Castaway [FR]

Chapitre 36 - Ton propre record

Pour le meilleur ou pour le pire, il n'y a personne lorsque nous retournons au stock de feuilles de palmiers de Killian, mais aux côtés d'un bateau à moitié formé, quelqu'un a arrangé quelques feuilles pour former le mot 'HOTEL'. Regina ne ralentit pas, elle repart dans cette direction alors que nous reprenons notre souffle. Les oiseaux se dispersent avant d'atteindre le complexe, leurs cris furieux disparaissent au loin. Je laisse échapper un soupir de soulagement quand nous atteignons finalement la porte d'entrée. Avec un peu de chance, ils sont partis s'énerver sur autre chose que nous.

- Eh bien, c'était en vain. Dit-elle.

- Je ne pense pas. S'assurer que tout le monde aille bien doit être une priorité, non ? Je contredis.

- ... Oui.

Avec le soleil qui disparaît sous l'horizon, il fait plus sombre que ce à quoi je m'attendais lorsque nous entrons dans le hall. Auguste se précipite vers nous avant même que la porte se soit refermée derrière nous, il semble stressé et un peu pâle.

- Enfin ! Je suis tellement content que vous soyez rentrées. S'exclame-t-il.

- Qu'est-ce qui s'est passé, Auguste ? Je pensais que vous seriez restés là-bas et veilleriez sur Killian. Demande-t-elle.

- C'était le cas ! Mais Graham a commencé à agir bizarrement aussi ! Répond-il.

- Bizarre comment ?

- Il n'arrêtait pas de parler. Et il voulait que tout le monde soit sont meilleur ami.

- Ce n'est pas si étrange. Graham n'a jamais été méchant. J'interviens.

- Ce gars m'a plus parlé ces trois dernières heures que durant ces trois dernières années. C'est sans arrêt. Et Neal veut tout savoir sur moi maintenant, pour qu'on soit potes. Si j'entends une question de plus concernant ma relation avec ma mère ... J'en peux plus. Maintenant que vous êtes rentrées, je vais dans ma chambre avec Hope pour souffler. Allons-y, ma belle.

Le drone bourdonne au-dessus de sa tête, puis fait de petits vrombissements alors qu'il le suit dans les escaliers et vers les chambres. Ses épaules s'affaissent avant de disparaître hors de notre champ de vision, une pointe de sympathie éclot en moi.

(C'est en train de tourmenter tout le monde. Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir besoin d'être un peu seul.)

- Je suppose qu'il reste plus que nous pour pendre soin de tout le monde. Commente-elle.

- On est dans le même bateau, hein ?

- J'espère bien. Je ne veux pas faire ça seule.

Je suis sur le point de suggérer de manger un peu quand Killian se rue dans le hall et dérape pour s'arrêter devant nous. Il ne porte plus de t-shirt, mais j'évite de regarder ses muscles se contracter alors qu'il frappe ses poings l'un contre l'autre.

- Regina, j'ai trouvé ! Clame-t-il.

- Trouvé quoi ?

- Le bateau ne fonctionnait pas, mais c'est pas grave. J'ai trouvé une solution. Tout ce que j'ai à faire c'est nager assez loin pour trouver de l'aide, et je ramènerais cette aide jusqu'ici, ouais ? Qui a besoin d'un bateau ?

- Killian, non. On a navigué pendant des jours avant d'atterrir ici. Tu ne peux certainement pas nager aussi longtemps. Objecte-elle.

- On ne peut pas savoir avant d'avoir essayé.

- Je suis sûre qu'il n'y a pas matière à débattre, Killian. Dis-je.

- Allez, Emma. Il faut attraper la vie par le col et la secouer de temps en temps.

(... Est-ce que ça se dit vraiment?)

- Et si on s'asseyait, Killian ? As-tu bu assez d'eau ? Interroge Regina.

- Beaucoup ! C'est pour ça que je suis impatient d'y aller ! Lance-t-il.

Regina pose une main sur son épaule, le poussant assez pour qu'il la suive jusqu'au canapé et s'assied. Il continue de taper du pied contre le sol, mais au moins il n'essaie pas de foncer vers la porte d'entrée, pour le moment.

- Killian, regarde-moi. Mande-t-elle.

- Je te regarde. Je te reçois cinq sur cinq.

- Tu ne peux pas sortir ce soir, ok ? C'est pas prudent. Il y aura bien plus qu'un ours dehors au beau milieu de la nuit.

- Et demain matin ?

- ... Regina ne dit rien.

- Et si on attendait ce moment-là pour se décider, Killian, d'accord ? Juste pas maintenant. Je tente de modérer.

La courbe de ses lèvres laisse présager qu'il va refuser, mais il hausse les épaules et ronchonne avant de finalement croiser les bras.

- D'accord. Mais qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ? Demande-t-il.

- ... Quand est-ce que tu as battu ton propre record de pompes pour la dernière fois ? Propose Regina.

Son regard s'éclaire à ce défi, il bondit du canapé et se met immédiatement au sol, directement en position. Il commence à faire des pompes, monter et descendre, comme si ce n'était rien, les dents serrées alors que des gouttes de sueurs commencent à couler sur son front.

- Impressionnant. Je la félicite.

- Ça va le tenir occupé, au moins. Dit-elle.