Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.

Chapitre Trente-Neuf : le Conseil Galactique.

La salle qui nous fait face est immense. C'est une vaste cour, comme si nous étions en plein procès, mais dans un amphithéâtre comme ceux de la Grèce Antique. Un immense bureau est face à nous, il fait au moins trois fois ma taille et est constitué de ce même matériaux bleu et sombre que sur les portes. Les dix-huit signes du zodiaque en constellation y sont représentés. Lorsque les lourdes portes se ferment dans notre dos, provoquant un bruit sourd et claquant dans toute la salle, je prends soudainement conscience que nous sommes treize... face à facilement plus d'une centaine de personnes. Les auras des chevaliers ont beau me réconforter et me faire sentir plus forte, les yeux de ces gens que je ne connais pas posés sur moi ne me rassurent pas. D'autant plus que toute la galaxie peut nous voir. Le stress commence à revenir, et Mirza le sent. Il passe son pouce sur mon épaule, geste discret destiné à me réconforter. Ça fonctionne.

En face de nous, je remarque un homme, dans la quarantaine, qui nous observe avec une attention toute particulière. Il me dit quelque chose... il a les cheveux noirs, des yeux gris et un regard perçant, et tient son menton entre son pouce et son index, posé sur une barbe de quelques jours. Son regard passe sur chacun de nous, d'un air expert, calculateur, réfléchit. Lorsque ses yeux de la couleur du métal se posent sur moi, un sourire malicieux étire ses lèvres. Il me dit quelque chose. Je l'ai déjà vu.

-Voilà enfin les nouvelles stars de l'Univers, les douze... oh, pardon, treize chevaliers du Zodiaque... j'ai presque envie de dire que je suis surpris.

Ce sarcasme ne nous aide pas à être à l'aise. Mirza redresse la tête, le fixant à son tour de ses yeux perçants ambre. Il est le seul, sur cet immense bureau galactique, nonchalamment adossé à son siège, comme s'il s'ennuyait à mourir ici. Toutes les autres personnalités politique de cette dimension sont assises dans l'amphithéâtre dans son dos, comme des Grecs regardant une représentation théâtrale d'un œil critique. Je n'ose pas bouger, même pas respirer, sentant mon cœur battre comme un sourd dans mon corps. Face à notre silence, l'homme devant nous soupire et fait légèrement tourner sa chaise, regardant le plafond d'un air ennuyé.

-Ohh, je sens déjà la palpitante discussion qui va s'imposer, si personne ne dit un mot... dis-moi, petite Serpentaire, tu ne pourrais pas te présenter face à tout le monde ?

Soudainement, son regard repasse sur moi, alors qu'un grand sourire étire ses lèvres et que ses bras se posent sur le bureau en face de lui. Il se relève même pour pouvoir me regarder dans toute ma hauteur. Il me fixe, moi. Ils me fixent, moi. Tous. Je déglutis, affreusement mal-à-l'aise. L'homme devant moi s'impatiente, haussant un sourcil.

-Eh bien ? Nous n'avons pas toute la journée !

-Fou lui la paix, Meaglin, siffle Zircon quelques pas plus loin.

Ledit « Meaglin » le fusille du regard, de ses yeux particulièrement vifs. Je ne sais pas comment se débrouille le Scorpion pour lui tenir tête de cette façon, moi, je n'aurais pas osé. Il est beaucoup trop intimidant. En voyant que je suis perdue, pour changer, Mirza me chuchote l'identité du personnage devant moi.

-Meaglin, aussi appelé « œil vif ». Il est l'ancien Scorpion.

L'ancien Scorpion ?! Alors déjà que je ne suis pas apprécié de l'actuel, si l'ancien commence une nouvelle fois à me courir sur le système, ça ne va pas le faire. L'homme pose son regard sur Mirza, avant de se rasseoir dans son siège, toujours me fixant. Ses yeux sont particulièrement déstabilisant. Il porte bien son nom, aux sonorités plaisantes, mais à la signification flippante. Je ne peux pas m'empêcher de remarquer une nouvelle fois qu'il est seul à ce bureau. Il n'est quand même pas le seul chevalier restant de la précédente génération ? Parce que, si c'est le cas, ça m'inquiète.