Chapitre 4.5

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(...)

— Par... pardon ?

— J'avais envie de toi, répéta-t-il les dents serrées. C'est ça que j'aurais dû te répondre quand tu m'as demandé ce que je fichais là.

Bon, ça y est... Elle venait à nouveau de perdre toutes ses capacités à raisonner. Bizarre comme cela lui arrivait de plus en plus souvent ces temps-ci.

— J'étais en train de manger, mais je n'arrêtais pas de t'imaginer dans ton bain... nue, dans la pièce à côté. Alors j'ai craqué. Je voulais te voir, t'embrasser, te toucher, Liha. Mais quand je suis arrivé... ta chute était tellement drôle ! Et quand j'ai vu la tête que tu faisais en voyant que j'étais là... désolé, je n'ai pas pu résister. Que veux-tu, comme je te l'ai déjà dit, les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure. Et me foutre de ta gueule est malheureusement l'une d'entre elles. Je n'y peux rien, c'est comme si j'étais génétiquement programmé !

Euh... Où voulait-il en venir, là ? Il était en train de... s'excuser ?

Elle allait ouvrir la bouche pour... Ben, pour être honnête, elle ne savait pas trop pour quoi dire, mais il la devança.

— Je sais, je sais... je ne suis qu'un sale con. Mais un sale con qui est en train de s'aplatir devant toi. J'aimerais quand même que tu notes l'effort. Je te signale que je suis en train de faire le premier pas là.

Ah ben oui... Il était bien en train de s'excuser. À sa façon certes, mais comme ce n'était pas tous les jours que Liam Ruadhan avouait se comporter avec elle comme un parfait connard...

— Euh... parvint-elle à balbutier, tu veux dire... faire le premier pas pour... pour coucher avec moi ?

Ses lèvres s'étirèrent sur son irrésistible sourire en coin et son cœur – ce traître – s'emballa aussitôt.

Oh par les Quatre ! Comment était-il possible d'être aussi beau ? Même avec les traits tirés et des cernes bleutés digne d'un insomniaque chronique ? Même avec les cheveux ébouriffés et une barbe de trois jours qui ne ressemblait plus vraiment à une barbe de trois jours ?

Elle était presque jalouse ! Même avec une tête de déterré, Liam restait le mec le plus viril, le plus sexy, le plus divinement canon qu'elle n'ait jamais rencontré – alors qu'elle même devait ressembler à une espèce de zombie maniaco-dépressif avec l'allure d'un rat mouillé – et du coup, quoi qu'il dise après ça, elle savait très bien qu'elle ne lui résisterait pas.

Ah bordel ! La nature était aussi une sacrée garce quand elle s'y mettait !

— Dis-moi que tu n'y as pas pensé toute la journée, Liha... répondit-il en plantant ses magnifiques yeux gris dans les siens. Dis-moi que tu n'en crèves pas d'envie depuis que tu es sortie de mon lit, ce matin. Dis-moi que la perspective de te retrouver ici, ce soir, avec moi, n'est pas la seule chose qui t'ait permise de ne pas péter un câble pendant cette journée de merde. Dis-moi tout ça et tu pourras me redemander de te lâcher.

Euh... ga... gue... euh...

Pour résumer, c'était à peu près les seules pensées – non-cohérentes je vous l'accorde – qui parvinrent à s'immiscer dans son cerveau quand Liam s'arrêta de parler.

Mais, sérieusement, cela l'énervait aussi qu'il ait un tel pouvoir sur elle. Qu'il l'attire autant, qu'elle soit raide dingue de lui alors que c'était un sale con. Qu'il parle, qu'il la touche et que toute sa jugeote s'évapore instantanément. Qu'il lui demande son avis, qu'il l'interroge sur ses sentiments, alors qu'il n'en avait rien à faire. Qu'il veuille juste tirer un coup et que ça ne fasse pas une grande différence si la fille dans son lit avait son visage ou celui d'une autre.

ORCAM - Tome 1 : Automne (2ème partie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant