Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.

Chapitre Trente-Deux : traîtresses intentions.

La chute est tout aussi brève qu'interminable. Nous roulons sur des roches dures et aiguisées, nous éraflant les mains, les genoux et le visage. Finalement, le boyau semble tourner, s'aplatir, et je rencontre violemment le sol dans un bruit sourd, les mains à plat par terre. Elles me brûlent. Tout mon corps me brûle à cause de la descente que je viens de subir. Je crache des morceaux de roches, au goût métallique du sang, qui se sont invités dans ma bouche, avant de relever le regard devant moi. Il fait noir, mais fort heureusement, des minerais de couleur rouge éclairent partiellement l'endroit. On n'y voit pas plus loin que le bout de son nez quand même. Derrière moi, j'entends un râle de douleur. Krell est avec moi, se tenant le bras en grimaçant.

-Putain !

Il se relève avec une vitesse incroyable, avant de regarder son membre douloureux. En fronçant ses sourcils, il grogne, et j'entends dans un craquement écœurant qu'il le remet à sa place. Le geste me fait sursauter, et mes yeux se ferment pour que je chasse ce bruit de ma mémoire. Comment peut-il faire ça aussi facilement ? Le chevalier regarde la paroi, posant ses mains dessus, avant de pousser un nouveau juron. Pour ma part, je prends mon temps pour me relever, ne voulant pas tomber à nouveau. Mes jambes tremblent tellement j'ai mal. De nombreuses griffures et petites coulées de sang me piquent et grattent ma peau. Je grimace, retire les cailloux sur moi, en remarquant que plusieurs se sont invités dans mon épiderme. Génial. Ça va me prendre des heures à tout retirer... fort heureusement, mes nouvelles capacités de guérison semblent s'activer.

-Bon, tu te bouges ? râle devant Krell. Il faut qu'on trouve un moyen de sortir de là !

Je relève les yeux dans sa direction. Il est énervé. Ses yeux tentent de trouver le moyen de remonter à la surface, mais il est impossible d'escalader une pareille surface et une pareille hauteur sans équipement. Pour ma part, je regarde alors devant moi, remarquant qu'il y a un boyau qui nous attend. Il doit forcément conduire à une sortie... ou nous enfoncer encore plus dans la terre. Le Bélier n'arrête pas de jurer, essayant de frapper dans la roche pour qu'elle se décompose, mais tout ce qu'il arrive à faire, c'est projeter des cailloux coupant tout autour de nous, augmentant les risques de se blesser. Ses phalanges commencent à rougir dangereusement, mais vu l'état de colère dans lequel il est, je n'ai pas très envie de l'approcher et lui demander de faire attention.

-Mais ce n'est pas vrai bordel !

Ses cheveux sont désordonnés sur son crâne. Les miens doivent sans doute être encore pire, mais je ne préfère pas imaginer le résultat. Le jeune homme à la peau mate finit par se prendre la tête entre les mains, les coudes appuyés contre la roche, la respiration lourde. C'est sans doute le meilleur moment pour l'approcher, mais je n'ose pas trop. Mes jambes ne veulent pas bouger face à sa colère, qu'il n'hésite pas à déverser sur la roche. On ne peut pas rester là pour autant. Il faut qu'on trouve le moyen de sortir rapidement d'ici. En jetant un regard dans le boyau qui s'ouvre à nous, dans les profondeurs de cette terre torturée, je me dis que c'est sans doute par là que se trouve la sortie. Mes poings se serrent. Il faut qu'on fasse vite, car les deux complices au-dessus de nos têtes ont été très clair : ils veulent détruire quelque chose. Que ça soit la planète ou une personne en particulier, je n'ai pas très envie de le savoir, pareillement que je ne souhaite pas leur donner le temps nécessaire à réaliser leur plans. De ce que j'ai compris, en tout cas. Je ne sais pas encore si c'est faisable, s'ils le peuvent, si leur pouvoir sont assez puissants pour ça, mais je sais que c'est ce qu'ils ont prévus. Et même si Lux m'aime bien, j'ai des doutes quant à la volonté de Daemon de me garder en vie. Il faut faire vite.

-Krell, on peut avancer, lui fis-je remarquer le plus gentiment possible. On ne peut de toute façon pas remonter par là.

-Je sais.