Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.

Chapitre Treize : furieusement sexy.

Je regarde mon reflet dans le miroir avec une certaine confiance. Je suis dans un ensemble vert foncé, très discret, avec mes cheveux attachés en tresse longue pour qu'ils ne me gênent pas. De ce que j'ai compris, je vais surtout devoir observer, mon problème est donc surtout de ne pas coincer mes cheveux dans les branches. En regardant l'heure sur la constellation, ce qui devient une certaine habitude, je sors de ma chambre et lisse mon haut en regardant dans le couloir. Mes baskets sont toujours à mes pieds, elles constituent avec la bague la seule chose réconfortante que je puisse avoir avec moi.

Je croise Lazuli dans le couloir, qui me regarde les yeux brillants. Sa peau nacrée est striée d'un maquillage noir, camouflant en partie son épiderme naturellement brillant. Elle a un ensemble gris et noir, moulant son corps en lui permettant ainsi d'avoir des gestes souples et rapides. Elle a un arc simple et très fin entre les mains, noir aussi. Je le regarde avec curiosité, et elle me sourit.

-On a tous des armes différentes dans notre chambre. Quand tu sauras quelle est celle qui te convient le mieux, tu en auras aussi, normalement. En attendant, tu devrais prendre ça...

Elle me tend une ceinture avec quatre dagues dessus, deux longues et deux plus petites. Je lui adresse un mouvement de tête reconnaissant, avant de passer la ceinture autour de ma taille. Je ne sais toujours pas me servir de ce genre de chose autrement que pour couper des saucissons, mais on va devoir faire avec. Je préfère largement avoir la possibilité de me défendre avec des armes, bien que je ne sache pas comment m'en servir, plutôt que de n'avoir que mes pauvres poings pour frapper, mêmes s'ils sont l'objet d'une nouvelle force. Lorsque j'ai fini de boucler la ceinture, Zircon sort derrière nous. Je le reconnais grâce à son pas claquant toujours aussi fortement le sol, comme s'il avait envie qu'on le remarque et qu'on tourne la tête vers lui. Il passe entre nous deux, les cheveux noirs remis en arrière sur son crâne, le bas des yeux lui aussi marqué par deux traits sombres, le regard filant droit devant. Il a un ensemble noir, moulant son corps et rendant plus gracieuse encore sa gestuelle. Au bout du couloir, il y a Mirza, et là, il n'y a pas photo : le Lion surpasse largement le Scorpion dans sa stature. Sa peau basanée est marquée par des tatouages noirs, son visage marqué comme si c'était un guerrier d'un autre temps. Il a sa longue épée noire coincée dans le dos, et ses yeux jaunes brillent doucement dans le corridor.

-Parfait, tout le monde est là ?

-Oui ! dit avec une joie non-dissimulée Mirah. On peut y aller !

Elle frétille sur place, les yeux exaltant d'excitation. Son marteau sombre tourne dans l'air et frappe le sol en témoignant de son impatience, avant de se diriger vers les escaliers. La majorité des chevaliers font le choix amusé et stratégique de ne pas trop l'approcher, et je ne les comprends que trop bien : cette jeune femme pourrait blesser quelqu'un, à balancer d'une façon si peu mesurée son marteau dans l'air. Elle a une attitude de gamine qui ne lui ressemble pas, comme si la partie de chasse que l'on s'apprête à effectuer est la meilleure chose qui peut arriver dans sa vie. Après petite réflexion, je me dis que c'est sans doute le cas. La fureur et la haine que Mirah nourrit envers les Vile est telle qu'elle se réjouit de leur mort. C'est flippant. Mais compréhensible.

-On y va ! déclare-t-elle.

Mirza la laisse faire, la regardant partir en réprimant un sourire et un soupir, avant d'indiquer au reste de l'équipe que nous partons. En chemin, Noa s'approche de moi et regarde mon visage. Lui aussi a des traits noirs sous les yeux, sur le haut de ses pommettes et longeant ses joues jusqu'à sa bouche. Je ne comprends pas leur soudaine lubie pour cette attention de guerrier, ils aiment se peinturlurer de la sorte quand ils partent en mission ? Ou alors, c'est une raison plus profonde que ça, dont on ne m'a pas fait part. Azolt a dû oublier de me le dire... du coup, j'ai l'impression de ne pas vraiment faire partie de leur équipe. Un décalage dont je me passerais bien. Noa plisse ses yeux saphir, avant de prendre son menton dans sa main.