Chapitre Quarante-et-un : furie furieuse.

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-Piqza est une planète très rocheuse, me dit Azolt, assit dans son siège et me montrant dans une bulle l'endroit où nous allons. Habitée par des hommes-faucons, c'est là qu'ils ont trouvés refuge lorsque leur galaxie a explosé. Elle est infestée de raseurs qui détruisent et mangent petit à petit la terre... et elle est réputée pour ses escroqueries et pour être la planète de prédilection de certains pirates. C'est l'une des raisons pour lesquelles aucun gouvernement ne met jamais les pieds dessus.

-C'est rassurant...

Je soupire, m'affale dans mon siège en face du Sagittaire, avant de croiser mes bras. Je ne pensais pas que la planète du Scorpion serait à ce point mal vue. Et, je ne vais pas mentir, je me souviendrais de son nom grâce à « pizza ». Je risque de faire souvent la confusion, d'ailleurs, mais ce n'est pas ma faute, c'est ce que j'entends à chaque fois que l'on prononce ce mot. « Piqza », « pizza », c'est pareil. Merolt avait dit quelque chose, à ce sujet... que Zircon ne venait pas d'une planète très côté. Je suppose que l'ambiance dans laquelle il a grandi n'a pas facilité ses relations sociales avec les autres. Le Scorpion est toujours aussi silencieux, même s'il observe du coin de l'œil notre petite réunion improvisée. La bulle dans laquelle nous pouvons voir la planète nommée Piqza retranscrit en temps et en heure ce qu'il s'y passe. Et ce qu'il s'y passe n'a rien de rassurant.

-Des traces thermiques étranges ? s'enquit Mirza, les yeux braqués droit devant lui.

-Au niveau du cœur, oui, grimace Azolt. Dans des grottes. On dirait qu'une armée de Vile sort de je ne sais où...

-Un trou noir ? propose Merolt. On sait que c'est de cette façon qu'ils se déplacent, et ça ne m'étonnerait pas que des brèches soient présentes sur cette terre, comme aucun gouvernement ne prend jamais le risque de venir.

-Sans doute, acquiesce Azolt. On a aussi des traces humaines... des pirates, peut-être. Ils ne savent pas encore ce qui se passe, puisqu'ils sont en surface.

-Ils vont atteindre le temple dans longtemps ? se renseigne Zircon.

Sa voix est rauque, comme s'il venait de se réveiller d'une longue sieste. Ses yeux sont fatigués, mais ils brillent d'une détermination meurtrière. Je suis surprise qu'il prenne la parole, lui qui restait enfermé dans son mutisme jusque-là. J'imagine qu'il a d'autres préoccupations que de lancer des remarques sarcastiques à tout bout de champs, pour une fois.

-Bientôt, blêmit Azolt à côté de moi. Il faut qu'on...

-On y est, tranche Mirza en arrivant dans la galaxie.

Le Lion ne prend pas la peine de se faire discret. Je n'ai pas le temps de décrypter la galaxie du Scorpion, mais les masses grises et noires que je vois, alternée par des plateformes métalliques, ne rend pas l'ambiance rassurante. Le blond cuivré fonce droit sur la planète centrale, cachée par un épais manteau flou sombre, étant guidé par la seule petite bulle qu'Azolt tient entre ses mains. Nous traversons enfin la couche nuageuse et opaque de Piqza. Les gaz gris et noirs me laissent bientôt découvrir une terre entièrement noire et grise, rocheuse comme je l'ai déjà vu dans la sphère du Sagittaire. Elle est en effet constituée d'une drôle de façon, comme si son sol avait été grignoté par des tonnes de petites dents. Lorsque le vaisseau est posé, je remarque à terre des rats, aux griffes et dents énormes, à la longue queue grésillant d'éclairs, relever le regard vers nous. Leurs yeux noirs nous observent, sans bouger... puis, l'un d'eux hurle d'une voix gutturale et stridente, faisant disparaître tous les autres dans des trous alentours. Noa grogne dans mon dos.

-Je déteste ces créatures.

-Elles ont peur des hommes, siffle Mirah en relevant la tête. Bon alors, on y va ou quoi ?! On ne va pas attendre de perdre Zircon pour foncer dans le tas, si ?!

Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant