Chapitre Quatorze : grotte aphrodisiaque.

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Il y a quelque chose qui ne va pas. J'ai beau parcourir de nouveau ma chambre, regarder dans tous les coins, je ne revois pas cette forme féminine qui était là la dernière fois. Elle m'avait pris mon lit, elle devait disparaître, mais maintenant qu'elle n'est plus là, je sens que ce n'est pas normal. Quelque chose ne va pas. La chambre est beaucoup plus grande, de nouveau, mais je peux me faufiler dans des coins que jusqu'à présent je n'avais pas remarqué. Sous la commode, il y a un trou, comme un trou de souris. La sourie doit être sacrément grosse. J'arrive à me faufiler dedans, même si la sensation d'être autant collé contre les parois d'un mur ne me plaît pas. Je siffle ma désapprobation, mais je dois continuer. Il n'y a personne. Je débouche dans une salle que je connais bien : celle de la Grande Ours. Elle est si immense ! Et beaucoup plus intimidante. Je ne sais pas si je vais arriver à m'y retrouver. Le cristal se met à briller, de plus en plus fort, et me brûle la rétine. Je plisse mes yeux, contrariée, avant d'en faire le tour pour littéralement plonger dans la galaxie. Je ne savais pas qu'on pouvait vraiment plonger tête la première dans les étoiles ! C'est une expérience un peu effrayante, même si je n'ai pas le temps d'y penser.

Je zigzague entre les petites planètes et les boule de gaz, regardant sur l'une et l'autre si je parviens à voir cette forme. Elle ne doit pas être bien loin. Lorsque j'arrive devant la planète bleue et verte, je sens mon cœur battre un peu plus vite. C'est celle-là ! Elle doit être là. Je plonge vers la forêt sans trop savoir comment, avant littéralement traverser la terre, et me retrouver dans une grotte que je n'ai pas le temps de voir. Des cris de douleur m'attirent à la vitesse de la lumière vers la source que je cherche, et je me prends violemment quelque chose qui ressemble à un mur, me faisant moi-même crier par la surprise et la douleur.

J'ouvre d'un coup les yeux, sortie de mon rêve par une sensation qui m'a plongée elle-même dans le monde des songes. Mon corps se cambre brusquement, mes muscles se tordent et je hurle. Je hurle parce qu'une sensation électrique me traverse la colonne vertébrale et est en train de me griller le cerveau. Je me tortille dans tous les sens pour en échapper, mais je crois bien que c'est impossible. Une fois que les coups de jus ont enfin cessé, mon corps retombe lourdement sur la pierre dure et froide, et je peux reprendre mon souffle. Mon cœur tape comme un fou dans ma poitrine, me faisant haleter. Ma vision floue m'empêche de correctement me situer, mais je n'en ai pas besoin pour savoir où je suis. Cette séance de torture m'a amplement suffi.

-Enfin ! dit une voix mielleuse. C'est que je commençais à m'ennuyer, toute seule.

Mes oreilles ont beau siffler, j'arrive à entendre cette voix qui recommence à s'incurver dans mes oreilles. Je n'entends même qu'elle. Les gargouillis autour de nous sont plus ténu, mais je n'ai pas de mal à deviner à qui ils sont. Je tente de bouger quelque chose de mon corps, mais je ne sens plus ni mes jambes, ni mes bras. Lorsque je tourne la tête, je remarque que mes poings sont fermés, et retenus par les pattes longilignes et visqueuses de ces virus dégoûtant. La grotte dans laquelle je me trouve est froide, et est d'une couleur bleue que j'aurais trouvée charmante dans d'autres occasions. J'ai beau chercher, il me faut un moment avant de trouver la source de cette voix. Je comprends bientôt pourquoi je n'arrive pas à bouger : la furie est assise sur mon corps, les jambes de part et d'autre de mon buste. Elle contribue à la difficulté que j'éprouve à respirer.

Un sourire étire ses lèvres violettes parfaites. Elle a les bras croisés contre sa poitrine, la mettant exprès en valeur. Son habit est d'autant plus insultant aux bonnes mœurs, car il ne s'agit que d'un body avec décolleté plongeant. Il est fait d'écaille de poisson, et il est mauve. Tous ses attraits renforcent la beauté de sa peau rosée. Par modestie, elle a aussi les bords de son habits habillés d'ornements en or. J'ai beau tentée de résister, je ne parviens pas à retenir mes yeux de se relever vers les siens. Heureusement pour moi, ils arrivent à regarder ses cheveux et à remonter ainsi jusqu'en haut de sa tête sans croiser ses dangereuses pupilles. Ne pas voir son visage est comme résister à une tentation trop grande, que je n'arrive pas à tenir.

Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant