Chapitre Vingt-Neuf : un vide dans l'espace.

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En média : la première photo d'un trou noir prise par la NASA.

Cela fait quelques semaines, peut-être un mois... non, deux, que nous sommes rentrés de Scoltide, et je n'ai jamais été aussi calme. Aussi absente, aussi. Je n'ai pas voulu questionner Succombe sur sa présence sur Scoltide, étant déjà trop occupé avec mes propres soucis, tout comme je n'ai pas voulu que Mirza ou Mirah m'approchent de trop pendant ce laps de temps. Je reste la majorité de la journée ou à l'entraînement avec Gotham, qui tente par tous les moyens de me « remonter le moral », ou dans ma chambre, à réfléchir sur ce que je devrais faire ou ce que je devrais penser. J'ai besoin de me poser, d'encaisser ce que j'ai appris sur Lux et je ne parle pas beaucoup. Jusqu'à présent, malgré ces révélations, j'ai réussi à tenir le coup, c'est uniquement parce qu'on avait besoin de moi. Je ne pouvais pas passer en mode « zombi » et laisser Wana se débrouiller avec ses parents, tout comme je ne pouvais pas me permettre d'être aussi absente, mais maintenant que tout l'action est retombée, je laisse à mon esprit et surtout à mon cœur le temps de digérer toutes ces informations... ça commence à inquiéter les chevaliers. Si au début ils avaient pris mon mutisme pour un désir de se faire discrète, ce qui est quelque part le cas, Azolt a fini par se demander pourquoi je ne lui répondais jamais par des questions, ou que je ne répondais jamais tout court d'ailleurs. C'est vrai que je suis d'habitude trop curieuse pour l'épargner, mais ma curiosité a été grandement diminuée depuis la chute de notre mission à Scoltide. Lazuli n'a pas tardé à me bombarder aussi de ses inquiétudes. Le reste des chevaliers ont trop à faire pour se soucier de ce que je deviens. Dans le cas de Mirza, c'est tout autre chose : je ne l'approche plus du tout. Le Lion commence à trouver ça louche, je le sais.

Mais pour l'instant, je ne suis pas du tout dans cette optique d'améliorer mes relations et de faire un quelconque effort en société. Je suis sur mon lit, le coussin serré contre moi, dans ma chambre, et jette un coup d'œil à l'horloge dans le mur. Il est six heures quarante. J'ai encore vingt minutes avant de pouvoir sortir de cette chambre, prendre mon petit déjeuner et commencer l'entraînement avec Gotham, jusqu'à midi. Ensuite, je déjeune, comme tous les jours, avec les autres, et je pars dans la bibliothèque ou dans les jardins pour lire ou continuer de m'entraîner. Mes crampes et autres douleurs dans mon corps me font de moins en moins mal, Gotham m'a expliqué en riant que c'était parce que je développais « enfin » des muscles, mais je n'ai pas pris la peine de réagir ou de rire à la blague. Mes questions intérieures sont bien plus assommantes que les pompes que me fait faire le Poisson et ses blagues.

Mon serpent entre dans la pièce et vient s'installer à côté de moi, me regardant comme s'il ne s'attendait pas à ce que je sois déjà levé. Je lui tire la langue, dans un geste tout aussi puéril que moqueur, ce qu'il me rend. Il me siffle dessus, avant de revendiquer sa place sur mes jambes. En soupirant, je lâche alors mon pauvre coussin pour le laisser s'installer sur mes genoux, sans prendre la peine de m'intéresser à ce qu'il fait. Après quelques minutes à attendre qu'il se pose, je me rends compte qu'il a fini par s'arrêter. Lorsque je baisse mes yeux sur lui, je remarque qu'il observe avec une curiosité presque outrageante le livre La Transformation, toujours sur ma table basse. Je l'avais oublié, celui-là. En soupirant encore une fois, je regarde de nouveau mon serpent, qui lui ne bouge pas sa tête, avant d'aller prendre ce bouquin qui était censé m'aider à savoir ce qui m'attendait dans ma nouvelle vie. Je crois que j'ai une petite idée de ce qu'il va me dire dans la suite de ses pages.

« 5 : les autres sens seront décuplés au fur et à mesure de la transformation de chaque Chevalier de l'Ordre du Zodiaque. Cette transformation dépend totalement de l'individu, allant parfois d'un odorat surdéveloppé, avec une faculté à reconnaître l'essence de chaque personne lorsqu'elle est plus ou moins proche, une ouïe portant jusqu'à un certain kilométrage, ou une vision nocturne très développée, un toucher permettant de connaître la moindre trace sur une quelconque surface. Ces facultés dépendent totalement de la race du chevalier, de ses capacités organiques et de ses habitudes. Il se peut qu'un chevalier cumule plusieurs dons à la fois, cependant il est très rare qu'ils les aient tous. Ce genre de capacités se décuplent au fur et à mesure des années. Les Chevalier du Zodiaque auront moins besoin de sommeil pour refaire leur force, grâce à l'énergie de la Grande Ours : au vus des combats qui leur seront imposés, qui peuvent parfois durer des jours, les chevaliers n'auront pas besoin de dormir autant de temps avant leur transformation. Cette particularité s'explique par l'énergie que la Grande Ours transmet aux Chevaliers du Zodiaque lors de leur nomination, et prend effet dès que la véritable couleur des yeux des Chevaliers du Zodiaque est révélée. »

Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant