Chapitre Trente-Six : confessions.

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/!\ la direction n'est pas responsable des AVC, des pleurs, des crises, des morts et des craquages qui se déroulerons dans ce chapitre. Des boîte à mouchoirs, des punching-balls avec la tête de l'auteur, des défibrillateurs et des coussins étouffement-crise-fangirl sont à votre disposition à droite de votre lecture. Merci. /!\ (quoi xD ? Fallait bien que je vous prévienne !)

Après une bonne nuit de repos, et surtout à m'être assommé avec des souvenirs qui défilaient dans ma tête, je me réveille le lendemain avec un tout nouveau regard sur ce qu'il s'est passé récemment. Mes yeux parcourent la chambre, galactique, dans laquelle j'habite depuis un long moment maintenant. Je ne sais pas quoi en dire. Mes poings se serrent dans mes draps, mes lèvres se pincent. Des paroles de Zircon, encore, reviennent dans ma mémoire. Tu ne rentreras jamais chez toi. Je ne pensais pas qu'il disait la vérité, mais maintenant, elles me semblent tout à fait fondées. J'ai vraiment l'impression que je ne rentrerais pas chez moi. Plus jamais. Cette constatation me donne un coup dans le cœur. Je baisse ma tête. J'ai mal.

Le mal de la dimension, ironiquement. Nagini est lovée près de mon oreiller. Elle se réveille quelques minutes après moi, et me regarde les yeux jade brillant. Quand elle constate que des gouttes d'eaux salées tombent sur la couverture, le serpent arrive en sifflant et s'installe sur mes genoux. Elle est lourde, comme elle est faite en or, mais je ne la repousse pas. J'ai mal... et j'ai l'impression qu'elle peut me comprendre, même si c'est un serpent, même si c'est une créature fantastique, même si c'est quelque chose que je ne suis pas censé avoir sous les yeux. Elle relève son regard jade vers moi, avant de pencher sa tête comme pour me questionner. Je laisse les larmes parler à la place. C'est tout ce que je peux faire, de toute façon. Pleurer, laisser couler, et ensuite repartir dans un combat qui ne me regarde presque pas. Je n'arrive pas à croire que ça me soit tombé dessus, comme ça, d'un coup. C'est impossible.

-Tu crois que je vais arriver à rentrer chez moi ? demandé-je à Nagini.

Le serpent ne dit rien, naturellement. Il siffle simplement dans ma direction, avant de poser sa tête sur mon ventre et se frotter affectueusement à moi. Je laisse un léger rire s'échapper de ma gorge, et mes yeux se détourner sur le mur à côté de moi.

-Non, je veux dire, chez moi, dans ma dimension. Pas ici. Retourner à ma vie normale.

Nagini ne répond pas. Elle se contente de me rassurer dans ses faibles moyens. Et je comprends que Zircon avait raison. Je ne rentrerais pas, tout simplement. Cette vérité ne me touche que maintenant, et elle me brise le cœur. Je ne crois pas que je vais sortir, aujourd'hui. Il le faudrait peut-être, ça serait trop louche de ne pas sortir, mais je n'en ai pas envie. Je ramène mes genoux près de moi, laissant mon serpent s'accommoder à la pose, avant de poser ma tête entre mes jambes et entourer mes bras autour de moi. Ce n'est pas... mon choix.

Tu aurais dû avoir le choix.

Lux avait raison. Je n'ai pas choisi. Je n'ai pas voulu être une Serpentaire, venir dans cette dimension de merde, et prendre part à un combat qui n'est pas le mien. Je n'ai pas voulu attaquer Succombe. Je n'ai pas voulu lui planter ma dague dans le ventre. Je n'ai pas voulu me retrouver face à Lux, non plus. Ni même face à des préjugés comme ceux que portent Tila ou Mirah ou Zircon ou qui que ce soit d'autre. Je ne suis pas taillé pour cette vie-là, et ce n'est certainement pas mon caractère qui va changer quelque chose... je suis tiraillée entre le désir de rentrer chez moi, comme le premier Serpentaire, et l'envie irrésistible de les aider. Parce que je sais bien que je ne peux pas les laisser comme ça non plus, même si je n'ai pas les épaules pour tenir ce genre de responsabilités. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive depuis que je suis ici, je fais des rêves étranges, on s'évertue à me faire tourner en bourrique, et je deviens de plus en plus illogique dans ma façon de penser ! Je n'arrive pas à réfléchir correctement. Je n'arrive pas à retrouver ma chère rationalité... ça me fait peur. Je sais que ça me fait peur. Je sais que j'ai peur, à l'instant même où je comprends que ce qui me dérange, ce n'est pas tant le fait d'être une Serpentaire. C'est le fait de le rester pour toujours. C'est également le fait d'avoir des secrets que je me sens obligé de cacher. Comme cette petite plume noire étrange que j'ai planqué – sans trop d'originalité – dans mon tiroir de table basse, sous le livre « La Transformation », qu'il faudrait peut-être que je termine.

Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant