Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.

Chapitre Vingt-et-Un : le Lion.

Une fois que nous sommes à proximité du quartier général, Mirza me jette un regard en coin, avant d'en lancer un à Mirah. Cette dernière hausse les sourcils, maintenant le menton entre ses poings et ses coudes sur ses genoux croisés, avant de me regarder et de rouler mes yeux. Que se passe-t-il ? Je n'ai pas prononcé un mot de tout le trajet, je n'ai même pas osé respirer plus fort qu'eux. Elle saute à terre, reprend son marteau, avant de se diriger vers la sortie. En passant, elle renverse Zircon qui dormait paisiblement sur son fauteuil. Mes yeux s'écarquillent. Elle est folle ! Elle va se faire tuer ! Les râles du Scorpion ne tardent pas à se faire entendre dans la cabine.

-Hé oh !!

Désormais réveillé et manifestement de mauvaise humeur, Zircon fusille du regard en laissant un sifflement agacé percer ses dents. La Vierge ricane, avant d'ouvrir la porte en faisant craquer son cou. Moi, je panique, ne respirant plus, avant de me rappeler que, aussi étonnant que ça puisse paraître, je peux respirer dans l'espace. Ou plutôt, je n'ai plus vraiment besoin d'oxygène pour respirer. Je suis en train de me dire... ça veut dire que je n'ai pas besoin de respirer du tout ?! Incroyable. Je suis devenue un vampire. Un vampire de la lumière. Quelle douce ironie. Je me rends tout de même compte que ne pas respirer me procure un léger inconfort. Je ne perçois plus les odeurs présentent autour de moi. Je ne pensais pas que même l'espace pouvait avoir une odeur spéciale... même si c'est surtout les chevaliers que je « sens ». C'est particulier. Je ne m'en étais pas rendu compte avant mais ils sont tous leur aura personnelle. Zircon, acide et sinueuse, Mirah, poignante et sauvage, Gotham quelque chose de plus subtil et plus sucré, et Mirza... je n'ai pas envie de m'attarder sur lui au vus des récent événements, son aura étant plus chaude, plus épicée aussi. Très particulier... je n'ai pas fini de m'étonner de mes nouveaux dons. Constatant que je peux respirer sans éprouver la moindre gêne, je laisse à nouveau ce réflexe autrefois vital secouer mes poumons. Heureusement que les chevaliers ne m'ont pas dit avant cette étrange particularité, et heureusement qu'il y a un spectacle plus important devant moi, sinon je pense que la panique aurait pris possession de moi.

Sans prendre la moindre pincette, le Scorpion se jette sur Mirah dans un cri de rage, les poussant tous les deux à l'extérieur. Je pousse un cri et saute sur le sol, avant de les voir tous les deux batailler à même les étoiles. Mirah, dans une classe guerrière, plonge élégamment dans l'espace et finis par atterrir dans les jardins, avant de rebondir sur une sorte de champignon géant et prendre son marteau à deux mains pour aller frapper le Scorpion. Ce dernier fonce poing formé vers elle, avant d'éviter son coup au dernier moment et riposter par une dague qu'il avait caché dans son autre main. Le sifflement du métal dans l'air chatouille mes oreilles, et mon cœur bat à mille à l'heure. Mais ils se battent vraiment ! Avec de vraies armes ! Sont-ils tous aussi fous que bizarres ! Sont-ils si inconscients que ça ! Ils ne tiennent pas vraiment à ce que nous restons une équipe soudée s'ils s'entretuent ! Qu'est-ce que c'est que cet étrange divertissement ?!

-Bon, bah quand il faut y aller, il faut y aller !

Gotham fait craquer ses doigts, le sourire aux lèvres, avant de me lancer un regard malicieux. De nouveau, son aura plus sucré et discrète me chatouille les narines. Maintenant que j'ai remarqué cette nouvelle particularité, il semblerait que mon cerveau et mes sens l'exploitent pleinement. Soudainement, je me mets à avoir peur pour lui, et me précipite pour le retenir. Non, non, lui, j'y tiens ! Que Zircon se fasse tuer par Mirah, je m'en contre-fiche, ça m'arrange presque ! Mais que Gotham se fasse atomiser par cette guerrière sanguinaire, et piquer par ce psychopathe empoisonnant, pas question ! Je l'attrape par le bras en reculant pour l'inciter à faire de même, mais il reste planqué comme un piquer près de la sortie, me regardant avec ce petit air enfantin et perdu qui le rendrait presque mignon.