Chapitre Trente-Trois : réfléchissons, vite.

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Je suis dans l'espace. Je le sais par les nombreuses constellations autour de moi. Plus précisément, je suis dans la salle d'astrologie, en train de regarder les constellations d'animaux et de chevaliers qui s'étendent sous mon regard. Je les connais de mieux en mieux, à force de les voir sur les chevaliers tous les jours et dans le quartier général, je commence à les reconnaître. Mon regard se tourne vers le cristal. Il brille plus intensément lorsque je pose mes yeux sur lui. Je ne sais pas si c'est parce que je suis allongé par terre, mais il est immense. Je m'avance vers lui, comme pour lui demander ce qu'il se passe, lorsque je remarque que les constellations dans les étoiles bougent. Elles commencent à former des ombres, des silhouettes d'étoiles qui s'avance vers moi.

Je m'arrête. Je me redresse un peu, avant de les regarder avancer. Des Chevaliers du Zodiaque m'observent avec un air grave. Je reconnais la sœur de Tila, Cristal, et aussi l'ancienne Vierge du groupe, Thendra je crois. Ils me fixent tous avec des yeux vides. Je commence à me sentir mal. Tous ses yeux sur moi me donnent des fourmillements dans le crâne. Je sens que je me rétrécis de plus en plus, n'aimant pas qu'on m'observe de cette façon. Puis, je vois qu'un Chevalier du Zodiaque se détache des autres. Je me mets mentalement à les compter, fronçant mes sourcils. Onze, douze, treize... dix-huit. Ils sont tous là. Ils resplendissent de lumière. Et je suis prête à parier que l'homme qui s'approche de moi, qui me sourit, c'est le Serpentaire. Ophiuchus.

-Ora ? Ora, réveille-toi.

Quoi... ? Ce n'est pas le Serpentaire qui me parle. Je me sens d'ailleurs tout de suite en confiance quand je le vois. Je me détends. Il s'approche, immense, aussi grand que les statues dans la salle des souvenirs, avec deux grandes ailes nébuleuses dans son dos. Il met un genou à terre, avant d'approcher sa main de ma joue. Il passe doucement sa paume contre mon visage, sans se départir de son sourire chaleureux. Ses yeux brillent d'un air paternel. Est-ce que je le connais, par hasard ?

-Je sais que tu es réveillée. Je vois tes yeux bouger depuis tout à l'heure. Réveille-toi, Ora. S'il-te-plaît.

Mais qui me parle ? Je ne sais pas, mais ce ne sont certainement pas les présences célestes en face de moi. Ophiuchus se tourne vers le vide, regardant derrière lui, avant de sourire à une autre personne. Personnellement, je me contente d'observer, fascinée, les deux magnifiques ailes qui s'étendent dans son dos. En regardant avec plus d'attention les chevaliers autour de moi, je me rends compte qu'il est le seul à en posséder. Elles sont divines, constituées d'étoiles, de nuées de galaxies et de paillettes célestes. C'est la seule définition que je trouve à ses ailes. Bon, ce ne sont peut-être pas des paillettes célestes qu'il a sur le dos, mais comment décrire autrement ces milliers de petits points scintillants sur ses plumes ? Il regarde dans le vide, sans que sa main chaude ne quitte ma joue, avant de se rembrunir.

Je sens un danger se rapprocher. Un danger qui vient du vide. Un danger qui se rapproche de plus en plus et qui fait tourner ma tête. J'ai des vertiges. Je ne me sens pas bien. Qui ?! Ais-je envie d'hurler. Contre qui je dois me battre ?! Contre Lux, ce Vile qui cache beaucoup plus de choses qu'il ne devrait ? Contre Daemon, un personnage bien trop énigmatique pour être honnête ? Contre Succombe, une servante du Seigneur Noir ? Contre le Seigneur Noir lui-même, dont j'ignore jusqu'à le visage et le véritable nom ? Qui ?!

-Ouvre tes yeux.

Les sons sifflent brusquement à mes oreilles, réveillant l'odeur d'encens, de frais, de lavande et les légers autres chuchotis autour de moi. C'était un rêve ? La première chose que je vois en ouvrant les yeux, c'est un plafond noir, brouillé, flou. En poussant un râle mécontent, je tente de forcer ma vue à s'accommoder à l'environnement, avant de porter une main à ma tête. C'est trop dur, mes yeux se referment tout de suite par réflexe. Un léger rire se fait entendre. Immédiatement, mes sens se mettent en alerte, mes oreilles percent avec plus de facilité mon entourage, ma respiration se coupe, un frisson me fige, la menace du vide fondant de nouveau sur ma langue. Je sais qu'elle est là, non loin, à guetter quelque chose. Et je sens qu'on me prend brusquement dans ses bras.

Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant