Esméralda Dia et la symphonie des Immortels

La guerre c'est mal

Partie 1

''La Voix s'est absentée.'' Répondit l'employé. ''Mais si vous tenez toujours à faire votre interview, vous pouvez toujours rencontrer son manager.''

Le manager de la Muse n'était nul autre que sa mère Mnémosyne, la titanide associée à la mémoire et au langage. Elle était assise jambes croisées dans un canapé et feuilletait une encyclopédie en faisant des commentaires incompréhensibles sur l'évolution de l'espèce humaine. Esméralda trouvait que son visage n'avait rien de particulier, en comparaison avec les autres déesses elle était très humaine. Des traits simples, épurées et matures. Une chevelure auburn élevée dans une coiffure sophistiquée et des formes rondes moulées dans une robe en soie rose. Rien de particulier.

''Bonjour, petits Hommes !''

Morgan s'éclaircie la gorge, ''Bon-''

''Laissez-moi vous chanter un extrait de mon récital.''

''Je pensais que c'étaient vos filles les Muses.'' Dit Esméralda.

Mnémosyne la toisa.

''Arrêtez de dire ça. Je suis leur mère, je suis aussi talentueuse voir deux fois plus talentueuses qu'elles.''

''Je ne doute pas que vous ayez une belle plume, je suis désolée.''

La déesse commença à chanter –ou plutôt à déformer les mots- avec son timbre angélique et mature. Le résultat était très joli mais Esméralda n'était pas impressionnée, les paroles résumaient tout ce qu'elle avait lus dans son encyclopédie il y avait quelques minutes.

Le supplice s'acheva sur une note stupidement guillerette.

''Très jolie résumé de l'encyclopédie !'' Dit Jimmy avec sarcasme.

''Mot par mot.''

''Serait-il possible que vous composiez pour nous une chanson ?''

''Sur quoi mon petit ?''

''La symphonie des Immortels.''

La déesse fronça les sourcils.

''Pour rétablir la paix entre les demi-dieux.'' Précisa Jimmy.

''Oh, cette vieille querelle ?! Vous n'avez pas autre choses à faire que de vous entre tuer ?''

''On essaie mais la vie de demi-dieu c'est compliqué.''

''J'imagine, je me souviens encore de la dernière fois qu'Apollon avait été réduit à cette misérable condition. Il n'a parlé que de ça pendant trente ans. Ça doit être une expérience traumatisante.''

Esméralda s'impatienta, elle ne pouvait pas leur cracher un truc vite fait ? N'importe quoi fera l'affaire.

''Vous la voulez Alexandrin ou en prose ?'' Demanda la déesse en découpant un pan de sa robe. ''Excusez la sentimentalité et le lyrisme de la chose, je me sens un petit peu dépressive ces derniers temps, cette mémoire peut-être un vrai fardeau parfois.''

''C'est dur de voir mortels répéter leurs bêtises.'' Compatit Aryanna.

''Les dieux également.''

La fille d'Hypnos haussa les épaules, ''Concentrez vous sûr les choses positives que nous avons accomplies. Il n'en manque pas.''

Morgan poussa un soupire frustré, Esméralda lui fit un signe de tête vers le buffet de viennoiserie disposé au fond de la salle. La jeune fille ne put retenir son sourire et disparut. Esméralda le savait, tout ce se résolvait avec le chocolat.

''Voilà ! C'est fait.'' La déesse tendit le bout de tissue à Aryanna. ''Je ne vous retiendrais pas plus longtemps.''

Le groupe lui fit un signe respectueux de la tête et commença à quitter la pièce. Au moment où Esméralda franchit l'encadrement Mnémosyne l'interpella.

Elle plissa les yeux, ''L'épée que vous dissimulé sur votre tête.''

''Oui ?''

''Elle m'inspire une chanson.''

Esméralda chancela sur un pied. ''Vraiment...''

Vraiment ?
Cette femme devait vraiment s'ennuyer de son existence. Elle l'a plaignait.

''Dent de Lion : c'est comme ça qu'on l'appelle,

Dent de Lion a combattu de nombreuses guerres,

Ça ne rimait même pas.

''Lui et l'Antithèse de la guerre sont l'oxymore de la vie.

Après Arès et Aphrodite.''

Esméralda développa un tic nerveux à l'œil droit, cette femme torturait son esprit. Mais elle était sûr d'une chose, elle savait tout.

''Qui est « Lui » ?''

''Ton grand-père et le père de ta mère,

Le belliqueux et digne fils d'Arès, le lion de bronze,

La plus grande honte de Zeus !''

Par les dieux, il fallait qu'elle y retourne. Morgan avait dût pratiquement la traîner par les cheveux hors du théâtre. Si elle y retournait, elle pourrait sûrement lui faire cracher le morceau sur Zeus. Hélas elle ne le trahirait jamais, c'était une évidence, au moins à présent elle avait une piste à suggérer à Giovanni.