était lui, Hermione. Il nous a tous mis en garde. Il est prêt et sur le point de frapper. Pour ta sécurité et celle de Moetia, je suis immédiatement rentré. Harry a fait de même.
- Oh, tu as bien fait ! Minauda Naussica.
En réalité, elle était agacée du fait que le beau serpentard ne s'adressait qu'à Hermione et qu'il ne l'avait même pas regardée en rentrant. Ses yeux océans glissèrent sur elle comme une goutte d'eau sur un parapluie puis revinrent se poser sur la jolie brune.
- Drago, je peux te parler une minute ? Viens dans la chambre. Lança Naussica, plus verte que jamais.
Il acquiesça et la suivit, les mains dans les poches, l'air blasé. A peine quelques minutes plus tard, la jolie gryffondor entendit hurler dans la chambre. Elle n'y prêta pas plus d'attention et se plongea dans un bouquin. Des pas dans les escaliers et un claquement de porte la tirèrent de son roman. L'ange blond arriva ensuite tout tranquillement dans le salon et s'assit lourdement à côté d'Hermione.
- Tu as la grâce d'un hippopotame, rigola t-elle.
Il sourit et souleva son livre pour voir ce qu'elle lisait.
- C'est plus fort que toi, hein ? Dit-il moqueur.
- C'est pour éviter d'entendre vos disputes, argumenta t-elle comme si de rien n'était.
L'ange blond grimaça.
- Tu nous as entendus ?
- Comment aurais-je pu ne pas vous entendre...Allez balance, c'était quoi cette fois ?
- Je n'avais d'yeux que pour toi quand je suis rentré.
- Ta copine est vraiment ridicule...Que lui as-tu répondu ?
- Je lui ai dit que ses crises de jalousies m'exaspéraient et que je n'en pouvais plus de vivre ça. Tu sais Hermione, je crois que je n'ai plus les mêmes sentiments pour elle qu'au début. Toutes ces disputes m'ont blasés et j'ai trouvé Naussica plus gamine que ce que je pensais.
La lionne ne disait rien. Elle se contentait d'écouter. Ce n'était pas rare que Drago lui confit ses doutes sur son couple.
- Tu me dis ça à chaque fois et quelques heures plus tard, vous êtes en train de vous bécoter dans tous les coins de la maison.
- Oui mais aujourd'hui, c'est différent. Bon, changeons de sujet, je n'aime pas me plaindre ! Tu n'as pas peur ?
Chamboulée par ce brusque changement de conversation, la lionne mit quelques secondes a analyser sa question.
- Pourquoi aurais-je peur ? Rigel Black n'est rien à côté de son père. Il n'a que quelques mangemorts à ses pieds. Et puis il faudra bien le combattre tôt ou tard.
L'ange blond regardait la jolie brune avec des yeux admiratifs. Comment avait-il pu la laisser partir des années plus tôt ? Cette fille là était tout simplement merveilleuse. Elle ne se prenait pas la tête, était prête à affronter tous les combats, était attentive, écoutait les autres, n'était pas égoïste et l'aimait. Tout à coup, cette sensation qu'il ressentait dans son cœur depuis cinq mois disparue. Il ne lui semblait plus que son cœur était tiraillé entre deux clans. Cette fissure qui s'élargissait au fil des jours s'était miraculeusement refermée. Il venait juste de comprendre qu'il n'avait jamais cessé d'aimer la jolie gryffondor. Elle était sa vie, son oxygène et ne plus l'avoir à ses côté lui paraissait invivable. C'était donc cela, ce qu'elle avait essayé de lui dire quelques mois auparavant. Naussica n'était qu'une roue de secours, une bouée de sauvetage à laquelle il s'était désespérément rattaché pour éviter de sombrer. Ses mains étaient moites, son rythme cardiaque s'était accéléré.
- Hermione...
-Hum ?
Elle s'était replongée dans son roman.
- Ne bouge pas. Je crois que je viens de comprendre.
- De comprendre quoi ? Comment faire la vaisselle ? Demanda t-elle distraitement sans quitter des yeux son bouquin.
Il sourit. Décidemment, elle ne changerait jamais.
- Regarde moi, sil te plaît. Dit-il tendrement.
