But There's A Boy 🥀

75/ Walls behind you 🚌

Pourquoi tu ne peux pas
Imaginer un monde comme ça ?

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Le temps s'arrête, la musique s'arrête, même mon cœur s'arrête de battre dans ma poitrine.

Emma me parlait mais je ne l'écoutais plus, je n'entendais que des bruits sourds et flous à la fois.

Je me lève, guidée par mes jambes, et je le suis.
Je le suis jusqu'à la sortie de la boîte, et je le suis encore et encore à travers la ville, dans le froid et l'obscurité de la nuit, avec ma pauvre robe à paillettes sur le dos.

Ma veste, mon sac, et même mon téléphone étaient encore dans le casier de la boîte, mais c'était le dernier de mes soucis.

Je ne peux pas, je n'arrive pas à le laisser partir de cette façon.
Et jamais je n'arriverai à le faire sortir de ma tête ou de mon cœur.

En fait, j'avais honte de le suivre, je l'avais déjà fait et il n'avait pas mis bien longtemps à me repérer alors avec mes talons qui claquaient contre le sol ça devait déjà être fait.

Mais peu importe.

Je m'arrête et les retire de mes pieds qui souffraient le martyr.

J'accélère donc et le fixe longuement avancer d'un pas frénétique et presque colérique je dirais.

Pourquoi est ce que je fais ça moi?
C'est clairement du foutage de gueule après tout ce que j'ai fait.
Et pourtant, je dirais que c'était ma manière de me racheter.

Le problème étant, que je ne comptais pas l'appeler, ni aller lui parler une fois arrivés, je le suivais juste pour l'avoir encore dans mon champ de vision, pour ne pas le perdre de vue.
Parce qu'au fond de ma tête, j'avais une peur irrépressible qu'il disparaisse pour toujours.

Oui, en fait, on venait à peine de se retrouver et voilà que je foutais tout en l'air. Comme toujours.
J'ai cette manie de briser tout ce qui passe entre mes mains, de me croire innocente ou au-dessus de ce que les autres ressentent et de me rendre compte que je ne suis qu'une idiote.

Même Alicia, mérite bien plus Jake que moi...
En fait, je savais très bien pourquoi j'ai admiré et adoré secrètement Mathis pendant toutes ces années...
Parce qu'au fond, oui, je suis comme toutes les autres. Je suis qu'une pauvre adolescente qui ne connaît rien en l'amour, qui n'a aucune expérience et qui ne voit que les qualités et les bons côtés de l'amour et des gens qu'elle aime.

Je fais pitié.

Et me plaindre, me cracher dessus, n'arrangera rien.

Mes larmes brouillent ma vision et je commence à devenir clairement perdue.
Je le voyais toujours, j'arrivais à le discerner de loin, mais mon état ne me permettait pas de continuer à le suivre.

J'eus tout d'un coup, l'envie de vomir qui montait, et une nouvelle fois je m'appuie contre le mur et vide ce que contenait mon estomac.

Je pensais en avoir terminé tout à l'heure dans les toilettes, apparemment non.

Je passe mes mains sur mes yeux pour les sécher et me redresse, toujours désorientée.