Epilogue

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Elle fixait le plafond l'esprit vacant au de-là des murs de la maison familiale et au de-là des frontières de la brume qui séparait les mortels des immortels. Assise sur la dernière marche du perron, Esméralda balançait entre deux réalités. Ne sachant que faire des quelques jours qui lui restaient avant la rentrée. Pour sa part elle ressentait le besoin de reprendre le travail à la pizzeria, d'aller à la fête-foraine, de côtoyer des mortels ; rentrer dans un train quotidien.

Chiron apparu derrière Esméralda, l'une des dix cousines de Ted à ses côtés.

''Je dois être honnête : vous étiez sa seule famille.'' Déclara la jeune femme à Chiron. ''Sa défunte mère lui a donné un prénom, mon père lui a donné de la nourriture mais vous lui avez donné de l'amour. C'est nous qui devons vous présentez nos sincères condoléances.''

''Il était comment avec vous ?'' Demanda Esméralda.

''Il faisait ses corvées entre deux prises de tête avec mon père et mes sœurs. Mais je crois qu'il aimait ça, se battre.'' Elle lissa les plis de sa jupe noire. ''Je pense qu'il était heureux.''

Esméralda esquissa un sourire sans chaleur. ''Heureux de vivre.''

''Je-je dois vous laissez maintenant, je dois faire le service.'' Dit-elle mal à l'aise. ''Faites-moi savoir si vous avez besoin de quelque chose.''

Et elle glissa derrière les battants de la porte d'entrée.

Esméralda posa à nouveau son regard sur la centaine de lampion allumé devant le portail des Calderon. Tous les membres de la colonie manifestaient leurs présences par ces langues de feu, elles rappelaient le bûcher qui l'avait rendu immortel dans les mémoires. Et l'ultime geste d'Ares.

Le centaure avança son siège jusqu'à elle, ''Iras-tu aux Pides Fidelicum ?''

Le camp Jupiter et la colonie des Sang-Mêlé organisaient un tournoi au lendemain soir de la guerre afin d'honorer les morts et de nourrir la paix entre les vivants. Il réunira pour la première fois tous les demi-dieux ; anciens et jeunes. Bien qu'elle ne fût pas d'humeur festive Esméralda attendait beaucoup de cette rencontre.

''Oui ma famille y sera ; je vais rencontrer le père de ma sœur.'' Elle jeta un coup d'œil dans la maison. ''Reste à convaincre Morgan, je n'ai pas envie qu'elle reste seule.''

''Aucun de vous, ne doit rester seul.'' Il marqua une pause. ''S'il m'est autorisé d'avoir un souhait, je voudrais que vous vous voyiez en dehors du camp, et pas entre deux entraînements ou bien poursuivit par un monstre. Devenez amis pour de vrai, apprenez à vous connaître réellement.''

Esméralda acquiesça de la tête. ''C'est ce que je veux aussi, même s'il est trop tard pour certains d'entre nous.''

''Il n'est jamais trop tard, tu t'en rendras compte par toi-même un jour.''

Elle ne lui fit pas remarquer que Giovanni était un véritable suppôt de satan et qu'en conséquence, il était préférable qu'il trouvât la mort d'une manière peu glorieuse. Cependant, si elle m'était son chagrin de côté elle se surprenait à espérer une discussion avec lui. Il raconterait sa version des faits, une version où il ne serait pas impliqué dans la mort de Teddy.

''Vous allez vous joindre à nous pour les festivités ?'' Dit-elle.

''Je reste à la colonie, vous n'avez plus besoin de chaperon.''

''Vous pouvez me le dire Chiron,'' Chuchota-elle. ''vous ne supportez pas Richardson ? ''

Il rit doucement à sa plaisanterie mais finit par se plier pour étouffer une quinte de toux. Esméralda fronça les sourcils avec tristesse.

''Pourquoi j'ai l'impression que c'est bien plus que ça.'' Elle se retourna complètement pour l'observer. ''Vous êtes malade ?''

Il réfléchit un moment, probablement hésitant entre dire la vérité ou détourner la conversation.

''Hélas mon enfant,'' Soupira-t-il avec légèreté. ''oui, pour la première fois depuis des millénaires. Je dois avouer que c'est une sensation étrange. Vaughn est brillant dans son domaine mais il va me falloir plus que cela pour me rétablir.''

''Peut-être quelque semaines de repos.''

''Je ne peux pas me le permettre avec cette guerre qui menace d'éclater à tout instant-''

''Nous pourrons nous passer de vous pour les préparatifs, si vous n'êtes pas là le jour de la bataille on n'y arrivera pas.''

''Les dieux nous serons favorables.'' Déclara-t-il. ''Ils n'interviendront pas en personne mais j'ose espérer qu'ils seront de notre côté.''

''Pour exister les dieux ont besoin des hommes. Ils interviendront.''

Esméralda Dia et la symphonie des ImmortelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant