Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.

Chapitre Six : entraînement.

La pièce est très grande, et mon corps, très long. Je longe le curieux sol, froid, lisse sous les muscles qui me permettent d'avancer. Je tire sur eux pour réussir à inspecter la pièce, n'arrivant pas à me relever autrement qu'à-demi. Je finis par voir mon lit... quelqu'un bouge dedans. Mon lit ? Il est beaucoup plus grand que ce que je pensais ! Et la personne dedans aussi... je laisse un sifflement s'échapper de ma bouche, je n'aime pas que l'on s'instruise ainsi dans ma chambre. D'autant plus que la silhouette, à priori féminine, paraît endormie. Depuis combien de temps est-elle là ?

Je cherche autour de moi un moyen d'arriver à grimper sur le lit, mais il est trop en hauteur. Je ne croyais pas qu'il était si haut, la chambre a dû grandir, ce n'est pas possible autrement. Je plisse mes yeux, me dirigeant sur le côté. Je vais bien arriver à monter sur ces couvertures d'une façon ou d'une autre. Je parviens à monter sur le bois de la structure, avant d'un coup de me jeter sur la personne pour l'étrangler et la mettre hors d'ici. Dehors !

Je me réveille en sursaut, le cœur battant la chamade, avant de regarder d'un air paniqué autour de moi. C'est comme si quelque chose venait de m'attaquer, alors que dans mon rêve, c'était bien moi qui attaquais quelqu'un ! Perturbée, je regarde autour de moi pour me situer. Et l'environnement ne me réconforte pas trop. Je me souviens que je ne suis plus chez moi, et mon visage se mue en une expression de doute et d'indécision. Puis, les événements de la veille me reviennent en pleine figure, me faisant pâlir. Je déglutis, avant de regarder la chambre autour de moi. Elle est comme dans mon rêve, mais, étant plus grande, les choses me semblent plus proches, et la pièce plus petite. Cette relative sensation d'étouffer, amoindrie par les murs ressemblant à l'espace, accélèrent les battements de ma matrice. J'inspire profondément et ferme mes yeux le temps de calmer mon cœur. Une fois qu'il est plus paisible dans ma poitrine, je rouvre les yeux et parcours le décor encore une fois autour de moi. Rien n'a changé, ce qui constitue un soulagement tangible. Je remarque tout de même que la pièce est plus claire, je ne sais comment. On dirait qu'un soleil à décider de déverser ses rayons directement venant du plafond, c'est étrange. Je ne me sens toujours pas chez moi, mais au moins, la réalité à laquelle j'appartiens maintenant ne change pas du jour au lendemain.

Je me lève, avant de me souvenir que Mirza m'avait demandé de me réveiller à la septième étoile. Je cherche la constellation sur les murs, avant de la voir juste au-dessus de ma porte. Je compte une à une les étoiles plus brillantes que les autres, avant de voir que je suis un peu en avance. Quoi que fût ce rêve, il m'a au moins permit d'être dans les temps.

N'y pensant plus, je me dirige vers la salle de bain dans l'idée de prendre une douche revigorante pour affronter cette nouvelle journée. Je comprends un peu plus qu'hier ce qu'il se trame dans mon existence, mais ce n'est pas pour autant que c'est rassurant. Perdue entre les pensées folles et les plus rationnelles, pouvant expliquer plus ou moins ce que je vis, je m'engage à faire le plus vite possible et à me vêtir de la façon la plus discrète que je puisse. Mon entrée dans le groupe avait été suffisamment remarquée comme ça, je ne tiens pas plus que ça à être la bête de foire, et à attirer les regards. La solution la plus sage est encore de passer pour quelqu'un de tout à fait normal, ou alors réservé. La normalité a atteint un stade que je ne suis plus en mesure de comprendre. Va alors pour le renfermé.

Je pris de ce fait un haut noir à bretelle, et un pantalon ressemblant au jean que j'avais pris hier, si ce n'est qu'il est lui aussi noir. Une constellation est brodée dessus, sur toute ma jambe gauche, de même que le haut qui sur toute ma hanche fait briller exactement la même chose. Je regarde dans le miroir un instant les étoiles, avant de les comparer à celles présentes sur le mur au-dessus de ma porte. Se sont les même, cependant elles ne me disent rien du tout. D'accord, je ne suis pas douée en tant qu'astrologue, mais je pense quand même avoir une mémoire visuelle. Or, ce que je vois là ne me fait pas du tout écho... il faudra que je demande plus de renseignements à Mirza. Elles ont le même dessin, mais sur mes habits, il doit y avoir une soixantaine d'étoiles. Alors que, sur la porte, j'en ai 24.