Elle plongea alors son regard chocolat dans l'océan aux reflets gris qu'elle aimait tant.
- Bien. Maintenant ne bouge pas. Il faut que vérifie quelque chose.
Ses grands yeux étaient pleins de questions. Alors doucement, il approcha sa tête de la sienne et posa ses lèvres sur les siennes. Toujours aussi douces, toujours aussi belles. Il sentit le cœur de sa protégée battre plus vite, puis il se retira. Elle le regardait avec incompréhension. Ses yeux étaient brillants et des larmes menaçaient de s'y échapper.
- Pourquoi as tu fais ça ? Demanda t-elle. Sa voix tremblait et son ton semblait plein de reproches.
L'ange blond sourit.
- Hermione, je t'aime.
Le teint de la lionne palissait à vu d'œil et Drago se demanda si elle n'allait pas tomber dans les pommes, devant son manque de réaction. Tout à coup, elle se leva et se mit à hurler des paroles incompréhensibles, mélangeant français, anglais et même la langue aquatique. Le beau serpentard ne comprenait qu'une phrase sur deux et la regardait avec des yeux grands comme des soucoupes.
- Non mais je rêve ! Tu te permets de m'embrasser comme ça et puis après tu me dis « je t'aime » ? Non mais tu débloques mon gars ! Tu sais très bien ce que je ressens pour toi et tu n'as pas le droit de me dire des choses comme ça quand elles ne sont pas sincères !
- Je...
- Non ! Tais toi ! Je ne veux pas t'entendre ! Tu as dit ça parce que tu t'es disputé avec Naussica et tu te sers de moi et de mes sentiments ! Mais la vie ne marche pas comme ça ! Tu es vraiment l'être le plus affreux et le plus inhumain que je connaisse !
Les larmes coulaient à présent sur ses joues et la pâleur de son teint avait laissé place à un rouge écrevisse. Devant le manque de compréhension de la lionne, Drago prit les choses en mains. Il se leva et la prit par les épaules, la forçant à le regarder. Lorsqu'elle parut à peu près calme, il attaqua :
- Hermione, je n'ai pas dit ça pour te faire souffrir. Je viens seulement de me rendre compte que ce que tu m'as dit est réciproque dit-il d'une voix douce.
- Ce que je t'ai dit ? Interrogea t-elle d'une toute petite voix.
- Il y a cinq mois, tu m'as dit tu ne n'avais jamais cesser de m'aimer, que tu m'aimais à travers Seamus et que tu n'avais jamais pu te résoudre à m'oublier. Je t'avais alors répondu que je comptais épouser Naussica et que la vie était parfois injuste. Tu t'en souviens ?
La jeune femme acquiesça et il reprit :
- J'ai toujours été long à la détente mais je me suis rendu compte, il y a deux minutes que tu es vraiment la meilleure femme que je n'ai jamais rencontrée et je ne me vois plus vivre sans toi. Je veux qu'on soit une famille, toi, Moetia et moi et que rien ni personne ne nous sépare, plus jamais.
Le beau visage d'Hermione baignait dans les larmes. Elle n'arrivait pas y croire. Combien de fois avait-elle rêvé du jour où Drago lui dirait tous ces mots ? En guise de réponse, elle passa ses bras autour du cou du jeune homme et approcha lentement ses lèvres des siennes. La dernière image qu'elle eut de lui avant de fermer les yeux, fut son sourire. Sincère, doux et tendre à la fois. Alors, seulement à ce moment là, leurs lèvres se touchèrent et se caressèrent pour un baiser passionné dont ils avaient tous les deux rêver maintes et maintes fois. Puis Hermione prit la tête du serpent entre ses mains et lui murmura :
- Et Naussica ?
Avec son petit sourire en coin qu'elle aimait tant il lui répondit :
- Qui ?
Il la colla encore plus que ce n'était possible à lui et ils s'embrassèrent encore. Toutes les barrières étaient tombées. A ce moment précis, les deux amoureux étaient les personnes les plus heureuses de la terre. Aucun doute ne planait au dessus de leurs têtes. Cette fois ils en étaient sures, ils s'aiment et ce, pour toujours.

Un amour de vélane (dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant